du 12 octobre 2006 |
ÉDITO |
Une nouvelle chance ?
Dans
son immense sagesse, il est aujourd'hui évident que le Conseil d'État,
composé de magistrats bien élevés, ne contredira pas l'avis du 'Commissaire
du gouvernement' (membre également de la juridiction administrative) rendu
public lundi dernier, sur l'accord de 2004 concernant le temps de travail dans la
profession.
Il ne nous appartient bien évidemment pas de commenter le
bien-fondé de la position du juge mais d'essayer de prendre le recul nécessaire
pour tirer le meilleur parti d'une situation nouvelle.
Il est compréhensible que la perspective de l'annulation
de l'accord, et surtout ses conséquences financières éventuelles
sur les entreprises subitement appelées à régler des heures supplémentaires
à leurs salariés avec une rétroactivité au 1er
janvier 2005 suscitent une vive émotion dans la profession.
Passons sur le triomphalisme inutilement agressif de la CFDT qui
a tout fait, ces dernières semaines, pour provoquer l'échec des négociations
engagées entre partenaires sociaux sous l'égide du ministère du Travail.
L'urgence commande de définir des options porteuses d'un avenir apaisé
dans les relations contractuelles entre employeurs et salariés.
D'abord, et contrairement à ce que l'on peut lire indistinctement
dans les colonnes de nombreuses publications grand public, travailler dans un hôtel,
un restaurant ou un café ne relève pas de l'esclavage moderne, n'en déplaise
aux amateurs de clichés trop complaisamment répandus par d'incompétents
folliculaires.
Mais la profession ne peut éviter, à la suite de cet avatar annoncé, de s'interroger sur elle-même, notamment en matière sociale : que faire pour éviter de nouvelles déconvenues dans les relations conventionnelles entre employeurs et salariés, comment se débarrasser, aux yeux d'une opinion trop facilement manipulable, de l'image de 'Thénardiers' exploiteurs, et surtout, quelle stratégie pour s'assurer la fidélité de collaborateurs de qualité trop souvent enclins à changer d'emploi au gré des opportunités, en n'oubliant pas que l'appel du large est de plus en plus fréquent, vers Londres, New York ou l'Asie ?
L'équation n'est certes pas facile à résoudre,
et s'il existait une solution toute faite, elle serait, n'en doutons pas, d'ores
et déjà mise en place.
Une lourde tache attend les dirigeants des organisations professionnelles pour
bâtir avec les représentants des salariés une nouvelle donne fondée sur le
respect mutuel, et la volonté de trouver, enfin, les bases solides d'un avenir
partagé. Bon courage, en espérant que les polémiques stériles sauront faire
place à un dialogue intelligent.
L.
H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 2998 Hebdo 12 octobre 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE