du 23 mars 2006 |
ÉDITO |
Les uns et les autres
Dans le tumulte protestataire qui agite notre pays, le plus dérangeant, mais en même temps le moins souvent évoqué, c'est le fossé qui sépare une minorité privilégiée - l'infime fraction non chiffrée de 'bloqueurs', 'anti-CPE' et autres pâles émules des ancêtres eux-mêmes bien faiblards de Mai 68 - à l'immense majorité de ceux qui souhaitent travailler, trouver un emploi dans les meilleurs délais, éviter les 'galères' des jobs précaires, à temps partiel et à durée limitée.
Comme d'habitude, ce ne sont pas les plus concernés qui
font le plus de bruit, et pour cause : ils ont d'autres soucis que de
scander
des slogans dans les rues du Quartier latin.
Il faut reconnaître que les médias ne font rien pour
relativiser les mouvements de mauvaise humeur, et encore moins pour essayer au moins
un traitement équitable de l'information. Ainsi, alors que le moindre encagoulé
a droit aux égards de la télévision, dont des reporters zélés
ne manquent pas une occasion de lui demander son avis éclairé sur la situation,
des opérations, comme celle que mène actuellement la profession en collaboration
avec les pouvoirs publics pour promouvoir les métiers de l'hôtellerie-restauration,
n'intéressent absolument personne.
Pas aussi spectaculaire, certes, qu'un héros du bitume en
train de lancer des pavés sur les forces de l'ordre.
Et pourtant, il serait plus juste de mettre en valeur tous
ceux qui tentent de motiver une partie importante de la jeunesse vers un avenir
plus prometteur.
Il y a incontestablement une forme d'injustice politique et médiatique
de prêter une attention exclusive aux plus bruyants (donc, par définition,
à ceux qui ont le moins à dire) et de faire l'impasse sur les projets
d'une jeunesse laborieuse en quête d'un avenir solide loin des réclamations
d'un autre âge.
Il serait naïf, bien sûr, de songer que quelques lignes
consacrées à 'Des Métiers Un Avenir' peuvent faire contrepoids
aux belles images de casseurs en train d'exploser des vitrines, mais il ne faut
pas non plus désespérer la France qui souhaite travailler, produire,
aller
de l'avant, et accessoirement, entretenir celle qui se contente de réclamer
plus de droits et d'avantages financés par… ceux qui travaillent.
À la veille d'échéances électorales essentielles,
il ne faudrait pas qu'un sentiment de lassitude et d'abandon envahisse tous ceux
qui en ont assez de l'indifférence des gouvernants.
L. H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 2969 Hebdo 23 mars 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE