du 27 juillet 2006 |
SALON |
SLOW FOOD EN ASSEMBLÉE
DÉFINIR ET PROMOUVOIR UNE ÉCOGASTRONOMIE
Fondée en 1986 par Carlo Petrini pour répondre à la vague d'homologation du fast-food et à la frénésie de la 'fast life', Slow Food est devenu, en 1989, une association internationale à but non lucratif.
Carlo Petrini, Jean Guilbaux et Philip Sinclair. |
Elle
compte aujourd'hui 83 000 membres répartis dans le monde entier, présents
dans 107 pays. Elle s'emploie à défendre la biodiversité agroalimentaire
dans le monde et s'attache à redonner une légitimité au plaisir
de manger, soutient la diversité des saveurs, la production alimentaire artisanale,
la petite agriculture, les techniques de pêche, d'élevage et de production
durable. C'est un trait d'union entre l'éthique et le plaisir : l'écogastronomie.
"Si l'on ne prend pas garde à défendre
la biodiversité, parler de cuisine et de plats deviendra bientôt un exercice
de rhétorique inutile car les ingrédients sont en train de disparaître.
La nourriture doit avoir de bonnes qualités organoleptiques, doit être
produite sans abîmer l'environnement et doit garantir une rémunération
juste à ceux qui travaillent la terre. Tout ce qui est porté à
la bouche doit être bon, sain et juste", précise Carlo Petrini, président
et fondateur du mouvement Slow Food.
Vers l'Arche du Goût
Il souligne, par ailleurs,
l'importance de l'éducation au goût comme la meilleure arme contre la
dégradation de la qualité alimentaire et pour faire face à la standardisation
de notre alimentation. L'association travaille à la sauvegarde des cuisines
locales, des productions traditionnelles, des espèces végétales et
animales en danger d'extinction.
Elle soutient un nouveau modèle
d'agriculture, moins intensif et plus propre, fondé sur les savoir-faire des
communautés locales et leur transmission. Les produits sont répertoriés
et constituent l'Arche du Goût (une trentaine de produits sont sélectionnés
en France à l'heure actuelle).
Les Sentinelles sont des projets ciblés
pour valoriser un produit : il faut réunir les quelques producteurs qui restent
et les rendre visibles, les aider à communiquer l'excellence gastronomique
de leurs produits. Il faut parfois des interventions sur les structures : construire
un abattoir, restaurer un four ou les murs en pierres sèches d'un vignoble.
Avec les 65 premières Sentinelles internationales, l'univers de Slow Food s'est
étendu à toute la biodiversité du monde : riz bario de Malaisie,
vanille de Manara à Madagascar, café guatémaltèque, saumon
sauvage irlandais… En France, 5 produits sont reconnus Sentinelles et insérés
dans un projet international de valorisation : la volaille Coucou de Rennes, le
vin Rancio sec, la lentille de Saint-Flour, le navet du Pardailhan et le jambon
Noir de Bigorre.
Récemment, l'Abbaye d'Escaladieu
près de Tarbes (65) a accueilli l'association Slow Food France pour son assemblée
générale.
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Les prochains
objectifs définis :
La participation à Terra Madre,
rencontre mondiale entre les communautés nourricières qui se déroule
tous les 2 ans à Turin. La prochaine édition aura lieu du 26 au 30 octobre
et verra la participation de 1 000 chefs du monde entier qui s'interrogeront, avec
les producteurs, sur un nouveau type de gastronome, responsable et conscient.
L'organisation du salon Aux
Origines du Goût, véritable fête des terroirs du monde, qui se
tiendra à Montpellier du 13 au 16 avril 2007. Les dates de ce salon ont été
fixées au printemps afin que les vignerons puissent y participer.
Au cours de la soirée de gala,
Carlo Petrini, Philip Sinclair, gouverneur de Slow Food Canada, ont été
intronisés par la Confrérie du Porc Noir de Bigorre.
2 000 adhérents en France
Fondée en 2003, Slow
Food France rassemble environ 2 000 adhérents au sein de 35 conviviums (clubs) répartis sur le
territoire. Chacun d'eux étant coordonné par un responsable de Convivium
qui se charge d'organiser des cours, des dégustations, des dîners, des
voyages et de promouvoir les campagnes lancées par l'association au niveau
local et international.
"La mission de Slow Food n'est pas de donner
des leçons, des listes de produits ou d'adresses, mais de procurer des outils
au consommateur, éducation, information, dégustation, à lui d'être
responsable et même militant. Consommer différemment, consommer mieux.
Prenons le parti du fruit qui ne passe pas des mois en frigo, du fruit qui est malformé,
ridé, taché, biscornu, mais qui donne de grandes joies gustatives",
explique Jean Lhéritier, président de Slow Food France.
Jean-Michel
Amigues
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Prochaines
rencontres - 26 au
30 octobre 2006 : Terra Madre à Turin (Italie) |
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