du 30 mars 2006 |
L'ÉVÉNEMENT |
MANIFESTATIONS ANTI-CPE
Quand le blocage préfigure le chômage
Depuis le 17 mars, la place de la Sorbonne est le lieu d'affrontement entre les manifestants anti-CPE et les forces de l'ordre. |
Depuis le 17 mars, la place de la Sorbonne est le lieu d'affrontement entre les manifestants anti-CPE et les forces de l'ordre. Faisant suite à des scènes de 'guérilla urbaine' selon nos témoins, la place de la Sorbonne se transforma en camp retranché, véritable catastrophe économique pour les commerçants, l'accès de la place étant filtré de manière draconienne. Impossible de se rendre par exemple à l'hôtel Mercure de la rue de la Sorbonne bloquée par des palissades métalliques dont la perte d'exploitation est estimée à plus de 50 % du chiffre d'affaires normal. "Du jamais vu de mémoire de commerçant ! Même en Mai 68 la place ne fut pas fermée de la sorte !", nous confie M. Gabrillagues, propriétaire de la brasserie L'Écritoire place de la Sorbonne, dont l'établissement reste désespérément désert. "La perte d'exploitation depuis le début des événements s'élève à 35 000 E plus de 80 % de mon chiffre d'affaires, alors que les charges continuent de courir, sans parler des dommages subis dus aux 'casseurs' pratiquant le lancer de projectiles divers. Par ailleurs, le week-end du 19 mars, la police me recommanda de fermer mon établissement, ce que je fis dans la mesure où l'exploitation possible était quasi-nulle." Le personnel de l'établissement fut contraint ou de prendre des congés payés (dont quelques jours furent offerts par le patron), ou de s'inscrire dans une agence de replacement durant la durée des événements. Le tabac situé à côté a eu quant à lui moins de chance : il fut entièrement dévasté par les manifestants. Le bras de fer entre le gouvernement et les étudiants continue de durer et de provoquer d'importants dégâts économiques. Tant que la crise ne sera pas résolue et que la place de la Sorbonne restera bouclée, il sera impossible pour ces commerçants de retrouver un rythme de croisière économique normal. zzz16
Réactions
Christian Borelli,
Les Allées, La Canebière à Marseille (13)
"La semaine dernière, nous avons dû fermer à
cause des débordements : vitrines cassées chez certains commerçants,
par exemple. Le chiffre d'affaires a baissé de 20 à 30 %. Ici, avec
les grèves de l'automne, les travaux du tramway, on en a ras-le-bol. Qu'il
y ait du monde ou pas chez moi, je continue à payer les charges et les employés.
Au lieu de créer des emplois, on va être obligé d'en supprimer.
C'est un comble quand on sait que 25 % des jeunes sont au chômage."
D.
F-.N.
zzz16
Thierry Horodnyj
L'Épicurien
à Metz (57)
À Metz, la manif anti-CPE est passée à proximité
de son établissement. Pourtant Thierry Horodnyj, le chef de L'Épicurien,
n'en fait pas une montagne : "Je n'ai pas constaté de baisse de mon chiffre
d'affaires pour le mois de mars. L'Épicurien attire une clientèle d'hommes
d'affaires qui est restée fidèle malgré le mouvement de protestation."
JBP
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L'Hôtellerie Restauration n° 2970 Hebdo 30 mars 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE