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du 29 juin 2006
HÉBERGEMENT

DEUX PALACES, UNE PROPRIÉTAIRE

Marianne Estène-Chauvin à la tête du Belles Rives et du Juana

Juan-les-Pins (06) L'actualité est double pour Marianne Estène-Chauvin : elle vient d'acheter le Juana, l'un des hôtels mythiques de la Côte d'Azur, et d'engager un nouveau chef pour La Passagère, le restaurant du Belles Rives.


"Le Juana, c'est une fois dans une vie", dit Marianne Estène-Chauvin, qui va le rendre plus convivial, plus accessible tout en maintenant 'la french touch' qui le caractérise.

Les 2 établissements sont distants d'une centaine de mètres à peine. "Belles Rives, c'est côté mer, le Juana, côté pinède. Je vais pouvoir répondre à toutes les demandes", dit avec humour Marianne Estène-Chauvin. Le Belles Rives reste attaché à la légende littéraire de la Côte d'Azur. C'est là que l'écrivain Francis Scott Fitzgerald et sa femme Zelda, entre extravagances et mondanités, ont vécu de 1925 à 1929 dans ce qui n'était alors qu'une luxueuse villa, le Saint-Louis. Le Juana, c'est ce palace années 1930 à la façade art déco mais, peut-être et surtout, le lieu où Alain Ducasse s'est révélé et où, pendant plus de 10 ans, Christian Morisset, qui lui a succédé, a poursuivi un travail de haute voltige sur la cuisine méditerranéenne. "Les temps ont changé. Quand j'ai acheté le Juana, début mai à la famille italienne Ferrante, La Terrasse, le restaurant gastronomique, n'existait plus. Je ne vais pas le relancer", dit Marianne Estène-Chauvin. Elle cherchait à acquérir un hôtel dans le vieil Antibes ou un bar à vins, un "endroit pour prendre un verre et se nourrir légèrement". L'opportunité du Juana est arrivée. "Le Juana, c'est une fois dans une vie", dit-elle. Marianne Estène-Chauvin va le rendre plus convivial, plus accessible tout en maintenant 'la french touch' qui le caractérise. "J'aimerais y créer une sorte de 'spoon bar'. Le restaurant n'aura pas de connotation gastronomique." Elle vient de nommer un nouveau directeur mais désire maintenir le personnel en place depuis de nombreuses années. Elle évoque "leur élégance naturelle". "Ils ont le savoir. Ce sont des gens précieux", dit-elle. Marianne Estène-Chauvin est propriétaire du Belles Rives depuis 2001, année où elle a repris, seule, le palace que ses grands-parents venus de Russie avaient acheté en 1929. Elle y a mené à bien les 3 objectifs qu'elle s'était assignée : ouvrir un restaurant gastronomique, La Passagère, aménager une plage privée capable d'accueillir 500 personnes et tenir l'établissement ouvert toute l'année. "L'été, nous sommes 130 personnes, ensuite une vingtaine. Il faut combattre la déprime que l'on ressent l'hiver à Juan-les-Pins. Il faut créer la vie, d'autres établissements me suivent", dit-elle. Marianne Estène-Chauvin n'était pas réellement du métier même si, chaque été, elle venait travailler avec son oncle qui dirigeait l'hôtel. Spécialiste d'histoire de l'art, elle affirme que pour convaincre, elle s'est davantage appuyée sur le passé du Belles Rives que sur les banquiers. "Je me suis donnée à fond dans l'aventure de diriger ce palace parce que je voulais qu'il continue à exister et qu'il reste dans la famille", ajoute-t-elle. Pour La Passagère, après le départ cet hiver du jeune David Marie, son choix s'est porté sur Frédéric Buzet, un ancien de Guy Martin au Grand Vefour, qui officiait depuis 12 ans au Saint-Paul à Saint-Paul-de-Vence.
Bernard Degioanni zzz36v

Hôtel Belles Rives
33 bd Édouard Baudoin
06160 Juan-les-Pins - Cap d'Antibes
Tél. : 04 93 61 02 79
www.bellesrives.com

Hôtel Juana
La Pinède
Av. Gallice
06160 Juan-les-Pins
Tél. : 04 93 61 20 37
www.hotel-juana.com

Nouveau directeur général au Juana
Le groupe Belles Rives, dirigé par Marianne Estène-Chauvin, vient de confier la direction de l'hôtel Juana (Juan-les-Pins) à Éric Dulac. Âgé de 35 ans, ce dernier dirigeait précédemment l'Hôtel Les Roches et ses Bateaux au Lavandou.

Frédéric Buzet : "Je suis un coureur de fond"
"J'ai besoin de temps pour comprendre. Je suis un coureur de fond" : Frédéric Buzet explique ainsi la fidélité qui caractérise son parcours de chef et le conduit, à 45 ans, à prendre la direction des cuisines de La Passagère. "J'aime les gens qui ont une forte personnalité. Je m'entends bien avec eux", dit-il, citant Guy Martin, avec lequel il a travaillé 8 ans, d'abord au Château de Divonne, puis au Grand Vefour, Olivier Borloo au Saint-Paul. Mais le départ de ce dernier l'a incité, après 12 ans de fidélité, à choisir un autre lieu. "La Passagère ne se refuse pas. Je suis sûr, là aussi, d'y rester longtemps", dit ce Bourguignon solide, faux timide, qui est venu avec son second Stéphane Camuset. Le chef pâtissier reste Radhouane Zaiter. "Je vais continuer à proposer la cuisine que je sais faire, une cuisine néoclassique marquée par des saveurs provençales nettes", dit Frédéric Buzet qui cite deux de ses plats fétiches : le Loup de Méditerranée au citron du pays, cuit à l'argile et le Cannelloni de homard au poivron rouge. Pour marquer son arrivée à La Passagère, il a mis au point le Croque-monsieur de foie gras et cèpes. Frédéric Buzet espère que le Michelin maintiendra l'étoile qu'il a mis 6 ans à conquérir au Saint-Paul.

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L'Hôtellerie Restauration n° 2983 Hebdo 29 juin 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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