du 01 fevrier 2007 |
COURRIER DES LECTEURS |
Comment répartir le taux de TVA du loyer d'un hôtel exploité en société ?
Je souhaite savoir si vous pouvez m'aider dans une interrogation relative à la répartition du taux de TVA du loyer dans un contexte particulier. Dans le cas d'un hôtel, il a été mis en place une répartition au taux de 5,5 % en ce qui concerne la superficie générant des recettes à 5,50 % (hôtel), et une application du taux à 19,60 % pour la partie des locaux générant des recettes à 19,60 % (salle des petits-déjeuners). Les locaux appartiennent à une société de crédit-bail, qui les loue à une SCI (BNC) qui, elle, refacture les loyers à une SARL. La société de crédit facture suivant la répartition ci-dessus indiquée et la SCI fait la même chose vis-à-vis de la SARL. Est-ce possible, réglementairement ?
(D. L. par courriel)
A priori,
la réponse est positive. En effet, on rappelle qu'il résulte des articles
260 D et 261 D du Code général des impôts (CGI), que les locations
portant sur des immeubles destinés à une activité d'hébergement
hôtelier sont, contrairement aux autres locations immobilières, soumises
à la TVA au taux de 5,5 %. C'est en vertu de ce principe que l'on ventile
les loyers entre le taux de 5,5 % (locaux destinés à l'hébergement)
et le taux de 19,60 % (locaux destinés à la restauration ou autres).
Votre question porte sur la règle qui s'impose aux différentes étapes de la location dans l'hypothèse
où interviennent successivement une société de crédit-bail,
puis une SCI, puis l'exploitant.
Au niveau de la société de crédit-bail :
sous réserve de vérifier le contrat, la règle est en principe applicable
dès lors que l'immeuble est destiné, au final, à une exploitation hôtelière
(conformément à l'article 260 D du CGI, qui dispose que "pour
l'application de la TVA, la location d'un local, meublé ou nu dont la destination
finale est le logement meublé, est toujours considérée comme une
opération de fourniture de logements meublés quelles que soient l'activité
du preneur et l'affectation qu'il donne à ce local".
Au niveau de la SCI : la règle est également
applicable dès lors qu'il existe un bail commercial entre celle-ci et l'exploitant.
(conformément à l'article 261 D du CGI selon lequel la TVA est applicable aux locations de locaux nus,
meublés ou garnis consenties par bail commercial à l'exploitant d'un
établissement d'hébergement, lui-même imposable). L'administration
fiscale a précisé à cet égard, dans sa documentation administrative,
que le bail commercial n'est exigé qu'entre l'exploitant et son bailleur et
que ce dernier peut lui-même avoir pris à bail les locaux, par exemple
dans le cadre d'un contrat de crédit-bail. Dans ce cas, et en vertu de l'article 260
D du CGI, la location entre le crédit bailleur et l'investisseur sera elle aussi imposable
(doc. adm. DB3A1152-20/10/99), Ces différentes règles conduisent bien à conclure
que, a priori, non seulement les 2 stades de la location sont soumis à TVA,
mais également qu'ils suivent les règles spécifiques
du secteur hôtelier, à savoir, l'application du taux de 5,5 % à
la partie du loyer correspondant aux locaux destinés à l'hébergement et donc la ventilation avec les autres locaux affectés à d'autres usages.
zzz66
Quel est l'intérêt de saisir la commission départementale des impôts ?
J'ai eu récemment un contrôle fiscal sur mes bénéfices commerciaux, et j'ai reçu
un redressement. L'administration fiscale me demande si je veux saisir la commission départementale des impôts et si je souhaite qu'un représentant de mon organisation professionnelle y siège. Qu'est-ce que cette commission et quel est l'intérêt de
la saisir ?
(P. L. de Paris)
La
commission départementale des impôts directs et des taxes sur le chiffre
d'affaires peut effectivement être saisie, dans le cadre d'une procédure
de rectification contradictoire, à la demande de l'administration fiscale
ou du redevable.
Cette commission donne alors un avis que l'administration
fiscale n'est pas obligée de suivre, mais qui peut avoir une influence sur
la décision finale.
Pour répondre à votre question sur l'intérêt
de saisir ou non la commission, il faut d'abord comprendre comment elle fonctionne.
Celle-ci peut être saisie lorsque suite à une
proposition de rectification et suite à la réponse du contribuable,
le désaccord persiste, c'est-à-dire quand l'administration maintient
le redressement. Le contribuable a alors 30 jours pour demander la saisine de
la commission. Il faut toutefois noter que la commission n'est pas compétente
dans tous les domaines, et ne peut donner un avis que sur les questions de fait
à l'exclusion des questions de droit. Ainsi, si elle peut se prononcer par exemple sur le taux utilisé pour le calcul des amortissements ou sur le caractère probant et sincère
d'une comptabilité, elle n'est pas compétente, par exemple, lorsqu'il s'agit d'interpréter
une règle de droit ou de qualifier la nature juridique d'une activité.
La
commission est en principe présidée par
le président du tribunal administratif et se compose de représentants
de l'administration fiscale et des contribuables. Parmi ces derniers, il y a en
principe un expert-comptable et des représentants désignés par
la CCI.
Toutefois, le contribuable peut demander que l'un des représentants
soit désigné par une organisation ou un syndicat professionnel de son
choix. Le rôle de ce représentant n'est pas de défendre le contribuable,
mais de représenter la profession, et il convient de distinguer cette règle
de celle, également prévue par la loi, qui permet au contribuable de se
faire accompagner par un conseiller personnel de son choix à la réunion
de la commission.
En conclusion, la saisine de la commission peut être
intéressante lorsque l'on estime que l'administration fiscale a mal apprécié
certains faits ou certaines pratiques professionnelles. Dans ce cas, les représentants
des contribuables, et notamment le représentant du syndicat professionnel qui
aura été désigné, pourront donner un avis utile en fonction
des usages ou pratiques professionnelles qu'ils connaissent.
Cela étant, tout dépend du cas d'espèce, sachant
que, dans certaines hypothèses, l'avis de la commission peut modifier les
règles relatives à la charge de la preuve en cas de contentieux ultérieur.
zzz66f
Quel est le taux de TVA pour les boissons proposées par un traiteur ?
Nous sommes un cabinet comptable, et nous avons parmi nos clients des restaurants. Nous aimerions avoir une précision concernant un de nos clients qui, en plus de son activité de restauration dans son établissement, exerce l'activité de traiteur. Notre client n'assure pas le service, il prépare seulement les buffets ou les plats chauds. Il applique donc un taux de TVA de 5,5 %. Notre souci concerne le taux de la TVA applicable aux boissons qu'il laisse à disposition des clients. Selon nous, c'est le taux de TVA de 19,6 % qui s'applique, mais nous aimerions avoir confirmation.
(F. E. par courriel)
Les activités
de traiteur sont considérées, au regard de la TVA, comme une livraison
ou vente à emporter de biens dès lors qu'elles ne s'accompagnent
pas de fourniture de personnel pour servir les repas ou effectuer
des prestations de nettoyage, etc. Par conséquent, le
taux applicable est celui qui correspond à la vente à emporter du
produit en question. Si pour la plupart des produits alimentaires il s'agit effectivement du taux de 5,5 %, en revanche, pour certains produits, tels que les boissons
alcoolisées, certaines confiseries, chocolats ou encore le caviar, c'est le
taux normal de 19,6 % qui s'appliquera.
Ainsi,
pour répondre plus précisément à votre question qui concerne
les boissons en général, il convient de distinguer les boissons non alcoolisées
qui bénéficient du taux réduit et les boissons alcoolisées qui doivent être taxées
au taux normal. Lorsque la vente par le traiteur porte sur différents produits
taxés à des taux différents, il convient qu'il fasse apparaître
distinctement dans sa comptabilité le prix demandé pour chacune des opérations.
De même, les traiteurs doivent facturer distinctement les
éventuelles locations de matériel qui accompagnent la fourniture des produits
dans la mesure où cette location de matériel est soumise au taux de 19,6 %.
zzz66f
Rubrique animée par Pascale Carbillet.
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L'Hôtellerie Restauration n° 3014 Hebdo 01 Fevrier 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE