du 2 mars 2006 |
RÉNOVATION |
Le projet que nous vous présentons ici consistait à réhabiliter en château-hôtel une bâtisse familiale édifiée en 1316. Implanté au coeur de 70 hectares du vignoble bordelais, le château-hôtel Isabeau de Naujan offre aujourd'hui des prestations exceptionnelles. Frédéric Batisse, propriétaire de l'établissement, nous raconte son parcours riche d'enseignements.
Nelly Rioux avec Fabrice Barthélémy
Au coeur du vignoble bordelais
Naissance d'un château-hôtel
Grâce au professionnalisme du Cefiss, adhérent national du réseau Ivetec, Frédéric Batisse, propriétaire du château-hôtel Isabeau de Naujan, a finalisé son projet de rénovation en 18 mois. |
Au départ, rien ne prédisposait Frédéric Batisse à devenir hôtelier. Il avait plutôt en tête d'aménager et d'ouvrir des chambres d'hôte autour d'un projet d'oenotourisme. Après avoir contacté les Gîtes de France pour connaître la réglementation applicable, il s'avère qu'il peut créer 6 chambres d'hôte. Pourtant, après avoir déposé 2 demandes de permis de construire et obtenu successivement 2 refus de la commission de sécurité et d'accessibilité, Frédéric Batisse est au point mort. Il décide de faire appel à un spécialiste, Fabrice Barthélémy, expert judiciaire bâtiment, sécurité incendie, et coordonnateur SSI* du Cefiss. Il lui confie une première mission d'étude de faisabilité afin de comprendre pour quelles raisons ses demandes de permis de construire n'ont pas abouti. De son côté, le Cefiss, adhérent au réseau national Ivetec**, propose un plan d'action structuré, et balise l'ensemble du projet.
Faire un bilan de l'existant
Dans un premier temps, l'équipe
projet d'Ivetec entreprend une visite du site pour vérifier la compatibilité
de la structure existante avec le projet initial de chambres d'hôte. C'est
à ce moment-là que Frédéric Batisse découvre que son projet relève de la réglementation
applicable aux établissements recevant du public (ERP) de type N, O et L (lire
encadré ci-contre). Il a été induit en erreur par le seuil de 6 chambres
qui ne correspond pas à celui de 5 lits fixé par la réglementation
des ERP. Il comprend alors pourquoi la commission de sécurité n'a pas
validé le permis de construire. Il doit alors choisir entre l'aménagement
de 5 chambres d'hôte et la création d'un hôtel, sachant que les
contraintes ne vont pas être les mêmes. Le conseiller Ivetec propose
alors de réaliser une étude de faisabilité pour un projet hôtelier.
Frédéric Batisse n'hésite plus : il préfère financer une
étude de faisabilité avant d'engager des investissements de plusieurs
millions d'euros !
LE CLASSEMENT
DES ERP
Les Établissements recevant du public (ERP) font l'objet d'un double classement afin de proportionner les mesures de prévention aux risques encourus par le public. 1.
En type, selon la nature de leur exploitation ou de leurs activités •
Établissements
spéciaux 2. En catégorie, selon l'effectif
reçu |
|
Incontournable,
l'étude de faisabilité permet de gagner du temps
"Quand j'ai vu la vitesse
à laquelle on s'est mis à travailler, j'ai vraiment regretté
d'avoir perdu plus d'un an avant de trouver les bons interlocuteurs. En 2 mois,
j'avais recueilli l'avis de principe de l'ensemble des administrations amenées
à se prononcer sur ma demande de permis de construire", explique Frédéric
Batisse.
L'étude de faisabilité
s'est déroulée de la façon suivante : le conseiller Ivetec a constitué
une équipe spécialisée et pluridisciplinaire pour réaliser le
dossier du projet. 4 notices ont été rédigées : une de sécurité,
une d'accessibilité et d'hygiène. Puis, avec le coordinateur SSI, différents
scénarios de mise en sécurité incendie ont été préparés. Enfin, un projet de plan a été
réalisé à partir des différents cahiers des charges. L'architecte
spécialisé du réseau Ivetec a ensuite modélisé les plans
en 3D et a pu présenter des images de synthèse à son client. Frédéric
Batisse a pu ainsi valider les options d'aménagement et visualiser les volumes
et la distribution des pièces. "J'ai également immédiatement compris
l'intérêt du schéma directeur de mise en sécurité que
Fabrice Barthélémy me préconisait. Quand on est porteur d'un projet,
on pense au business sans pour autant prendre conscience de tous les problèmes
de conformité", affirme le futur hôtelier. C'est le Cefiss qui s'est
alors chargé de rencontrer toutes les administrations pour présenter le
projet. Les avis défavorables de la commission de sécurité et d'accessibilité
ont été levés. Il a cependant été nécessaire d'aménager un plan
d'eau pour permettre aux sapeurs-pompiers d'alimenter les pompes à incendie,
et il a fallu installer un poteau d'incendie à 200 m du château. Finalement,
l'étude de faisabilité a été validée, et une nouvelle demande
de permis de construire pour changement de destination et création d'un hôtel
de 11 chambres et suites a été déposée. 2 mois seulement venaient
de s'écouler depuis la première visite du Cefiss. Et 2 mois plus tard,
l'autorisation de construire est notifiée par le maire de la commune.
LES TRAVAUX
Ceux effectués dans le château ont été
ordonnancés de la façon suivante : |
Après 18 mois de travaux supervisés par le Cefiss et Ivetec, une ses salles du château. Avant, après. |
Il faut planifier et programmer
le projet
Les choses devenant concrètes,
il faut alors ordonnancer les travaux et les différents corps de métiers
dans un projet qui est, malgré tout, assez complexe. Il faut conjuguer esthétisme,
conformité, confort et authenticité. L'architecte Ivetec et Fabrice Barthélémy
proposent alors un plan rigoureux et prennent des engagements en matière de
respect des délais. Une feuille de route très précise est présentée.
L'objectif sera atteint, puisque 18 mois plus tard, le château-hôtel
va ouvrir avec même quelques jours d'avance !
Mais avant d'en arriver là,
l'architecte spécialisé du réseau Ivetec a lancé un appel d'offres
au moment du dépôt de permis de construire. Toutes les entreprises devaient
fournir les plans de détails intéressant les installations de gaz, d'éclairage,
de chauffage et de secours contre l'incendie puisque ces plans doivent être
adressés au maire un mois avant le début des travaux,
conformément
à l'article R.123-25 du Code de la construction et de l'habitation. Assisté
en permanence par le conseiller Ivetec, le bureau d'étude a contrôlé
tous les devis et plans d'installations des entreprises postulantes pour détecter
la moindre non-conformité. Frédéric Batisse a choisi des entreprises
qualifiées pour garantir son investissement. Il s'est appuyé sur les entreprises
indépendantes du réseau national Ivetec. "J'ai exigé que les entreprises
soient qualifiées, bien assurées, et qu'elles respectent les cahiers des
charges réglementaires. Je voulais également qu'une bonne ambiance règne
sur le chantier. Le
réseau Ivetec m'a apporté tout cela", confirme Frédéric Batisse.
Et de conclure : "De plus, j'ai profité d'une remise intéressante et
d'une garantie de 5 ans sur le système de sécurité incendie et sur
l'installation de l'éclairage de sécurité (formule Sérénium
de Legrand). J'ai préféré acheter français, et je n'ai pas
d'inquiétudes quant à l'évolution de mon système." conclut-il.
GÉRER
LA SÉCURITÉ D'UN HÔTEL
Au château-hôtel Isabeau de Naujan, le Cefiss s'est chargé de tout Frédéric Batisse a choisi l'abonnement prévention sécurité incendie : "L'expert sécurité du Cefiss s'occupe de toute la sécurité de mon établissement moyennant un abonnement de 399 E par mois. Avec ce contrat, j'ai la garantie d'être en règle, et je ne suis pas ennuyé avec les problèmes de réglementation."
Pour ce type d'abonnement, voici les
services fournis : |
Le chantier : une étape
majeure
À l'ouverture du
chantier, toutes les entreprises ont été réunies. Le calendrier du
projet a été présenté. Le conseiller Ivetec a remis à
chacune des
entreprises un permis de feux et un permis de travaux ainsi qu'un exemplaire du
dossier sécurité. Toutes les entreprises qualifiées du réseau
national Ivetec ont signé les documents et se sont donc engagées à
honorer leurs contrats. Le coordonnateur SPS a présenté le plan de prévention
des risques. Les travaux ont été ordonnancés très précisément
en commençant par la rénovation de la toiture puis la création
d'un 2e escalier de secours. La démolition intérieure et les
déblais ont précédé la VRD et le terrassement. L'intérieur
a été complètement redistribué. Portes et fenêtres ont
ensuite été posées. Tous les aménagements intérieurs ont
ensuite eu lieu (lire encadré p. 82). Enfin est venu le moment de la réception
des travaux. Assisté par le conseiller Ivetec, le propriétaire a fait
intervenir un bureau de contrôle agréé qui a vérifié la
conformité des travaux réalisés par les entreprises qualifiées
du réseau national Ivetec. Le procès-verbal de la réception des travaux
a été émis sans aucune réserve puisque toutes les installations
étaient conformes.
Au final, la réalisation du château-hôtel
a nécessité un investissement
de plus de 2 ME et 18 mois de travaux. "J'ai perdu du temps et de l'argent en
voulant me débrouiller seul avec mon architecte. C'était une erreur. À
l'heure actuelle, il est indispensable de bien s'informer. Il faut s'entourer de
spécialistes qui maîtrisent l'environnement réglementaire. Mon projet
a pu aboutir grâce à l'expertise du Cefiss qui garantit la réalisation
de travaux aux normes. Avoir un plan en 3D permet de visualiser le projet en avant-première, ce qui est
rassurant lorsqu'on est investisseur. Enfin, planifier le projet, c'est l'assurance
du respect des délais et des coûts. Et puis n'oublions pas que pouvoir
sélectionner des entreprises qualifiées, c'est la garantie du résultat
!", conclut Frédéric Batisse.
n
zzz66s
*SSI : Système de Sécurité
Incendie.
**Ivetec : Installateurs, vérificateurs et experts
techniques.
LES
PROCÉDURES ADMINISTRATIVES
L'Hôtellerie Restauration :
Quelles
sont les obligations réglementaires à respecter lors des travaux de
rénovation ? L'Hôtellerie Restauration :
Quelle
procédure administrative faut-il respecter avant de réaliser des travaux
? 2. La déclaration de travaux exemptés de permis de construire 3. Le permis de construire 4. La demande d'autorisation spéciale L'Hôtellerie Restauration :
Bien
souvent, les exploitants ne comprennent pas le sens de cette obligation et la trouvent
même abusive. Pouvez-vous nous expliquer le bien-fondé d'une telle mesure
? |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2966 Magazine 2 mars 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE