Dix
ans environ après le boom de l'internet et des sites web accessibles gratuitement
(dans un premier temps !) garantissant un accès égalitaire à l'information
pour chaque individu doté d'un ordinateur et d'une connexion, les blogs font
leur entrée sur la Toile. Le web log, abrégé en blog, est, à
l'origine, "une page mise à jour régulièrement par des liens
et accompagnés de commentaires" (1). Le plus du blog : être très
réactif à l'actualité, sa forme simple d'utilisation permettant
au blogueur d'en faire un journal intime, un site web personnel en quelque sorte,
une tribune accessible à tous et sur laquelle chacun est invité à
donner son opinion. Et parfois à faire taire la rumeur.
Jean-Claude Vrinat, le propriétaire
du restaurant Taillevent à Paris (VIIIe), l'a bien compris ainsi.
Répondant au journaliste Emmanuel Rubin, en juin dernier, lequel annonçait
le départ du chef, Alain Soliveres de la rue Lamennais, pour d'autres cuisines
prestigieuses parisiennes, il démentait le 28 juin sur son blog cette information,
regrettant "que certains journalistes de renom ne prennent pas la peine de s'assurer
auprès des intéressés de la véracité de certaines rumeurs".
Et de préciser, avec humour, que le chef ne rendait son tablier que le
temps de prendre ses vacances d'été.
Sur le blog 'La nouvelle du jour', taillevent.com/dotclear accessible via
le site internet 'classique' du Taillevent, le restaurateur se fendait mi-juillet
d'une nouvelle mise au point intitulée 'Pas si chers que ça'. "Non,
tous les 3 étoiles ne sont pas aussi chers qu'on le prétend, pour preuve
les menus présentés à déjeuner à des prix plus que
raisonnables (70 E chez certains, 80 E chez d'autres), menus qui peuvent
être servis sans précipitation en 1 heure", lisait-on dans le billet
d'humeur. Partager leur passion
Recettes, techniques de
cuisine, critiques de restaurants, produits de saison… les blogueurs culinaires
ne sont pas, pour la plupart d'entre eux, des professionnels de l'hôtellerie
et de la restauration, mais tous semblent afficher le même profil : échanger
sur la Toile leurs bons tuyaux, et partager leur passion pour la gastronomie. Et
parfois leur irritation. Témoin cette page débusquée sur La Souris
Toquée, le blog d'arts-culinaires.com Sous le titre 'Le CAP décapité',
l'animateur du blog, qui ne signe pas de son vrai nom, préférant le pseudo
de la Souris Toquée, s'enflammait en octobre dernier contre la réforme
du CAP de cuisine : "Une nouvelle cuisine où le service des plats industriels remis à température
sera la clé du succès."
À la rubrique 'Gros & nigaud' du blog
suisse Miam, les critiques amateurs de restaurants se lâchent gentiment. À
propos d'une célèbre brasserie des Halles : "Ne pas être Japonais
pour y aller, nous avons assisté malgré nous à une scène désagréable
entre un maître d'hôtel et 3 clients japonais, à vous tordre
l'estomac." Essentielle, la liberté de ton flirte parfois avec la provocation.
Mais peut-être est-ce là précisément l'atout des blogs spécialisés
face 'à l'appertisation' de certaines revues papier et des guides de plus
en plus souvent attaqués. Une chose est sûre : les blogs culinaires répondent
à une demande très forte d'information des internautes, en écho
au formidable essor récent et déjà dépassé (?) des livres
de cuisine. <
zzz38
(1) Source : www.azurelite.net
UNE INITIATIVE
DE CRPD DE VERSAILLES
BLOG-NOTES POUR LES JEUNESCréé à l'initiative du Centre régional de
documentation pédagogique (CRDP) de Versailles, le livret d'information Blog-notes
est destiné aux lycéens et à les mettre en garde contre les dérives
de l'utilisation des blogs. Responsabilité du contenu, liberté d'expression,
atteinte à la vie privée, diffamation, respect du droit à l'image…,
les thèmes sont abordés de façon directe et sans dramatisation.
br>Avec exemples à l'appui : dire que "Lia est une grosse vache"
est une insulte et que "Naxo pique dans la caisse" une diffamation tant que
ça n'est pas prouvé. Et que tout cela peut se terminer en justice.
"L'intérêt n'est pas d'interdire ni d'avoir peur ; le but consiste
à utiliser le blog pour rebondir sur l'apprentissage de la citoyenneté,
ou de l'écriture, par exemple", précise Pascal Cotentin, le directeur
du CRDP de Versailles. |
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