du 14 décembre 2006 |
VIE PROFESSIONNELLE |
Sondage
express L'Hôtellerie Restauration a organisé un sondage express du mardi 5 au mardi 12 décembre sur la page d'accueil de son site www.lhotellerie.fr afin de savoir ce que les employeurs, mais aussi leurs employés, souhaitaient voir négocier en termes d'aménagement du temps de travail dans la profession des CHR : 35 heures avec paiement des heures supplémentaires
? Les employeurs ont répondu à Les salariés ont répondu à Contrairement aux idées reçues, les salariés
sont prêts à travailler sur la base de 39 heures et de bénéficier
en contrepartie de jours de congé supplémentaires. Sentiments aussi largement
partagés par leurs employeurs. |
MIXTE PARITAIRE DU 6 DÉCEMBRE
Une majorité du collège patronal prête à abandonner les heures d'équivalence
3 organisations patronales - l'Umih, le GNC et le Synhorcat - ont présenté un projet d'accord sur le temps de travail et les salaires dans la profession aux salariés.
Le temps de travail resterait à 39 heures mais avec une majoration de 10 % pour les heures effectuées de la 36e à la 39e heure. Mais il n'est plus fait référence à la 6e semaine de congés payés ni aux jours fériés supplémentaires.
Plus
de 2 mois après la décision du Conseil d'État qui a annulé
les accords de 2004, 3 organisations patronales - l'Umih, le GNC et le Synhorcat
- ont présenté un projet d'accord sur le temps de travail et les salaires
dans la profession aux partenaires sociaux lors de la mixte paritaire du mercredi
6 décembre dans les locaux du ministère du Travail. Ce projet prévoit
le maintien de la durée du travail à 39 heures, mais avec une majoration
des 4 premières heures à 10 %, puis les 4 suivantes à 15 % et
les autres à 50 %. Ce qui revient à abandonner les heures d'équivalence
dans la profession en reconnaissant la durée légale du travail à
35 heures, tout en permettant aux entreprises qui le souhaitent de continuer à
travailler sur la base de 39 heures, voire plus en majorant les heures et en augmentant
le plafond des heures supplémentaires.
Mais ce projet ne fait plus référence
à la 6e semaine de congés payés ni aux 2 jours fériés
supplémentaires qui avaient été instaurés par l'accord du 13
juillet 2004. Les partenaires sociaux doivent se retrouver pour négocier ce
projet les 3, 22 et 31 janvier prochains.
Pour l'Umih, la mixte du 6 décembre
a marqué une nouvelle façon de négocier. "On a compris la grande
insécurité à garder les heures d'équivalence. Même si
les partenaires sociaux parviennent à définir une liste des emplois
soumis aux heures d'équivalence, cela pourra toujours être contesté
par un salarié devant les tribunaux, qui invoquera le fait que, dans son entreprise,
son emploi ne comporte pas des temps d'inaction. Dans la mesure où elles sont
attaquables, elles sont dangereuses", conclut le président de l'Umih qui
tient à préciser : "Je sais que nos partenaires salariés sont
attachés à la 6e semaine. Moi aussi, mais elle ne pourra
plus être accordée en tant que telle, mais plutôt sous la forme
de crédit temps. Il n'est pas question de donner les 35 heures et la 6e
semaine. Nous sommes prêts à négocier avec des gens de bonne volonté.
Mais si nous nous heurtons à un refus de négocier en raison de positions
trop dogmatiques, nous n'hésiterons pas alors à dénoncer le régime
de prévoyance", n'hésite pas à menacer André Daguin.
Prendre en compte la spécificité
du secteur
"C'est encourageant,
déclare Didier Chenet. Je tiens à souligner que nous sommes
prêts à abandonner les heures d'équivalence, et j'apprécie
que l'Umih soit venue rallier cette proposition." Même si, dans le même
temps, il admet qu'il s'agit d'un projet qui doit encore être travaillé,
négocié et amendé avec les partenaires sociaux. "On va vers les
35 heures, plus 4 heures, ce qui va nous amener à rejoindre le droit commun.
Cela ne nous fait pas peur du moment que soit aussi prise en compte la spécificité
de notre profession qui est la flexibilité."
La Fagiht, pour sa part, déplore
que cette première réunion se soit tenue plus de 2 mois après la
décision du Conseil d'État, et qu'il va être difficile de parvenir
à la conclusion d'un accord dans le cadre des 3 réunions prévues.
"Notre proposition, qui n'a pas varié depuis les dernières mixtes paritaires,
propose une durée du travail à 39 heures, mais avec une majoration de
10 % pour les heures effectuées entre la 36e et la 39e,
tout en maintenant la 6e semaine de congés payés", déclare
son président, Jacques Jond.
Quant à la CPIH, elle demande
le maintien des accords de 2004. Prenant acte de la décision du Conseil d'État,
elle souhaite donc négocier afin de définir les métiers qui peuvent
bénéficier des heures d'équivalence. La CPIH souhaite également
que soient prises en compte les entreprises de plus de 20 et de moins de 20 salariés.
"Il est aberrant de voir des entreprises contraintes de réduire leur activité
en fermant leur établissement afin de pouvoir
donner
plus de social à leurs salariés", déplore Claude Izard,
vice-président de la CPIH.
Des salariés mitigés
quant à cette proposition
Si, dans un premier temps,
les salariés ont salué à la quasi-unanimité, à l'exception
de la CGT, les efforts de cette proposition patronale qui supprime les heures d'équivalence,
point de blocage des précédentes négociations, ils ont déchanté
à la lecture du texte dans son détail. Pour FO, la CFTC et la CGC, (signataires
de l'accord du 13 juillet 2004), le futur accord, qu'ils qualifient d'indigeste,
"devra au minimum permettre de récupérer, d'une manière ou d'une
autre, les avantages de l'accord qu'ils ont signé en 2004. Ce qui est loin
d'être le cas aujourd'hui", ont-ils précisé.
La CFDT a qualifié cette
journée d'historique en raison de l'abandon des heures d'équivalence.
"Ce projet comporte une grille de salaires libellée en euros, dont le premier
niveau est au-dessus du Smic, et qui tient compte de notre position hostile au retour
des heures d'équivalence. Ce projet d'accord ouvre la voie à une solution
négociée qui pourrait aboutir à un accord gagnant-gagnant non seulement
pour tous les partenaires sociaux, mais aussi pour toute la profession", a déclaré
la CFDT.
Quant à la CGT, elle se déclare
très insatisfaite de cette proposition qui ne fait plus référence
ni à la 6e semaine ni aux jours fériés supplémentaires.
"Et de plus, on nous demande de minorer le taux de majoration des heures supplémentaires
par rapport au droit commun", déplore Stéphane Fustec.
Pascale
Carbillet
zzz74v
Voir l'article qui suit sur le sujet :
Temps de
travail dans l'hôtellerie-restauration, le conseil constitutionnel valide
les 39 heures temporairement (n° 3008 du 21 décembre
2006)
Voir l'article qui précède sur le sujet :
Temps de
travail dans l'hôtellerie-restauration, les chaînes de restaurant pour un
projet d'accord avec les partenaires sociaux (n° 3004 du 23 novembre
2006)
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L'Hôtellerie Restauration n° 3007 Hebdo 14 décembre 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE