du 30 novembre 2006 |
PERSPECTIVES |
À LA SUITE DU RAPPORT SUR L'HÔTELLERIE PRÉSENTÉ PAR ANDRÉ DAGUIN
LES CLÉS DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL AVEC BERNARD QUINTREAU
Quelle stratégie pour l'hôtellerie dans l'économie française ? Tel est l'intitulé du rapport* présenté récemment par André Daguin au Conseil économique et social. Vous êtes nombreux depuis à nous questionner sur le rôle et les travaux du CES. Nous avons donc demandé à Bernard Quintreau, président de la section du Cadre de vie, de nous éclairer sur cette assemblée. Il nous explique aussi pourquoi sa section a demandé ce rapport.
Propos recueillis par Sylvie Soubes
L'Hôtellerie
Restauration : Que représente
le Conseil économique et social ? Quels sont ses membres ? Que deviennent
les rapports rendus ?
Bernard Quintreau :
Le Conseil économique et social (CES) est la 3e Assemblée de
la République. C'est une assemblée consultative. Son rôle est de
conseiller le gouvernement et les autres assemblées sur tous les thèmes
de vie sociale et économique. Ces travaux sont effectués soit à
la demande du gouvernement, soit à l'initiative du CES. Quand on pense qu'un
thème est important, nous demandons à ce qu'il soit traité. Le
CES sort entre 2 et 4 rapports par mois. Ses membres sont des représentants
des entreprises (privées, artisanales, libérales…), des syndicats
de salariés, des associations et des collèges de personnalités qualifiées.
Ils représentent les états-majors des acteurs sociaux, économiques
et associatifs. Tous les groupes débattent ensemble. Il est important de souligner
que le CES est également un lieu de dialogue social. Au sein des sections,
la volonté est d'arriver à un réel consensus. Et nous y parvenons.
C'est la même chose en plénière.
La section que vous présidez touche aussi bien
l'environnement que la culture ou l'avenir de la presse quotidienne. Comment
avez-vous appréhendé le secteur du tourisme ?
En 2004, au début de ma mandature, nous avons
décidé de travailler sur le tourisme en général, car ce secteur
nous est apparu comme un domaine essentiel dans l'économie. Nous avons voulu
mettre les choses à plat et comprendre, sans se cacher derrière des
chiffres dont la fiabilité était incertaine. Nous avons défini 4
thèmes : Le tourisme associatif en milieu rural, dont le rapporteur est Jean-Pierre
Marcon, qui est le frère de Régis Marcon. Nous avons cherché à
déterminer pourquoi ce secteur était en crise et comment le relancer.
Le tourisme associatif est un facteur
de
cohésion sociale pour les familles et les jeunes, qui doit être préservé.
Le rapport montre aussi que ce tourisme peut être une source de développement
économique du territoire. Le deuxième thème adopté est celui
qui a été présenté par André Daguin, sur le thème
'Quelle stratégie pour l'hôtellerie dans l'économie française'.
Je voudrais souligner ici que nous avons fait ce travail alors qu'il y avait dans
la section des syndicats et des employeurs partie prenante des négociations
qui touchaient la profession. Un troisième est en cours d'élaboration
et porte sur le tourisme outre-mer. Les travaux du dernier thème commenceront
l'année prochaine. Ils concernent le tourisme
d'affaires, domaine dans lequel la France recule également. L'objectif est
d'arriver en 2008 à avoir à disposition un état des lieux très
précis du tourisme en France et qu'il soit accompagné de propositions
adaptées selon les secteurs d'activité.
Comment percevez-vous ce secteur de l'hôtellerie,
de la restauration et des cafés depuis ce rapport ?
André Daguin nous a fait prendre conscience
des difficultés rencontrées par l'hôtellerie et ses différentes
constituantes. Il a mis l'accent sur la petite hôtellerie et notamment celle
située dans des zones qui ne sont pas forcément attractives. Il existe
de gros décalages entre l'offre et la demande. Cette hôtellerie doit
aussi faire face à des règles de plus en plus contraignantes. Le vieillissement
de la population des dirigeants de TPE et la préparation de la transmission
sont des questions qui ont aussi été soulevées. On ne peut plus aujourd'hui
attendre que les gens soient à la veille de partir pour s'intéresser
à ce sujet. C'est quelque chose qui doit être pensé bien plus
en amont. Les nouvelles technologies doivent entrer davantage dans ce secteur. Qu'ils
soient hôtels, cafés ou restaurants, ces TPE forment un maillage nécessaire
à l'équilibre du territoire, notamment parce que ce sont des lieux de
vie. Les chiffres en matière d'emplois m'ont étonnés : 800 000 salariés
et 168 000 non-salariés. C'est effectivement une part importante de l'économie
française et qui n'est pas reconnue en tant que telle. J'espère que
le travail que nous menons va amener à considérer le tourisme en général,
et l'hôtellerie et la restauration en particulier, comme un pan économique
à part entière et créateur d'emplois. C'est l'objectif de la commission.
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* Ce rapport a été adopté par 220 voix pour, 3 abstentions et aucune voix contre. Il est accessible gratuitement sur le site du CES : www.ces.fr, cliquez sur les publications des 12 derniers mois par ordre chronologique et cliquez sur DAGUIN André QUELLE STRATÉGIE POUR L'HÔTELLERIE DANS L'ÉCONOMIE FRANÇAISE ?
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L'Hôtellerie Restauration n° 3005 Hebdo 30 novembre 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE