du 31 août 2006 |
ÉDITO |
Retour vers le dirigisme
Attention, danger ! Si la rencontre prévue le 6 septembre entre les organisations professionnelles et les syndicats de salariés n'aboutit pas, c'est le risque d'une décision unilatérale des pouvoirs publics et des syndicats les plus rigides qui risque de faire la loi dans vos entreprises. Les représentants patronaux ont pourtant fait preuve d'une volonté d'aboutir à un accord plutôt que de se voir imposer sous la contrainte un texte qui n'améliorera ni les relations sociales ni la situation financière des entreprises. Mais il est aujourd'hui évident que la CFDT, à qui la CGT vient d'emboîter le pas sur la question, entend poursuivre son avantage, renforcée par la perspective d'une réponse favorable du Conseil d'État à son recours en annulation du décret entérinant l'accord de 2004 sur les salaires et le temps de travail. La Centrale est d'autant moins encline aux concessions que le ministère du Travail, le 25 août, a présenté un texte difficilement acceptable par les employeurs, puisqu'il reprend pratiquement mot pour mot -un hasard ? - les exigences de la CFDT !
D'ailleurs, il faut lire la lettre électronique de la
"CFDT
hôtellerie, tourisme, restauration" pour bien mesurer les chances d'aboutir
à un accord équilibré la semaine prochaine :
"La CFDT rappelle que les possibilités de sortie de crise sont peu nombreuses,
la première consistant à reprendre nos propositions comme telles, la
seconde d'attendre la décision du Conseil d'État qui amènerait
la suppression des heures d'équivalence pour toutes les entreprises avec
effet immédiat… La balle est maintenant dans le camp des organisations
patronales qui ne sont pas aujourd'hui en position de force."
Voilà qui est difficile de qualifier de volonté de
négociation.
Au-delà des péripéties annoncées et des
dernières tractations qui se dérouleront la semaine prochaine, c'est
à un triste constat qu'il faut se résigner : nous assistons à
un retour inquiétant vers un dirigisme stérilisant sous la double influence
d'organisations adeptes du trop fameux 'toujours plus !' et des pouvoirs publics
naturellement enclins à intervenir de plus en plus dans la vie des entreprises.
Certes, dans la profession, la proximité entre les conditions
de travail des employeurs et des salariés permettra, au niveau des établissements,
de faire abstraction de la volonté d'opposer vainement les uns et les autres.
Certes, si malheureusement l'absence d'accord aboutissait au "cataclysme"
redouté par André Daguin, les professionnels s'adapteraient à
une nouvelle donne sans doute plus difficile dans un contexte de baisse de rentabilité
des entreprises. Mais une fois encore, preuve serait faite de la désinvolture
à l'égard des entrepreneurs et de leurs salariés, seuls créateurs de richesse, faut-il
le rappeler aux thuriféraires de l'interventionnisme syndicalo-étatique
?
L.
H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 2992 Hebdo 31 août 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE