du 16 novembre 2006 |
HÉBERGEMENT |
3E CONVENTION DES FRANCHISÉS ACCOR HÔTELLERIE FRANCHE
GILLES PÉLISSON MISE SUR LA FRANCHISE MAIS NE TRANSIGE PAS SUR LA QUALITÉ DES RÉSEAUX
Le nouveau patron opérationnel d'Accor a expliqué dans le détail sa stratégie pour le groupe d'ici à 2010 à l'ensemble des franchisés français. Une stratégie dans laquelle ils occupent une place de choix. N'empêche. Des règles du jeu vont devoir être établies afin de tenir les promesses faites aux clients.
De notre envoyée spéciale à Varsovie, Claire Cosson
Gilles Pélisson, directeur général du groupe Accor : "Nous voulons une franchise forte. Cela signifie que nous allons faire la police chez vous comme chez nous." |
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La
franchise, oui. Mais une franchise forte, avec des règles du jeu clairement
établies." Gilles Pélisson, directeur général d'Accor depuis
le 9 janvier 2006, a joué cartes sur table - la semaine dernière à
Varsovie - devant quelque 300 franchisés qui buvaient ses paroles comme du
petit-lait. "La franchise, c'est stratégique pour nous ! Nous allons construire
l'avenir ensemble", a-t-il martelé.
Des propos évidemment appréciés
et chaleureusement applaudis par l'assistance. D'autant plus fortement d'ailleurs
que l'ancien patron de Bouygues Telecom a pris son temps pour expliquer sa vision
du groupe d'ici à 2010, ainsi que la place 'grandissante' de la franchise
dans les années à venir. Soucieux d'informer dans le détail les
investisseurs et exploitants venus participer à la 3e convention
des franchisés Accor Hôtellerie France, Gilles Pélisson a de fait
prolongé sensiblement son intervention pour répondre aux interrogations
multiples de ce public averti.
Résultat : la politique d'Accor
n'a 'quasiment' plus de secret pour les franchisés. Recentrage sur l'hôtellerie
(objectif : ouvrir 200 000 chambres supplémentaires dans 4 ans, dont une majorité
sur le segment économique via des contrats de gestion et de franchise) et l'activité
services, accélération de la politique de cessions des actifs non stratégiques,
repositionnement des marques hôtelières, vente des murs d'hôtels
amplifiée avec un nouveau programme à réaliser d'ici à 2008
qui porte sur
535 établissements
et un potentiel de 500 unités supplémentaires sur 2008-2009…, le
directeur général du n° 1 de l'hôtellerie européenne a
tout exposé.
Nécessité de partager
les expériences
Y compris la rationalisation
de l'organisation mondiale de l'entreprise autour de 8 plateformes d'expertise :
métier-formation-ressources humaines ; gestion-finances ; achats ; supports
technologiques ; internet-réservations ; marketing-commercial ; construction-maintenance
; développement-patrimoine immobilier. "Ce système diffère du
précédent, mais il est important pour le développement de la franchise.
Plus pragmatique, il va permettre d'améliorer les services d'Accor envers les
franchisés", a souligné Gilles Pélisson. Bien décidé
à instaurer une collaboration étroite entre franchiseur et franchisé,
ce dernier a en outre insisté sur la "nécessiter de partager" les
expériences afin "d'être meilleur que les autres". Tout comme
il a démontré que, s'agissant des cessions d'hôtels, "les franchisés
sont bien sûr prioritaires". Mieux encore. Le patron opérationnel
d'Accor a admis certaines défaillances : "Nous n'avons pas été
assez vigilants, notamment au niveau de notre expertise en matière de construction.
Nous y remédions. Il est de notre devoir d'industrialiser tout ce qui est possible
de l'être afin de vous permettre de profiter de notre savoir-faire et bâtir
à moindre coût", a-t-il déclaré.
Un
mea-culpa qui n'a pas empêché ce fan de ballon rond de parler franc.
"Nous avons des devoirs, vous aussi. Il faut que les règles du jeu soient
claires et précises entre nous afin d'avoir une franchise forte", a ainsi
prévenu l'intéressé. Et de poursuivre : "Nous allons innover,
communiquer et investir dans nos enseignes. Mais nous allons également faire
la police, chez nous comme chez vous ! Parce que ce qui importe, c'est de tenir
la promesse faite au client."
Constitution d'un comité
de qualité
Concrètement, Accor va constituer un 'comité
de qualité' qui étudiera au cas par cas les établissements posant
problème. "La qualité de nos réseaux doit être irréprochable.
Si nous constatons des défaillances - tant au niveau des filiales que des franchisés
-, un plan d'action devra être établi dans un délai précis",
a commenté du reste Yann Caillère, directeur général Accor Hôtellerie
Europe du Sud, Afrique, Moyen-Orient et en charge des opérations Sofitel. Et
si d'aventure les hôtels concernés ne tenaient pas leurs engagements,
"les mauvais seront alors sortis !".
Des mesures que l'on peut qualifier
'd'inédites' au sein du groupe, mais qui démontrent la volonté d'Accor
de capitaliser sur la franchise au cours des prochaines années. Tout comme
la requête de Gilles Pélisson lancée à l'auditoire afin "de
travailler sur la mise en place d'une charte minimale en termes de ressources humaines
applicable aussi chez les franchisés". Les futurs adhérents de la
marque 2 étoiles non standardisée d'Accor - dont le nom devrait être
défini d'ici à mars 2007 et le déploiement entamé en septembre
de la même année - n'échapperont pas à cette nouvelle donne.
zzz36v
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L'Hôtellerie Restauration n° 3003 Hebdo 16 novembre 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE