du 30 mars 2006 |
CAMPUS |
CATÉGORIE : CAP/BEP
Diane Wicky, CFA du lycée Storck de Guebwiller
Tradition
Mille et une saveurs, quel paradis pour le nez d'un enfant que
de rentrer dans le domaine de cette cuisinière, son jardin secret. Tant d'odeurs
ont traversé les ruelles alentour, venant de cette petite cuisine qui laissait
échapper de sa fenêtre des vapeurs de délice.
On dit souvent de suivre son instinct mais moi c'est mon flair
qui m'a reconduit là-bas. Chaque dimanche, au réveil, je me levais pour
humer l'arôme de ses bonnes tartes aux pommes, d'une bonne choucroute et mille
autres plats à savourer, confectionnés par elle. J'admirais ce travail,
j'aimais entendre l'eau en ébullition attendant de noyer quelques pommes de
terre. Il m'était défendu de soulever le couvercle, mais une envie folle
me dévorait.
La cuisinière sifflotait sur le chant des oiseaux, un grand
sourire illuminait son visage. Elle ne restait jamais en place, elle traversait
la maison. De la cuisine au salon, du jardin à la cave, elle virevoltait
entre les plats. De mes souvenirs les plus lointains, je n'ai jamais eu la chance
de percer ses secrets.
Les années ont passé, et elle nous a quittés. Jusque-là,
tous les jours de ma vie j'ai pu goûter ses mets. Cuisinière et pâtissière,
jamais elle ne m'a déçue, elle a toujours tout réussi, c'était
un chef, un chef dans les traditions et les coutumes. J'admirais même ce qu'elle
était avant, c'était une épicière, cuisinière mais maman
avant tout, maman de 4 enfants.
Les repas de famille, chaque dimanche, étaient comme une
fête. Il y avait toujours une place pour l'inconnu qui passe, il y avait
toujours trop dans les plats.
Je suis sûre que vous savez qui est cette Madame dont je
vous parle, car quelque part vous avez tous connu ça. Elle exerçait
le plus beau métier du monde, elle était maman, mais c'était surtout
ma grand-mère et elle savait ce que j'aimais…
Plus une seule fois depuis son décès je n'ai pu manger
ses petits pois-carottes à la crème, car elle seule en avait le savoir.
Même moi qui ai le goût ne saurait le faire. Le kougelhopf était
unique à ma grand-mère.
C'est en hommage à elle et à mes racines, mais je
vous assure, c'était le plus grand des chefs ! zzz14
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L'Hôtellerie Restauration n° 2970 Hebdo 30 mars 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE