du 30 mars 2006 |
RESTAURATION |
POUR LE 50E ANNIVERSAIRE DU GUIDE 'MICHELIN ITALIA'
Michelin a réuni tout le gratin italien
Parme Le plus grand rassemblement de la gastronomie italienne a eu lieu à Parme le 20 mars. Les 226 chefs étoilés italiens étaient invités afin de célébrer les 50 ans du guide transalpin.
Gualtiero Marchesi, l'un des chefs récompensés, est fécilité par Édouard Michelin, p.-d.g. du groupe. |
Édouard Michelin et les 8 chefs primés à l'occasion des 50 ans du guide Michelin Italie, célébrés à Parme en partenariat avec l'Académia Barilla. |
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Sur
la scène du Teatro Regio de Parme, les cinq 3 étoiles que compte l'Italie
racontent leur parcours et leur passion pour leur métier. Seulement 5 (contre
26 en France). Et parmi ces 5 chefs : 3 femmes, Annie Feolde (Enoteca Pinchiorri
à Florence), Nadia Santini (Dal Pescatore à Canneto Sull'Oglio), Maria
Luisa Vallazza (Al Sorriso à Soriso), un Allemand défenseur de la cuisine
italienne, Heinz Beck (La Pergola, Hilton à Rome) et le plus jeune chef européen
arborant 3 étoiles, Massimiliano Alajmo (Le Calandre à Rubano). Face
à eux, plus de 200 chefs étoilés venus de toute la botte fêter
le 50e anniversaire du guide Michelin Italia.
C'est en 1956 que le 1er guide Michelin
Italia a vu le jour, plus d'un demi-siècle après celui consacré
à la France. Et ce n'est que 3 ans plus tard que les étoiles ont commencé
à étinceler chez nos voisins, aujourd'hui en 2e position
en nombre de macarons (juste devant l'Allemagne).
La journée anniversaire concoctée
par Michelin avait débuté à l'Academia Barilla. Fondée en
2004 par le célèbre producteur de pâtes, cette structure entend
défendre les produits italiens des contrefaçons, prodiguer des cours
pour former les chefs étrangers à l'authentique cuisine italienne, promouvoir
la gastronomie en multipliant les actions comme la création de la plus grande
bibliothèque culinaire du pays (7 500 volumes). Pour l'occasion, Michelin et
l'Academia Barilla avaient convié les 226 chefs étoilés à
se mobiliser en signant un manifeste par lequel ils s'engagent à défendre
et diffuser la bonne cuisine italienne. Un par un, les invités ont déposé
leur signature au bas du manifeste.
Quelques chefs ont aussi donné
le coup d'envoi d'un témoignage 'façon Hollywood' de leur implication
dans la protection du patrimoine culinaire de la patrie de Dante : ils ont posé
leurs mains sur des plaques en terre afin d'y laisser à tout jamais leurs empreintes. Les premières d'une
longue série appelées à constituer la 'passerelle des chefs', et
toujours dans la bonne humeur !
Jean-Luc Naret, directeur des guides Michelin, accueille les signataires du manifeste en faveur de la défense de la cuisine italienne. Ici, Heinz Beck, le "3 étoiles 2006, l'année des 50 ans". |
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"L'assiette autorise et encourage la simplicité"
Pour ce rendez-vous unique,
Édouard Michelin, le discret patron de la firme de Clermont-Ferrand, avait
fait le déplacement. "Depuis 50 ans, nous avons été heureux de
célébrer la beauté de l'Italie, ses hôtels, ses restaurants.
Nous célébrons ce soir l'acte de naissance du guide, mais aussi la vie,
la vitalité et la convivialité que l'on rencontre dans les restaurants
italiens. C'est peut-être pour moi le pays où l'on mange le mieux dans
les petits restaurants", confie Édouard Michelin sur la scène du
Teatro Regio, face aux chefs tout ouïe. "Nous avons un immense respect pour
ce métier très dur qui est le vôtre, plus qu'on ne le soupçonne
parfois. Mais le guide Michelin ne guide pas les chefs. Il guide les clients
vers les chefs", a-t-il précisé.
Édouard Michelin a profité
de cette déclaration devant les professionnels italiens pour égratigner
au passage "certains critiques gastronomiques français qui passent 80
% de leur temps à dire que le guide Michelin devrait faire ci ou ça".
L'institution est jalouse de son indépendance et entend être respectée.
À bon entendeur…
"J'ai 2 souhaits à formuler,
a déclaré Édouard Michelin pour conclure. Que la simplicité
soit toujours au rendez-vous de la gastronomie. Michelin n'encourage pas une escalade
des produits les plus chers. Les étoiles récompensent l'assiette, et l'assiette
autorise et récompense la simplicité. Soyez vous-mêmes et
continuez d'accroître votre diversité
! Mon second souhait part du constat que la gastronomie italienne, créative
et raffinée, n'a pas donné tout son potentiel à l'international.
Je formule celui du développement de la cuisine italienne." Un discours fortement
applaudi.
Édouard Michelin a procédé ensuite
à une remise des prix : Gualtiero Marchesi qui a été le 1er
chef italien à décrocher son 3e macaron en 1986, Anna et
Franca Degoli (Arnaldo, Clinica Gastronomica à Rubiera) et Anna Maria Fini
(Fini à Modène), dont les restaurants sont dans le guide, sans interruption,
depuis 1956, les 3 femmes chefs 3 étoiles : Annie Feolde (1993), Nadia Santini
(1996) et Maria Luiza Vallazza (1998), Massimiliano Alajmo (32 ans), le plus jeune
chef 3 étoiles d'Europe, et Heinz Beck, qui a obtenu la consécration suprême
dans le guide 2006.
Les invités ont rejoint alors
le restaurant éphémère conçu par Barilla, dans ses locaux,
pour accueillir tous les professionnels présents et célébrer autour
d'une bonne table les 50 ans du guide. Édouard Michelin leur a demandé
de réserver leur soirée pour le centenaire. Il a eu beaucoup de succès.
Nadine
Lemoine zzz22v
Michelin
en chiffres
13
éditions
21 pays couverts
800 000 guides vendus dans le monde, dont 370 000 en France
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L'Hôtellerie Restauration n° 2970 Hebdo 30 mars 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE