du 13 avril 2006 |
RESTAURATION |
aux rencontres internationales de la gastronomie
Wakuda, Leung, Quek, Megel, quatre chefs venus d'Asie
Toulouse (31) Éblouissants de simplicité et d'humilité, Tetsuya Wakuda (Japon), Jereme Leung (Chine), Justin Quek (Taïwan) et Christophe Megel (Singapour) - le seul Français de ce quatuor - ont 'enflammé' les premières Rencontres internationales de la gastronomie.
Résolument cuisiniers contemporains, habitués à servir aussi bien 20 que 300 personnes, tous les 4 ont donné une vision ludique de leur métier, mêlant l'artisan et l'homme d'affaires, la tradition et la modernité. Avec une aisance déconcertante. Tous les 4 ont eu leur démonstration individuelle, mais leur complicité amicale a fait que Jereme Leung a servi de commis à Justin Quek, et Christophe Megel à Tetsuya Wakuda, sous les applaudissements nourris de l'assistance.
Jereme Leung,
qui exerce au Whampoa Club à Shanghai, "retravaille les plats traditionnels
shanghaiens. J'y introduis des ingrédients venus du monde entier - foie gras,
truffes ou caviar - mais l'origine, l'avancée de la recette, les techniques
et les modes de cuisson sont chinois."
Christophe
Megel, en poste en Asie depuis
13 ans, ancien chef exécutif du Ritz-Carlton à Singapour, est à
la fois un chef français qui cuisine comme les Asiatiques et un cuisinier
asiatique féru de technique française. "World fusion est une expression
qui ne veut rien dire. La cuisine, c'est avant tout une base technique et une méthode
de cuisson pour transformer les aliments. C'est un phénomène global, ce
qui signifie respecter les traditions et être à l'écoute de ce
qui se fait", a précisé cet ancien de Ducasse, notamment au Louis
XV à Monaco. Justin
Quek est peut-être
le chef asiatique le plus francophile. Cela donne une cuisine métissée
qu'il refuse, lui aussi, d'appeler 'world fusion'. Ses plats sont une Roulade de
foie gras aux cinq épices dans
une feuille de tofu, un Bouillon de bœuf aux herbes et Ravioles aux champignons
des bois et truffe noire. Après des bases d'une cuisine asiatique solidement
acquises, il a travaillé en France, aux Ambassadeurs, le restaurant de l'Hôtel
de Crillon à Paris, chez Roland Mazère dans le Périgord, chez Jean
Bardet à Tours, à L'Oasis sur la Côte d'Azur. Sans oublier une
escale en Grande-Bretagne chez les frères Roux. Une anecdote qui illustre un
talent sans frontières : devenu cuisinier de l'ambassadeur de France à
Singapour, ce dernier, étonné, alla vérifier si le chef qui lui servait
une cuisine 100 % française était bien de… Singapour. Preuve,
s'il en est, que la cuisine n'a pas de frontières,
Tetsuya
Wakuda est considéré
depuis de nombreuses années comme le Meilleur cuisinier d'Australie, pays où
il est arrivé en 1982 à l'âge de 22 ans : "L'Australie est
un lieu de fusion naturelle. Sydney est une ville où il y a beaucoup de migrants
de nationalités multiples. Dès leur plus jeune âge, les Australiens
s'habituent à des cuisines venues d'ailleurs. Comme les cultures, les cuisines
se côtoient, se mélangent." Quand il a débuté, Tetsuya
Wakuda travaillait dans une cuisine exiguë où il avait du mal à
tenir seul. Aujourd'hui, dans son restaurant de Sydney, il dispose de 4 cuisines,
21 cuisiniers pour 130 couverts par service. "Quand vous êtes cuisinier,
vous devez avoir la passion de votre métier, mais surtout aimer manger. Le
palais ne vous trahit jamais", a-t-il souligné.
zzz22v
Bernard
Degioanni
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L'Hôtellerie Restauration n° 2972 Hebdo 13 avril 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE