du 3 août 2006 |
ÉDITO |
Camping L'inattendu succès du film "Camping" qui met en scène des tranches de vie quotidienne de vacances devrait faire réfléchir tous les responsables de la profession. Car au-delà de la réussite purement cinématographique, c'est l'engouement de plusieurs millions d'adeptes pour cette formule d'hébergement qui vient de bénéficier d'un accélérateur inattendu et efficace. Nul doute que l'ensemble des exploitants de terrains de camping et les dirigeants de la Fédération de l'hôtellerie de plein air (c'est son nom) se frottent les mains dans l'attente des résultats de la saison estivale 2006, malgré les tensions internationales, malgré la canicule, malgré le prix de l'essence. Mais il serait dangereux de ne pas ausculter à la loupe des chiffres qui donnent à réfléchir : la France accueillera cette année plus de 9 millions de campeurs, dont plus de 3 millions d'étrangers, pour une progression sur l'an dernier estimée à 4,1 %, un chiffre bien évidemment supérieur aux prévisions de croissance de l'économie nationale. Le camping est aujourd'hui le premier mode d'hébergement touristique du secteur marchand avec une offre diversifiée qui ne concerne plus seulement les revenus les plus modestes. Soyons lucides : il y a une 'mode' du camping, il n'y a aucun engouement particulier pour l'hôtellerie traditionnelle pour les vacances. À quand un Franck Dubosc tellement représentatif malgré ses manies caricaturales pour les hôtels de France ? Bon d'accord, on pourra se passer de l'écrevisse gonflable (quoique…), mais un bon film bien franchouillard sur les moeurs des vacanciers d'hôtels pourrait peut-être présenter une utilité promotionnelle. Savez-vous que les touristes font le détour pour se faire photographier devant l'entrée du 'Camping des Flots Bleus' d'Arcachon où fut tourné le film ? Bien sûr les hôtels ont également inspiré les metteurs en scène, mais pas vraiment pour convaincre les foules de s'y précipiter : depuis l'inoubliable et larmoyant Hôtel du Nord jusqu'au gentil Hôtel de la Plage en passant par l'angoissant Hôtel des Amériques et quelques autres, le décor a plutôt servi des intrigues éloignées de la pure problématique vacancière. Or, le public a incontestablement besoin de s'identifier aux personnages proches de ceux de Fabien Otoniente, style Franck Dubosc, plutôt que Gérard Lanvin bien encombré de son Aston Martin devant une toile de tente. Mais peut-être pour la prochaine saison, si vous connaissez
un producteur ou un metteur en scène susceptible de refaire le coup, dans un
hôtel, bien sûr. |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2988 Hebdo 3 août 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE