du 19 octobre 2006 |
CONJONCTURE |
LES RENCONTRES D'ODIT 2006
Quelle stratégie pour le tourisme français ?
Les Rencontres d'Odit France furent l'occasion pour le ministre du Tourisme Léon Bertrand de présenter le premier cahier de l'Odit intitulé 'Offre touristique : la stratégie d'Odit France'. L'offre touristique française, très riche et complexe, serait-elle en train de devenir peu concurrentielle ?
Le tourisme littoral reçoit la plus forte densité de population en termes de tourisme. |
Pour
le secrétaire général de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT),
Francesco Frangialli, le mal est bien français, car si la France perd régulièrement
des parts de marché, le tourisme international, lui, se porte bien. En effet,
en 2006, les arrivées internationales vont certainement atteindre le chiffre
record de 808 millions d'arrivées en 2005, soit une augmentation de 6,5 % par
an, sur les dernières années. La France qui, il y a quelques années,
augmentait de 12 % par an le nombre de ses arrivées, limite son augmentation annuelle à 8 %. Par ailleurs,
le tourisme produit moins de richesses en France. En effet, les dépenses des
étrangers diminuent sensiblement, alors que celles des Français diminuent
faiblement.
Il est certain, rappelait le secrétaire général,
que "la réglementation juridique et fiscale en France est trop contraignante,
de même que les structures politico-administratives. D'autre part, il existe
encore trop d'initiatives identiques morcelées dans les régions, notamment
en matière de salons, ce qui a pour effet
d'en
minimiser les impacts. À l'inverse, les salons de Londres, de Bruxelles,
ou des grandes métropoles européennes, ont une réputation bien plus
forte".
L'offre touristique à
travers ses filières
Le tourisme urbain
s'est développé considérablement en quelques années, notamment
grâce à l'effet TGV et à la multiplication des low costs. Pratiquant
de plus en plus des séjours courts, les touristes ont envahi les villes. Des
métropoles comme Lille ont su s'adapter à cette évolution avec la mise en place d'importants travaux
d'urbanisme (centre piétonnier, rénovation du centre-ville, etc.).
C'est aujourd'hui en termes de concurrence que
se positionnent les villes. Elles doivent ouvrir un nouveau chantier et travailler
sur leur identité.
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Le tourisme littoral
doit surtout éviter les effets négatifs du tourisme, et ce d'autant plus
que le littoral reçoit la plus forte densité de population et que l'effet
littoral persiste jusqu'à 50 km dans les terres. D'importants travaux de
préservation de l'environnement sont nécessaires. Pour le directeur général
d'Ifremer, l'un des points essentiels réside dans la question de la qualité
des eaux, mais aussi dans la gestion et l'assistance apportée aux activités
nautiques.
Le tourisme rural est
pour sa part en pleine mutation. 36 % des flux touristiques y transitent. Si l'on
privilégie à l'heure actuelle la qualité de l'hébergement,
on cherche également à animer des territoires souvent désertés.
Ainsi, pour répondre à l'appel de la Datar, pas moins de 400 projets
ont été recensés. Mais la campagne doit-elle être aujourd'hui
un lieu d'animations obligatoires, offrant mille idées de sports et de loisirs
récréatifs ? Doit-on créer de multiples parcs d'attractions ou bien
valoriser le capital Nature ? À cette question, les experts d'Odit France
espèrent bien apporter une réponse par le biais de nouvelles méthodes
et proposer des analyses de prospective ou d'anticipation sur le futur.
Pour autant, Odit France souhaite bien
être au coeur de la transformation de l'offre touristique française
et contribuer à produire des travaux qui permettront de mieux anticiper l'avenir.
Dans cet ordre d'idées, la sortie du premier document : 'Offre touristique,
la stratégie d'Odit France' répond donc bien à cette attente.
zzz70
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L'Hôtellerie Restauration n° 2999 Hebdo 19 octobre 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE