du 8 février 2007 |
VIE PROFESSIONNELLE |
LA NUIT TIENT SALON DU 11 AU 14 FÉVRIER À PARIS PORTE DE VERSAILLES
POUR L'UMIH, PRÉVENTION ET INFORMATION SONT PRIORITAIRES
Le Siel* ouvre ses portes du 11 au 14 février à Paris, porte de Versailles. L'Umih s'associe désormais chaque année à ce salon. Bernard Quartier, président de la branche des cafés, bars, brasseries et discothèques de la rue d'Anjou, souhaite davantage de bornes éthylotests dans les établissements de nuit, et des boissons sans alcool à moitié prix du tarif des boissons alcoolisées.
Propos recueillis par Sylvie Soubes
De gauche à droite, Bernard Quartier, président de la branche des cafés, bars, brasseries et discothèques de l'Umih, Laurent Sotty, membre du bureau et André Daguin, président national de la rue d'Anjou. |
L'Hôtellerie
Restauration : Vous serez présent
au Salon des professionnels du spectacle, de l'événement, de la nuit et
de la musique (Siel) qui se tient du 11 au 14 février porte de Versailles à
Paris. Que représente la nuit pour l'Umih ?
Bernard Quartier
:
Je résumerais en vous disant tout simplement que l'Umih, c'est aussi la nuit.
Il ne faut pas oublier que la moitié des établissements de nuit a également
une activité hôtelière ou de restauration. En outre, la quasi-totalité
du personnel qui travaille dans ce secteur est issue du circuit HCR traditionnel.
Pour moi, le monde de la nuit englobe des établissements très différents,
dont le dénominateur commun c'est l'autorisation d'ouverture tardive.
Vous annoncez un salon riche en
événements. Qu'avez-vous programmé ?
Nous partageons un stand avec le magazine
de la discothèque pour donner une meilleure image de nos professions. Ce sera
un stand événementiel avec D.J., troupe d'animation (The Another Show),
gogo boys… Des spécialistes de la rue d'Anjou viendront également
répondre aux questions juridiques ou sociales. Une charte contre les dangers
de la route sera signée le lundi 12 février 2007 entre Cécile Petit,
déléguée interministérielle à la Sécurité routière
et le président de l'Umih, André Daguin. Elle sera déclinée
dans les principales capitales régionales afin d'en assurer la promotion. Un
partenariat entre l'Umih et Alcoborne sera également conclu ce jour-là.
L'Alcoborne Red 401 Éthylotest électronique est certifié NF et
a spécialement été étudié pour les cafés, hôtels,
restaurants, discothèques. 150 établissements en sont actuellement équipés,
et nous voudrions que la totalité de la profession la mette à disposition
de la clientèle avec pour slogan : 'Votre vie peut tenir à un souffle'.
Cinq régions Umih vont aussi se succéder sur le stand : l'Est avec Laurent
Sotty et Hervé Taron. La Bretagne avec Xavier Dano et René Laure. La Provence-Côte
d'Azur avec Frédéric Blanc et Pascal Loiseau. Le Centre avec Jean-Paul
Combes et Alex Wagner. Et le Nord avec Franck Duquesne.
Comment la nuit évolue-t-elle
?
La clientèle s'est élargie
et diversifiée. Avant, en fait, il y avait la clientèle discothèque
et rien d'autre. Maintenant, un soir les gens vont en discothèque et l'autre
soir dans un bar à thème. La nuit s'est popularisée depuis une
quinzaine d'années et son fonctionnement a beaucoup changé. Tout le monde
va en discothèque aujourd'hui, ce qui n'était pas le cas dans les années
1980. C'était réservé à une certaine catégorie de personnes.
Pour diriger une discothèque, il faut être à la fois gestionnaire,
manager et leader. On ne fait plus la fête avec une platine et une boule à
facettes. Il faut emmener le personnel, qui lui-même va créer une ambiance.
Il faut aussi des lieux sécurisés qui puissent répondre aux réalités
de la société.
La nuit se cherche pourtant toujours un statut officiel
?
Le problème, c'est le régime dérogatoire
auquel ces établissements sont soumis. Quel est l'organisme bancaire qui va
investir dans un établissement qui peut être contraint de fermer ses
portes du jour au lendemain tout simplement parce qu'il aura dépassé de
10 minutes son heure de fermeture ? La profession s'est pourtant réellement
valorisée au fil des années. Regardez tout ce qu'elle a
fait dans la lutte contre l'alcool au volant,
alors qu'elle vend très peu d'alcool comparativement aux autres circuits de
distribution. Vous savez, pour s'enivrer en discothèques, il faut avoir de
gros moyens financiers… On sait aussi que les différences d'horaires
créent un nomadisme extrêmement dangereux, alors que l'uniformisation
des horaires permettrait une meilleure gestion de la sécurité.
Quelle est la politique de l'Umih en matière
de discothèques ?
Comme je viens de vous le dire, nous incitons
les professionnels à s'équiper en bornes éthylotests. Nous souhaitons
aussi que dans les établissements de nuit, les boissons sans alcool soient
vendues moitié prix du tarif des boissons alcoolisées. Au-delà
de ça, il faut rappeler que les responsables d'établissements se mobilisent
aussi pour que la drogue ne passe pas par les discothèques. On a subi la loi
contre le bruit, on se bat pour la lutte contre l'alcoolisme et tout ça dans
la précarité de l'entreprise. Nous devons demander aux candidats à
la présidentielle de se positionner pour que cessent ces injustices. Nous avons
aussi l'espoir d'emmener la profession vers une qualité tourisme. En matière
de tabac, nous attendons que le gouvernement nous explique comment nous allons devoir
faire. Avec la concurrence des pays frontaliers et, d'autre part, comment nous allons
pouvoir gérer la clientèle qui va sortir fumer dehors alors que dans les
chartes qu'on nous demande de mettre en place, le principe des sorties définitives
est posé afin d'éviter, par exemple, que les gens aillent boire de l'alcool
dans leur voiture en stationnement et reviennent… Nous allons aussi, à
l'occasion du Siel, nous réunir avec les responsables du Bemin et du SNDLL
pour essayer de trouver une plateforme commune afin de faire avancer nos revendications.
Pour l'Umih, plusieurs sujets ressortent prioritaires en 2007 : la formation des
personnels d'accueil et de sécurité à la demande du Premier ministre,
la lutte contre les discriminations de toute sorte, la réduction des risques
liés à la circulation routière, la sensibilisation des professionnels
et l'information de la clientèle à la prévention des addictions.
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L'Hôtellerie Restauration n° 3015 Hebdo 8 février 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE