du 12 octobre 2006 |
CONJONCTURE |
VENTES DE FONDS DE COMMERCE À AVIGNON (84)
L'étalement de la saison dynamise le marché
Pour Jean-Marc Oran, directeur de l'agence Century 21 d'Avignon, les restaurants qui se vendent le mieux sont les établissements traditionnels de moyenne gamme, souvent plus rentables que les restaurants gastronomiques.
Propos recueillis par Tiphaine Beausseron
L'Hôtellerie
Restauration : Quel est votre
coeur de cible ?
La majorité des affaires que nous vendons
sont des hôtels, restaurants, bars, brasseries, sandwicheries et points chauds,
essentiellement indépendants. Le reste se répartit entre les tabacs, presse,
boulangeries et la cession de droits au bail en centre-ville. Notre équipe,
de 7 collaborateurs, rayonne sur les départements Vaucluse, Bouches-du-Rhône,
Drôme, Ardèche, de façon à proposer une large palette d'affaires.
Quel est votre avis sur l'état général
du marché dans votre région ?
Actuellement, les affaires se vendent dans une fourchette de prix assez
haute en raison du jeu de l'offre et de la demande, la demande étant supérieure
à l'offre. Ainsi, les hôtels se vendent en général 2 fois le CA HT, et les hôtels-restaurants
sur la base de 130 % du CA HT. Les sandwicheries et activités de ventes à
emporter, à vocation urbaine ou saisonnière, se vendent fréquemment
sur la base de 100 à 120 % du CA HT. Le prix de cession des bars-brasseries
s'établit, lui, entre 80 et 100 % du CA HT. Quant aux restaurants (qui connaissent
le plus grand nombre de transactions), la fourchette de prix s'étend très
largement de 60 à 100 % du CA HT en fonction du type de restauration proposée.
À cet égard, on peut dire que plus le ticket moyen est élevé,
plus le prix de vente se situe dans la partie basse de cette fourchette : les restaurants
qui se vendent le mieux sont les établissements traditionnels de moyenne gamme,
souvent plus rentables que les restaurants gastronomiques.
Comment
expliquez-vous le succès de votre région ?
Notamment par l'avènement des congés
fractionnés (semaines supplémentaires de congé, RTT…), qui
a véritablement 'boosté' l'activité touristique dans l'arrière-pays
méditerranéen, à tel point que notre région se développe
par microrégions touristiques : le Lubéron, les Alpilles, mais aussi la
Drôme provençale ainsi que l'Ardèche méridionale, qui connaissent
un essor spectaculaire de leur fréquentation. Autrefois, essentiellement concentrée
en été, l'activité touristique et des CHR qui en découle est
aujourd'hui soutenue sur 10 mois en général de février à fin
octobre. Ce rythme de vie, ainsi que le soleil et la richesse culturelle de la région,
séduit un nombre grandissant d'acquéreurs, originaires pour les 2/3 d'entre
eux d'une zone géographique extérieure au Quart Sud-Est.
Les affaires qui se vendent cher se vendent-elles vite pour
autant ?
Non, car cet emballement du marché se traduit
bien souvent par une surévaluation du fonds par son vendeur. Et il n'est pas
rare que celui-ci mette plusieurs années à prendre conscience qu'il
existe un prix de marché, plafonné par la performance économique
de son entreprise, prix au-dessus duquel il ne trouvera pas acquéreur. Le résultat
n'est bon ni pour les acquéreurs, qui ne se risquent pas à acheter trop
cher et se résignent parfois à rester dans leur région d'origine,
ni pour les vendeurs, qui finissent par s'essouffler dans la gestion quotidienne
de leur affaire, et à voir les résultats de leur entreprise chuter…
Ce qui limite encore plus le prix de vente qu'ils peuvent en espérer. Dans
le secteur des CHR, un changement de mains s'effectue
en
moyenne tous les 4 à 5 ans. Ce rythme optimise le montage financier et permet
d'éviter l'alourdissement des charges fiscales et sociales qui survient au-delà.
Il permet également à l'exploitant de vérifier le fruit de sa performance
en percevant un chèque sensiblement plus élevé que celui qu'il a
déboursé à son arrivée. Il permet enfin de reprendre son souffle,
au terme de 4 à 5 ans de travail acharné, avant de reprendre une nouvelle
affaire plus adaptée à l'évolution de ses exigences.
Faites-vous systématiquement une analyse financière
et comptable de l'entreprise pour estimer la valeur d'un fonds à sa plus
juste valeur ?
Oui. Chaque affaire doit donner lieu à
un diagnostic précis de sa rentabilité actuelle et potentielle. C'est
cela qui va permettre d'en établir un prix permettant à l'acquéreur
de décrocher un financement bancaire. Et il faut que les vendeurs aient conscience
qu'aujourd'hui les acquéreurs ont souvent besoin d'un financement à
hauteur de 70 à 80 % du prix de vente. C'est énorme, mais c'est une
réalité. En effet, même si l'apport personnel exigé par les
banquiers varie entre 35 (pour les acquéreurs issus du métier) et 45 %
(pour les non-professionnels), l'acquéreur doit ajouter au prix de vente des
frais à inclure dans sa demande de crédit, notamment les frais sur la
vente (12 à 15 % supplémentaires), les stocks à reprendre et
un fonds de roulement minimum pour pallier aux imprévus.
Dans notre agence, nous soignons donc
l'analyse économique et financière de l'entreprise, et nous sommes fiers
de pouvoir dire que, depuis 6 ans, aucune banque ne nous a refusé de demande
de crédit bancaire. zzz61 zzz20 INC1205 FC0607
Agence Century 21 Helios
Commerce
Tél. : 04 90 84 21 21
contact@helios-commerces.com
www.century21-pro.com
Extrait des meilleures ventes réalisées par l'agence Century 21 d'Avignon en 2005-2006
Enseigne |
CA HT |
Perf |
Prix de cession |
Rapport prix/CA HT |
Rapport prix/Perf |
ANNÉE 2005 | |||||
HÔTELS-BUREAUX |
|||||
L’Herbier de Provence (Orange) |
117 419 E |
40 571 E |
229 000 E |
195 % |
5,64 |
L’Hôtel du Centre (PierreLatte) |
260 047 E |
121 058 E |
500 000 E |
192 % |
4,13 |
Lou Cigalou (Orange) |
246 887 E |
68 386 E |
425 000 E |
172 % |
6,21 |
La Conviviale (résidence hôtelière Graveson) |
NS |
NS |
1 525 000 E |
Création |
|
HÔTELS-RESTAURANTS |
|||||
L'Auberge des Tarraiettes (Montségur-sur-Lauzon) | 183 176 E | 72 199 E | 205 000 E | 112 % | 2,84 |
RESTAURANTS |
|||||
Arts et Gourmets (Avignon) |
90 960 E |
NS |
103 000 E |
113 % |
NS |
Wok & Cie (Avignon) |
194 433 E |
NS |
135 000 E |
69 % |
NS |
La Table de Marie (Carpentras) |
210 210 E |
53 604 E |
126 000 E |
60 % |
2,35 |
BARS-BRASSERIES |
|
|
|
|
|
Le Comptoir des Arts (Gordes) |
221 455 E |
94 500 E |
275 000 E |
124 % |
2,91 |
Le Sporting (Vaison-la-Romaine) |
361 298 E |
89 049 E |
410 000 E |
113 % |
4,60 |
ANNÉE 2006 | |||||
HÔTELS-RESTAURANTS |
|||||
La Sommellerie (Chateauneuf-du-Pape) |
526 671 E |
142 492 E |
500 000 E |
95 % |
3,51 |
Le Château des Fines Roches (Chateauneuf-du-Pape) | 538 021 E | 110 022 E | 424 000 E |
79 %
|
3,85
|
La Touloubre (Le Barben) |
383 056 E |
46 539 E |
300 000 E |
78 % |
6,45 |
RESTAURANTS |
|
|
|
|
|
La Tartinerie (Avignon) |
244 014 E |
56 189 E |
210 000 E |
86 % |
3,74 |
Les 5 Sens (Avignon) |
NS |
NS |
90 000 E |
Création |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2998 Hebdo 12 octobre 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE