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du 10 août 2006

HISTOIRE DE

chez 'roberts at pepper tree' à 2 heures de sydney

UN ROI SOLEIL AVÉ L'ACCENT…

Australie Sous le soleil exactement, c'est là que Robert Molines a décidé de passer sa vie. De l'Algérie, qui l'a vu naître, à son Australie d'adoption, où il s'est établi voilà bientôt près de 40 ans, ce méridional bon teint n'a jamais supporté la grisaille. Et sa cuisine est comme le personnage, toute en couleur et en saveurs. Un parfum de Méditerranée aux Antipodes…


"Je n'aurais peut-être pas pu faire en France ce que
j'ai réussi en Australie", reconnaît Robert Molines.

À 2 heures de route de Sydney, en plein coeur de la région vinicole de Hunter Valley, Robert Molines a trouvé son petit coin de paradis. C'est là, entre pieds de vigne chargés de sémillon ou de chardonnay, qu'il a décidé de s'installer un soir de 1973. "33 ans déjà…", semble réaliser le patron du Roberts at Pepper Tree, avec son accent aux senteurs de romarin. Presqu'une vie… Et pourtant, c'est un peu par hasard que Robert débarque en Australie, un beau matin de 1968. À peine 16 ans et son diplôme de l'école hôtelière de Menton en poche, il suit alors sa mère, Madeleine, tout juste nommée au consulat français de Melbourne. Un voyage initiatique qui n'aurait pu durer qu'un temps. "J'étais parti avec l'idée de rentrer un jour en France." Il est pourtant resté, et la parenthèse australienne ne s'est toujours pas refermée.

Aucun regret
"Je n'aurais peut-être pas pu faire en France ce que j'ai réussi à faire en Australie", reconnaît-il. Il a su saisir les opportunités pour faire en sorte que cette terre promise du bout du monde tienne un jour toutes ses promesses. Pas évident pourtant pour un jeune cuistot français de trouver sa place dans l'Australie des années 1970, pays frustre aux allures de Far West, "sans aucune culture gastronomique". C'est donc auprès d'autres émigrés qu'il va découvrir son métier. Ces chefs espagnols, russes et surtout italiens qui, de Newcastle à Sydney, en passant par Adélaïde, vont l'aider à polir une vocation culinaire née dans la cuisine niçoise de sa mère. Robert arrive au bon moment. Passé à côté de Mai 68, il va participer à la révolution gastronomique qui secoue une Australie en voie de raffinement depuis maintenant 3 décennies. À Sydney d'abord, du côté de Double Bay, dont les airs de Côte d'Azur lui redonnent "un peu de soleil dans la vie", après une paire d'années d'apprentissage pas toujours aussi ensoleillées. Robert Molines va encore écumer les cuisines de la métropole australienne quelques années avant de monter sa propre affaire : Le Sagittaire… comme le signe zodiacal de Madeleine. Le temps de montrer son savoir-faire, de libérer enfin son énergie créatrice dans des recettes de cuisine aux accents d'Europe, qui font déjà la part belle aux produits du terroir. Pas trop longtemps quand même, puisqu'un an plus tard, le restaurant est déjà revendu. Entre-temps, Robert a connu 2 coups de foudre. De ceux qui prennent le coeur des grands sentimentaux dont il semble bien faire partie. Après avoir rencontré Sally, sa voisine d'alors devenue quelques années plus tard Mme Molines, le cuisinier amoureux va se laisser séduire par un bout de campagne, que les vignes commencent alors à peine à décorer : Hunter Valley, devenue depuis son sanctuaire.

Le plaisir de manger
Depuis 1991, Robert dirige l'icône gastronomique de toute la région. Le restaurant qui pousse les VIP de Sydney ou de Melbourne à prendre l'avion pour vivre une expérience unique. "Celle du plaisir de manger", résume cet épicurien de la vie, qui n'a de cesse de vouloir partager sa joie et son art. Il a bien sûr mis du temps pour en arriver là. Collectionner les adresses et les amis, avant de pouvoir ouvrir cet endroit simple et généreux qui lui ressemble tant. Dans son cottage de conte de fées, aujourd'hui il est le roi. Et nombreux sont ses sujets. Au milieu d'un charmant bric-à-brac, Robert n'en finit pas de chercher les saveurs, de façonner les goûts, de créer les plats simples et généreux qui font tout le cachet de son établissement. "Une cuisine qui évolue au rythme des saisons, qui sait être amusante, mais toujours fidèle à son terroir", précise l'alchimiste, qui joue avec les influences culinaires françaises et australiennes pour mieux les marier.

La France lui manque un peu pourtant. Ses produits du terroir aussi, "les petits champignons ou les fruits des bois aux saveurs inimitables". Il se donne encore une décennie avant de passer le relais à Louis, son aîné, né en 1979 sur cette même terre de Hunter Valley qui porte si bien l'accent du Midi. zzz22v zzz99   
Olivier Caslin

Roberts at pepper tree - Halls road, Pokolbin - Hunter Valley - NSW 2320 Australia - Tél. : 00 61 2 4998 7330 - www.robertsrestaurant.com

en dates
1951 Naissance en Algérie
1962 Apprentissage à l'école hôtelière de Menton (06), puis travaille dans différents hôtels à Monte-Carlo, Monaco, Nice et Cannes
1968 Suit sa mère en Australie, alors nommée au consulat français de Melbourne.
1973 S'installe à Hunter Valley
1991
Ouverture du Roberts at Pepper Tree

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L'Hôtellerie Restauration n° 2989 Hebdo 10 août 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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