du 11 janvier 2007 |
ÉDITO |
5 ans après
Entre
la trêve des confiseurs, le début des soldes, les déclarations inoubliables
des candidats à la présidence de la République et autres événements
médiatiques (touchants, ces 'people' qui s'aperçoivent soudainement
que certains de leurs semblables sont obligés de dormir dans la rue), le cinquième
anniversaire de l'euro n'a pas véritablement fait un tabac.
Il y a sans doute de bonnes raisons à cette désaffection
envers la monnaie devenue commune à 12 États et non des moindres de
l'Union européenne. Pour l'opinion publique, selon un sondage réalisé
par Le Pèlerin du 28 décembre 2006, une majorité de Français,
52 %, juge que l'euro a été une "mauvaise chose" pour le pays,
pour la croissance, l'emploi et eux-mêmes. Voila qui fait beaucoup de griefs
envers ce malheureux euro qui ne mérite sans doute pas autant d'indignité.
En revanche, si nos compatriotes ont une perception aussi négative de la monnaie
commune, les prix de la vie quotidienne n'y sont certainement pas étrangers.
En 5 ans, l'Insee a relevé que l'indice des prix a évolué de 10,1
% alors que dans le même temps, certains produits de consommation courante
ont crevé des plafonds. Un seul exemple qui vous interpellera : selon notre
confrère Le Parisien, depuis 2002, le prix du café dans un établissement
aurait augmenté de 120 %. Peu importe en fait la réalité arithmétique,
seul est déterminant le 'vécu' par le consommateur du coût d'une
prestation ou d'un produit. Et comme on n'achète pas tous les mois un téléphone
portable ou un écran plat, il est inutile d'expliquer que le prix de ces objets
a considérablement baissé au cours des dernières années. D'autant
qu'il n'est pas démontré que l'euro y est pour quelque chose.
Mais il serait injuste d'instruire contre notre devise - il faut
s'y faire - un procès à charge sans souligner les avantages par rapport
à la situation antérieure.
Une seule unité de compte pour 12 nations parmi lesquelles
l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, sans oublier l'Irlande, l'Autriche, la Grèce,
les pays du Benelux et bien sûr la France, voilà qui correspond à
un marché sans frontières monétaire du plus grand intérêt
pour les professionnels de l'hôtellerie et de la restauration. Les consommateurs
peuvent non seulement comparer facilement les tarifs, mais surtout se déplacer
sans contrainte de change. D'ailleurs, d'autres membres de l'Union européenne,
très attachés à leur devise, n'hésitent plus à accueillir
discrètement l'euro, comme ont pu le constater les habitués d'Oxford Street.
Enfin, last but not least, l'appréciation de l'euro face
au dollar, si elle handicape nos exportateurs, nous permet de régler la facture
pétrolière avec une décote d'environ 30 %. Sans l'euro, le litre
de 'sans plomb' serait sans doute un produit de luxe.
L. H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 3011 Hebdo 11 janvier 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE