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	du 2 novembre 2006	RESTAURATION

à l'occasion d'une photo des chefs

LES REVENDICATIONS FACE à L'OBJECTIF

Une photo de chefs avec Léon Bertrand et Dominique de Villepin pour promouvoir la gastronomie française. Y aller ou pas ?

Léon Bertrand, ministre délégué au Tourisme, a convié tous les étoilés de France à le rejoindre le 7 novembre prochain à La Sorbonne, à Paris, afin de poser pour la postérité. Le Premier ministre pourrait être aussi sur la photo, s'il rentre à temps d'un voyage à l'étranger. Cette photo de chefs, réalisée dans le cadre du 23^e concours Un des Meilleurs ouvriers de France, doit servir à la promotion de la gastronomie française et de la destination France à l'étranger. Le ministère du Tourisme la transmettra à la trentaine de bureaux Maison de la France à travers le monde. À eux de décider de l'utilisation du cliché suivant leur propre plan média. 150 chefs ont d'ores et déjà confirmé au ministère leur présence, à leurs frais, à Paris. Les chefs présents pour le concours du MOF y seront aussi. Près de 700 professionnels en vestes et toques blanches devraient apparaître sur le portrait de famille autour des politiques, de Paul Bocuse et d'Alain Ducasse. 

Promotion de la gastronomie ou compromission ?

Parmi les étoilés, certains s'interrogent sur l'opportunité de figurer sur cette photo, au regard des derniers rebondissements politiques concernant la profession. Y aller pour faire la promotion de notre pays à l'étranger, pourquoi pas ? Poser avec des membres du gouvernement avec lequel on négocie ? C'est plus compliqué. Compliqué au point que certains, comme David Zuddas, de L'Auberge de la Charme à Prenois (21), 1 étoile Michelin, ont décidé de ne pas se rendre à ce rendez-vous. Il veut bien aller à La Sorbonne mais pour protester : "Une fois de plus, les politiques veulent utiliser notre image et surtout ne pas aborder les vrais problèmes de notre profession. Pour ma part, je n'irai pas. Ce n'est pas ma place. Simplement pour ne pas trahir ce que je suis… Il est temps de montrer que le gouvernement ne fait rien pour nous et qu'il nous utilise. L'action la plus forte et la plus marquante serait de convaincre toutes les associations de mener un mouvement de contestation pacifique ce même jour. Fermer nos restaurants, ne pas y aller et se rassembler devant La Sorbonne. Si seulement nous pouvions au moins une fois nous fédérer pour défendre nos entreprises, nos salariés et notre beau métier. Il me semble que le gouvernement doit reconnaître nos spécificités, et aider notre profession en conséquence. Seules les structures importantes pourront supporter la pression fiscale et administrative que nous subissons. Même les plus passionnés d'entre nous n'y résisteront pas longtemps. L'équilibre est beaucoup trop instable."

David Zuddas va plus loin, il interpelle nos élus : "Messieurs les politiques, si vous souhaitez refaire la même photo dans quelques années, faites en sorte que nous puissions survivre. Faites en sorte que nous puissions payer décemment nos salariés sans qui nous ne pourrions ouvrir nos maisons chaque jour, sans qui la restauration française ne serait rien. Pourquoi ne pas mettre des mesures en place sur une période donnée pour relancer la profession à l'instar des actions faites pour le bâtiment ?" zzz16   
Nadine Lemoine

David Zuddas, de L'Auberge de la Charme à Prenois (21) : "Il est temps de montrer que le gouvernement ne fait rien pour nous et qu'il nous utilise. L'action la plus forte et la plus marquante serait de convaincre toutes les associations de mener un mouvement de contestation pacifique ce même jour. Fermer nos restaurants et se rassembler devant La Sorbonne."

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L'Hôtellerie Restauration n° 3001 Hebdo 2 novembre 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE