du 21 décembre 2006 |
ÉDITO |
Indigestion
Notre pays a un véritable problème de 'gouvernance'
des affaires publiques dont il serait temps d'envisager des solutions-chocs
pour les résoudre.
Dernier exemple de cette incertitude juridique quasi-permanente
qui tient en haleine la profession : la décision du conseil constitutionnel
du 14 décembre qui confirme la validité constitutionnelle de l'amendement
déposé par le groupe parlementaire de l'UMP pour maintenir l'application
de l'accord de juillet 2004 malgré l'annulation par arrêt du Conseil
d'État le 18 octobre dernier à la suite d'un recours de la CFDT !
Au cas où vous auriez manqué un épisode, vous pouvez toujours relire
avec profit L'Hôtellerie Restauration
qui ne manque pas de vous informer des passionnantes péripéties de ce
feuilleton au fil des semaines.
Pour en revenir au fond du débat, il est évident que
ces rebondissements ubuesques illustrent l'impérieuse nécessité de
conclure au plus vite un accord en bonne et due forme entre les employeurs et les
salariés de l'hôtellerie-restauration.
Les prochaines rencontres de la commission mixte paritaire,
qui réunit représentants des uns et des autres ont prévu d'aboutir
avant la date fatidique du 31 janvier, faute de quoi, dès le 1er
février, la profession se retrouvera dans une incertitude juridique propre
à la multiplication des contentieux tout en freinant les embauches indispensables
à la bonne marche des entreprises. Lors des premiers contacts engagés
dès le 6 décembre, la représentation patronale a formulé une
proposition de principe qui a l'agrément des partenaires sociaux, l'abandon
pur et simple des heures d'équivalence au profit d'un système de rémunération
majorée des heures au-delà des 35 heures hebdomadaires qui fixent la
durée légale du travail en France.
Au moins, les salariés de
la profession auront la garantie de bénéficier de la loi commune, au-delà
des indispensables aménagements dans un métier qui n'a rien à voir
avec le travail posté.
De surcroît, l'impact psychologique de cette mesure bénéficierait
grandement aux entreprises en rehaussant la réputation, hélas, encore
vivace d'un secteur plus 'négrier' que la moyenne, ce qui est fort heureusement
loin d'être le cas dans la réalité. Certes, chacun y va de son anecdote
sur le sujet, mais personne n'évoque jamais les milliers d'établissements
où salariés et employeurs parviennent à travailler en bonne entente.
Mais aujourd'hui, la profession a d'autant plus besoin de règles stables et
acceptées par tous que les dernières péripéties juridictionnelles ont provoqué
un amer sentiment de ras-le-bol bien compréhensif.
L.
H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 3008 Hebdo 21 décembre 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE