du 22 juin 2006 |
L'ÉVÉNEMENT |
PERMIS DE RESTAURER
OBLIGER LES NOUVEAUX RESTAURATEURS À SUIVRE UNE FORMATION
Le Comité Alimentation Santé (CAS) d'Adicare, représenté par le professeur Christian Cabrol et le dr Christian Recchia, ainsi que les principales organisations patronales du secteur des CHR ont élaboré un livre blanc 'permis de restaurer' qui propose de rendre obligatoire une formation pour tous ceux qui souhaitent reprendre un restaurant. Présentation officielle de ce projet le jeudi 15 juin à Paris.
Parmi les personnalités réunies à l'occasion de la présentation du permis de restaurer, le jeudi 15 juin à Paris, étaient présents Francis Attrazic, le professeur Christian Cabrol ainsi que le dr Christian Recchia. |
Une
association peu banale. D'un côté des médecins, avec un célèbre
chirurgien spécialiste des maladies cardio-vasculaire, le professeur Christian Cabrol et un éminent nutritionniste, le dr Christian Recchia, respectivement
président et secrétaire général du Comité Alimentation
Santé (CAS) d'Adicare. De l'autre des représentants des principales organisations
patronales des CHR, Claude Izard pour la CPIH, Patrick Ameline pour le Synhorcat,
Charly Bellisson pour l'Umih. Ils ont travaillé ensemble avec d'autres intervenants
pendant plus de 2 ans à la rédaction d'un livre blanc sur le 'permis
de restaurer : une restauration commerciale sécurisé'.
Deux approches différentes, mais un même
objectif : imposer une formation obligatoire à tout candidat à l'ouverture
ou repreneur d'un établissement de restauration.
En introduction à la présentation
de ce livre blanc, le professeur Christian Cabrol explique la raison pour laquelle
il a été conduit à initier et participer à l'élaboration
de ce projet de permis de restaurer. "Dans le cadre de mon activité professionnelle,
je me suis aperçu de l'importance de l'alimentation, qui peut à la
fois garantir notre santé, mais qui peut aussi la menacer. Avec nos amis restaurateurs,
nous nous sommes retrouvés au sein du comité alimentation santé où
ils ont mis en avant quelque chose qu'ignore bien souvent le public. Pour s'installer
restaurateur, il n'y a besoin d'aucun diplôme ou de formation contrairement
à ce qui se pratique pour les coiffeurs, alors que dans le même temps,
la qualité de nos aliments est un sujet extrêmement important. Les restaurateurs
souhaitaient garantir la qualité et c'est pourquoi ils ont imaginé cette
qualification professionnelle qui se traduirait tout simplement par la création
d'un permis de restaurer."
Pour le docteur Christian Recchia :
"Il faut donner la capacité à tous restaurateurs voulant devenir
professionnel d'avoir un permis de restaurer pour garantir une sécurité
alimentaire vis-à-vis de la population." Il ira même jusqu'à
dire que ce permis de restaurer peut constituer un excellent socle pour le projet
Dutreil, c'est-à-dire le plan de modernisation des CHR.
La position de la profession
a évolué
Francis Attrazic,
vice-président de l'Umih, rappelle qu'il y a une quinzaine d'années, beaucoup
de professionnels n'étaient pas très favorables à l'instauration
d'une formation obligatoire dans les métiers de la restauration. Mais depuis,
les mentalités ont évolué en raison de plusieurs facteurs. Une réglementation
qui se complique de plus en plus, mais aussi une prolifération de l'offre.
Compte tenu de cette prolifération à tout niveau, il était nécessaire
de clarifier le problème en amont. La profession s'est engagée dans des
démarches de qualité, mais qui repose sur une démarche volontaire,
au travers de Restaurateurs de France, des Cuisineries Gourmandes ou d'autres associations.
Toutes ces associations ne concourent qu'à un seul but : promouvoir le professionnalisme.
Mais pour Francis Attrazic, ce n'est pas suffisant, un décret serait
nécessaire pour développer une notion de responsabilité afin d'assurer
la protection de la population
et ce, quel que soit le type de restauration qu'elle fréquente.
Pour Didier Chenet, président du Synhorcat
: "Il faut avoir le courage de balayer devant notre porte, pour combattre une
certaine image négative du secteur qui est véhiculé par les médias
auprès du public." Constatant que trop souvent les consommateurs font l'amalgame
entre les professionnels et ceux qui s'improvisent en tant que tels.
Quant à la CPIH, elle soutient
sans réserve la mise en place du 'permis de restaurer'. Précisant que
cette initiative ne peut qu'améliorer la qualité de la restauration française,
et garantir le respect des règles élémentaires de sécurité
alimentaire.
Qu'est-ce que le permis de
restaurer
Le permis de restaurer consiste
en un modèle de formation minimum destinée à tout restaurateur
non-détenteur d'un diplôme.
Cette obligation de formation
doit concerner l'ensemble des formes de restauration. Ce qui comprend non seulement
la restauration commerciale mais aussi tous les différents types de restauration
qu'elle soit artisanale, associative ou autres.
Ce projet de permis de restaurer est
composé de 2 volets. Un certificat probatoire pour les entrants dans la profession
et un CQP d'exploitant en restauration pour les professionnels en poste.
Un certificat probatoire pour
les nouveaux
La profession souhaite que
la personne qui désire créer ou reprendre un restaurant dispose d'un minimum
de connaissances validées par un certificat. L'obtention de ce certificat se
fera par une procédure de tests puis de validation
des connaissances. Soit la personne bénéficie déjà d'une expérience
ou des connaissances nécessaires, dans ce cas elle peut intégrer directement
son poste mais en faisant valider son expérience. Soit la personne ne dispose
pas de connaissances ou d'expérience suffisante, dans ce cas, elle devra suivre
une formation ou combiner une expérience avec un emploi.
En pratique, il appartiendra au futur repreneur
de retirer et de remplir un dossier d'auto-évaluation dans lequel il devra
préciser ses formations préalables, ses expériences professionnelles
et son savoir-faire de façon à pouvoir apprécier ses compétences
au regard d'un certain nombre de domaines. Il s'agit notamment des domaines concernant
l'environnement juridique, social et fiscal mais aussi la comptabilité, le
marketing, les règles d'hygiène et de sécurité ainsi que la
prévention des risques professionnels.
Puis dans un deuxième temps, le futur repreneur devra transmettre son dossier à
la CPNE (Commission paritaire nationale de l'emploi), où un jury examinera son
dossier selon toute une série
de critères.
Au vu des résultats de cette évaluation,
le candidat pourra soit obtenir directement le certificat probatoire dans un centre
de formation agréé de son choix, soit conduit à parfaire ses connaissances
en allant suivre des formations complémentaires.
Les professionnels souhaitent rendre
le certificat probatoire attractif pour ces nouveaux exploitants en l'accompagnant
de mesures incitatives comme faciliter l'obtention de prêt bancaire.
Un CQP d'exploitant en restauration
pour les professionnels en place
Les représentants du
Synhorcat et de l'Umih ont souhaité
créer un CQP d'exploitant en restauration afin de valider et de reconnaître
la qualité d'un professionnel qui compte au moins 3 ans d'ancienneté et
par rapport à un certain nombre de critères. Les critères retenus
concernent :
La gestion de l'exploitation ;
L'encadrement et la gestion
de l'ensemble du personnel, ainsi que la responsabilisation de celui-ci aux règles
d'hygiène et de sécurité ;
La commercialisation des prestations
de l'établissement ;
Le contrôle de la production
et sa conformité aux normes et aux règlements.
La CPNE de l'industrie hôtelière
a déjà mis en place ce CQP d'exploitant en restauration accessible par
la validation des acquis de l'expérience (VAE) qui est destiné à
consacrer une expérience professionnelle réussie.
Mais cette qualification professionnelle
ne rencontre guère de succès auprès des professionnels. Il faut dire
que pour l'instant, il n'y a aucune obligation pour le professionnel qui souhaite
reprendre un établissement d'en être titulaire. C'est la raison pour
laquelle, les participants à la rédaction de ce livre blanc souhaitent
qu'il soit rendu obligatoire.
Pascale Carbillet
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Qu'est ce que le CPNE/IH La commission paritaire nationale de l'emploi l'industrie de l'hôtellerie (CPNE/IH) est située dans les locaux du Fafih. Ce comité est l'organe politique qui prend des décisions au niveau des actions de formation de la branche et procède à la mise en place de nouveaux CQP. Mais le CPNE/IH a créé une association paritaire, l'Adefih (Association pour le développement de l'emploi et de la formation dans l'industrie hôtelière), chargée de mettre en oeuvre les actions qu'elle décide de conduire, notamment en matière de reconnaissance des qualifications et de validation des acquis. Pour connaître les CQP proposés dans le secteur des CHR, vous devez vous renseigner auprès de l'Adefih. Pour plus d'informations, vous pouvez contacter ces 2 organismes
qui sont hébergés dans les locaux du Fafih aux coordonnées suivantes
: ADEFIH |
Complément d'article
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Pour retrouver le Certificat de Qualification Professionnelle exploitant en
restauration : cliquez ici
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L'Hôtellerie Restauration n° 2982 Hebdo 22 juin 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE