du 14 décembre 2006 |
VIE PROFESSIONNELLE |
LA CONSTRUCTION DE 2 HÔTELS 4 ÉTOILES FAIT DÉBAT
Les professionnels contestent les projets du maire
Le Touquet (62) Léonce Deprez, maire du Touquet, caresse de grandes ambitions pour sa station, mais au détriment des professionnels existants, estiment ces derniers.
Le Palais de l'Europe, qui devrait être accompagné d'un hôtel de 50 chambres. |
Ce
n'est économiquement pas viable", assène Yves Tillieux, président
départemental de l'Umih Terre et Mer d'Opale. L'objet de cette colère
? Un déjeuner à l'invitation de Léonce Deprez, maire du Touquet
dans le Pas-de-Calais, où ce dernier a présenté le bilan touristique
de la station… et annoncé à tous les professionnels présents
(dont les hôteliers, le Club hôtelier, et l'Umih) la vente par la ville
de terrains pour la construction de 2 hôtels 4 étoiles : un de 80 chambres,
flanqué d'une "résidence de tourisme classée" de 100 chambres,
et un de 50 chambres attaché au Palais de l'Europe, le casino, dont la concession
bientôt échue doit être renouvelée. Un apport de 230 chambres
donc venant s'ajouter aux 351 chambres que comptent les 4 hôtels 4 étoiles
du Touquet.
Ces créations devraient voir le jour d'ici
à 2010. "C'est un investissement pour le futur, pour le long terme",
plaide Léonce Deprez. Il engage un groupe d'investisseurs privés, qui
estiment que Le Touquet mérite cette volonté, et qu'il faut mettre en
parallèle avec les investissements publics très importants que
consentent les collectivités. "La clientèle
du Touquet est composée pour 35 à 40 % de Britanniques, mais il faut
attirer la clientèle de toute l'Europe."
"Cela va déstabiliser le marché,
rétorque Yves Tillieux, alors que nous avons déjà perdu
10 points de TO en 5 ans pour les 4 étoiles (de 74 à 64 %). Il faut
d'abord remplir ce qui existe, et le problème est que ni la ville ni l'office
de tourisme ne vendent la ville. Le Palais de l'Europe ne peut accueillir de congrès,
il faut l'agrandir ou construire un palais des congrès, et aller chercher des
clients. L'hôtellerie-restauration est le premier employeur de la ville, avec
1 000 salariés-1 500 en saison. Doubler le nombre de chambres en 4 étoiles
va entraîner un effet de dominos : ceux-ci baisseront leurs tarifs pour remplir,
les 3 étoiles le feront à leur tour, puis les 2 étoiles. Et qui
financera leurs investissements ?"
Pour Yves Tillieux, les professionnels
ont été unanimes dans leurs réactions et utiliseront "tous les
recours offerts par la loi". Rappelant un récent rapport sur l'économie
touristique pour l'Assemblée nationale commis par
Léonce
Deprez, par ailleurs député UMP du Pas-de-Calais, où celui-ci prône
la "gouvernance partenariale" (entre collectivités et professionnels),
Yves Tillieux dénonce le fait accompli. "Sommes-nous des partenaires ?",
s'interroge-t-il.
Jacques
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L'Hôtellerie Restauration n° 3007 Hebdo 14 décembre 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE