du 8 février 2007 |
ÉDITO |
Un bon accord ?
Conclure un contrat, un traité, une
convention ou un mariage, exige bien évidemment l'agrément de toutes les parties concernées. Élémentaire,
dira-t-on, comme était devenu nécessaire l'aboutissement d'un accord
sur les rémunérations et le temps de travail dans la profession après
les péripéties de l'automne dernier qui avaient provoqué dans les
esprits une grande confusion. D'autant que les représentants des employeurs
comme des salariés ne sont pas censés être des spécialistes
avertis du Code du travail.
Il fallait absolument sortir de l'incertitude juridique dans
laquelle était plongée la profession de l'hôtellerie-restauration
avant les négociations qui ont duré tout le mois de janvier. Il
était donc temps, après les polémiques et les incompréhensions
de naguère, d'aboutir au moins à un texte permettant d'envisager l'avenir
des relations sociales dans un climat de constructive sérénité. Un premier pas a été accompli lundi dernier avec
la signature par une représentation patronale majoritaire et par la CFDT
d'un protocole soutenu par les pouvoirs publics qui participent activement à
la négociation.
Vous lirez dans ce numéro les détails d'un accord
forcément long et compliqué où chaque terme a été dosé
pour tenir compte des intérêts parfois divergents sans oublier les
exigences législatives qui avaient conduit le Conseil d'État, en octobre
dernier, à annuler l'accord de juillet 2004.
Très schématiquement, et en espérant que les représentants
salariaux qui ont pris le temps de la réflexion avant une ultime rencontre
ce vendredi, se déterminent positivement, les grandes lignes de cette nouvelle
donne permettent de construire une relation équilibrée et durable dans
les entreprises. Et c'est bien évidemment le fond du problème.
Du côté des employeurs, il est tenu compte des spécificités
d'un métier où la gestion des horaires est un casse-tête permanent,
puisque les établissements peuvent appliquer un temps de travail jusqu'à
43 heures hebdomadaires sans autorisation administrative, cette limite étant
fondée sur un calcul annualisé.
Côté salariés, la loi des 35 heures est la
norme légale, puisque les majorations pour heures supplémentaires commencent
dès la 36e heure avec une progressivité dont
vous trouverez le détail ci-joint (lire l'article en pages 2 et 3), et accorde
aux employés 5 jours fériés garantis en sus des
5 semaines de congés payés.
Tout ce dispositif est forcément complexe, mais il
est impossible de faire simple, et devrait en toute logique correspondre aux
attentes du plus grand nombre. Ce qui est à porter au crédit des
négociateurs qui n'ont ménagé ni leur peine ni leur sens du compromis dans ce
tournant des relations sociales de la profession.
L.
H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 3015 Hebdo 8 février 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE