du 29 juin 2006 |
COURRIER DES LECTEURS |
Vous n'avez plus que quelques jours pour mettre en place le bonus de 1 000 E
Nous voudrions savoir si pour ceux qui, comme nous, n'ont pas d'accord salarial dans l'entreprise, peuvent uniquement passer par une décision unilatérale de l'employeur pour fixer les modalités de versement et son montant. Comment procéder ? Un écrit transmis aux salariés suffit-il ? (N. L. par courriel)
L'article
17 de la loi de financement pour la Sécurité sociale pour 2006 a donné
la possibilité aux entreprises de verser un bonus exceptionnel d'un maximum
de 1 000 E
à leurs salariés, exonéré de charges sociales.
Pour pouvoir en bénéficier, les entreprises doivent
respecter certaines conditions. Les conditions d'application de ce bonus ont été
précisées par plusieurs textes : une circulaire de la DSS du 5 janvier,
une circulaire de l'Acoss du 15 février 2006, une circulaire DRT du 21 mars
2006 puis une circulaire DSS du 18 avril 2006.
Mais pour pouvoir mettre en place ce bonus exonéré de
charges, l'entreprise doit bénéficier d'un accord salarial de branche
ou d'un accord professionnel sur les salaires conclus entre le 1er janvier
2005 et le 15 juin 2006. Les CHR ne disposent pas d'un tel accord.
Il faut alors que les entreprises des CHR concluent un accord
d'entreprise entre le 1er janvier et le 15 juin 2006 dans le cadre de
la négociation annuelle des salaires.
La mise en place du bonus, son montant et ses modalités doivent
être décidés par l'entreprise avant le 30 juin 2006, à condition
aussi qu'un accord salarial soit conclu avant le 15 juin 2006.
Pour les petites entreprises qui n'ont pas de délégué
syndical ou mandaté, la loi leur permet de conclure cet accord, de la même
façon qu'un accord d'intéressement.
Ce qui, concrètement, consiste
pour l'employeur à rédiger un accord qu'il va ensuite faire ratifier,
c'est-à-dire faire signer par au moins les 2/3 de son personnel pour qu'il
soit valable.
Mais cet accord doit respecter aussi certaines conditions. Tous
les salariés de l'entreprise doivent bénéficier de cet accord. Mais
il est possible de donner des montants différents à condition que la
variation soit déterminée en fonction
de critères objectifs qui sont : le salaire, la qualification, le niveau de
classification, l'ancienneté ou la durée de présence dans l'entreprise.
L'entreprise peut choisir un seul critère ou opérer
une combinaison entre plusieurs de ces critères. Le système retenu doit
être précisé dans l'accord.
Si l'employeur exclut un salarié du bénéfice de
ce bonus ou lui met un montant zéro, le bénéfice de l'exonération
de charges est supprimé pour tous les salariés de l'entreprise. Il n'est
pas possible non plus de prévoir une minoration pour les salariés à
temps partiel.
Le mandataire social ne peut pas en principe bénéficier
de ce bonus, sauf s'il est titulaire d'un contrat de travail au titre de ces fonctions
qui doivent être distinctes de son mandat social.
Mais une circulaire du 18 avril 2006 est venue préciser qu'un
accord qui porte uniquement sur l'attribution du bonus ne serait pas valable et
ferait perdre le bénéfice de l'exonération de cotisations. Ce qui
veut dire que pour être valable, cet accord doit contenir des dispositions
relatives à l'évolution des salaires en 2006.
En résumé, l'employeur qui souhaite bénéficier
de cette exonération de charges en versant ce bonus se trouve contraint, dans
le même temps, de prévoir des augmentations de salaire, qui elles, seront
soumises à charges sociales. Il est vrai que ces augmentations peuvent être
fixées au minimum, par exemple 1 %. Mais dans les faits, cela revient à
reprendre d'un côté ce que l'on donne de l'autre. Beaucoup d'entreprises
des CHR se sont vues refuser leurs accords au motif qu'ils ne prévoyaient pas
d'augmentation de salaire.
Cet accord doit être déposé auprès de la
DDTEFP (direction départementale du
travail,
de l'emploi et de la formation professionnelle). L'employeur recevra alors un récépissé
de dépôt.
Mais l'employeur doit surtout notifier à l'Urssaf
dont il dépend, le montant des sommes versées au titre de ce bonus en
remplissant le formulaire de Notification aux Urssaf des sommes versées
au titre du bonus 1 000 E. Cet imprimé peut être téléchargé
sur le site www.urssaf.fr ou à la suite de cet article sur notre site.
Vous avez jusqu'au 31 décembre 2006 pour faire cette notification
aux Urssaf. Mais le bonus doit être versé au plus tard le 31 juillet
2006.
Pour aider les très petites entreprises, le Synhorcat propose
un modèle d'accord sur le bonus exceptionnel. zzz66f
zzz60r
Complément d'articles
2983p11
Retrouvez ce modèle d'accord ainsi que tous les textes relatifs au
bonus :
- Article 17 de la loi du 19 décembre de financement de
la Sécurité sociale pour 2006 ;
- Circulaire ministérielle DSS/5B/DRT/2006/07 du 5 janvier
2006 relative au bonus exceptionnel ;
- Lettre circulaire Acoss n° 2006-040 du 15 février
2006 ;
- Lettre circulaire DRT/Dares du 21 mars 2006 ;
- Circulaire DSS/B/DRT/NC3/2006/174 du 18 avril 2006 ;
- Modèle d'accord sur le bonus exceptionnel pour les
très petites entreprises (élaboré par le Synhorcat, Syndicat national
des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs) ;
- Formulaire de Notification aux Urssaf des sommes versées
au titre du bonus 1 000 euros
Peut-on faire payer un couvert enfant au restaurant ?
Nous sommes restés perplexes ce matin, quand ma tante, qui organise un mariage, nous a assuré que si nous ne prenions pas le menu enfant pour notre petite de 2 ans, celle-ci n'aurait pas de chaise pour s'asseoir ! Pourriez-vous nous indiquer si cette pratique est conforme à une législation et laquelle, ou si elle est abusive ? (S. B. par courriel)
La
DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et
de la répression des fraudes), dans un dossier Été 2004 pour
réussir vos vacances, dans le chapitre Droit et devoirs du client,
précise que :
"Le restaurateur ne peut interdire l'accès de son restaurant
à un consommateur pour un motif discriminatoire (religion, race, état
de santé, moeurs, etc.), ou en raison de la présence d'enfants (article
225.1 du Code pénal). En revanche, il a tout à fait le droit de compter
un couvert pour chaque enfant, même si ceux-ci ne consomment pas, à
condition, bien sûr, que le prix du couvert pour les enfants soit mentionné
sur le menu ou la carte."
Donc au vu de la position de la DGCCRF, le comportement de ce
restaurateur ne semble pas illégal, mais cette pratique n'est pas vraiment
commerciale. zzz66h
Il faut être inscrit au RCS pour ouvrir un débit de boissons
Peut-on exploiter une licence IV en n'étant pas inscrit au Registre de commerce et des sociétés ? (B. B. sur le forum de L'Hôtellerie Restauration)
Les personnes ayant la qualité de commerçant
sont obligées de s'inscrire au Registre du commerce (article L. 123-1 du
Code de commerce).
Donc si vous voulez exercer l'activité de débitants
de boissons, vous devez vous immatriculer au Registre du commerce et des sociétés,
soit en tant qu'entreprise individuelle, soit sous forme de société commerciale.
Nous vous rappelons, en outre, qu'une personne qui veut
exploiter un débit de boissons à consommer sur place est tenue de faire,
15 jours au moins avant le début d'activité, et par
écrit,
une déclaration indiquant :
- ses noms, prénom(s), lieu de naissance, profession
et domicile ;
- la situation du débit ;
- à quel titre elle doit gérer le débit ;
- éventuellement les noms, prénom(s), profession et
domicile du propriétaire ;
- la catégorie du débit qu'elle se propose d'ouvrir.
À Paris, cette déclaration doit être faite auprès de la préfecture de police. Dans les autres communes, il faut s'adresser à la mairie. zzz66b
Rubrique animée par Pascale Carbillet.
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L'Hôtellerie Restauration n° 2983 Hebdo 29 Juin 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE