du 21 septembre 2006 |
HÉBERGEMENT |
APRÈS 7 ANS DE PROCÉDURES
La Slih veut reprendre le Royal Pigalle
L’ex-Royal Pigalle se nomme aujourd’hui Villa Royale au sein du groupe Les Hôtels de Paris. Mais la Slih, dont le coprésident est de Lille devait acquérir le fonds depuis mars 1999…
C’est une affaire rocambolesque qui oppose
depuis 7 ans la Société Lilloise d’investissement hôtelier (Slih) à l’ancien
propriétaire de l’hôtel Royal Pigalle, aujourd’hui Villa Royale sous l’égide du
groupe de Patrick Machefert Les Hôtels de Paris. La Slih avait signé le 4 mai
1999 pour l’achat de ce bel immeuble Haussmannien situé au 2 rue Duperré à Paris
IXe. Mais le propriétaire d’alors ne s’est pas exécuté, et a au contraire cédé à
Hôtels de Paris, qui l’exploite depuis 4 ans environ après y avoir lourdement
investi. Après différents épisodes devant le Tribunal de commerce de Paris, la
cour d’appel et une première fois la Cour de cassation, l’arrêt du 29 mars
dernier de la cour d’appel oblige Hôtels de Paris à céder l’hôtel à la Slih
d’ici à fin juin. La saga judiciaire se poursuit. La Société Nouvelle du Royal
Pigalle défère l’arrêt devant la Cour de cassation, et le groupe de Patrick
Machefert attaque le cédant d’origine. Hôtel de Paris évalue le préjudice en
terme de dépréciation d’actifs et moins value à 3,5 ME.
“Nous avions acquis cet hôtel pour sa valeur architecturale, et dans l’espoir
d’une évolution positive de l’environnement, qui nous le constatons, ne se
produit pas”, rappelle Jean-Claude Kindt, coprésident de la Slih. Si l’affaire
arrive à son terme, la compagnie lilloise analysera la valeur réelle du fonds et
décidera de son avenir. Ce qui est certain, c’est que ses dirigeants n’admettent
pas que leur signature ne soit pas honorée. Cela posé, la Slih réétudie en
profondeur ses actifs et va, en quelques années, recentrer son parc sur deux
types d’hôtels, les plus de 80 chambres, d’une part, les sites historiques qu’il
est possible de mettre réellement en valeur d’autre part. Cela suppose la vente
de ses trois hôtels boutiques parisiens, et sans doute d’une partie de ses
actifs belges. La Slih conservera le Holiday Inn Tolbiac (Paris XIIIe). Elle
restera centrée sur le Nord-Pas-de-Calais, et en particulier à Lille, en dépit
d’un marché difficile.
Alain Simoneau zzz36v 995g17
Repères La Slih exploite 5 hôtels dans le Nord-Pas-de-Calais, 4 à Paris et deux en Belgique pour un peu moins de 700 chambres, 23,5 ME de CA et 300 personnes employées. Ces deux derniers investissements majeurs, le Crowne Plaza de Lille (121 chambres), une construction neuve et l’Hermitage Gantois, une restauration de site historique (67 chambres), ne sont pas au même degré de maturité économique. Le Crowne Plaza a mis plus longtemps que prévu à trouver l’équilibre, reconnaît Jean-Claude Kindt, alors que l’Hermitage Gantois est à présent l’hôtel le plus rentable du groupe. Il emploie 60 personnes pour 4,4 millions d’euros de CA, vend 50 000 à 60 000 couverts à côté de son activité hébergement et a dégagé “un excellent résultat brut d’exploitation en 2005, en baisse mais encore correct dans les premiers mois de l’année”, commente le coprésident de la Slih. |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2995 Hebdo 21 septembre 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE