du 15 février 2007 |
L'ÉVÉNEMENT |
Sondage
express L'Hôtellerie Restauration a organisé un sondage express du mardi 5 au mardi 12 décembre sur la page d'accueil de son site www.lhotellerie.fr afin de savoir ce que les employeurs, mais aussi leurs employés, souhaitaient voir négocier en termes d'aménagement du temps de travail dans la profession des CHR : 35 heures avec paiement des heures supplémentaires
? Les employeurs ont répondu à Les salariés ont répondu à Contrairement aux idées reçues, les salariés
sont prêts à travailler sur la base de 39 heures et de bénéficier
en contrepartie de jours de congé supplémentaires. Sentiments aussi largement
partagés par leurs employeurs. |
MALGRÉ DES DIVERGENCES ENTRE SIGNATAIRES
L'ACCORD SUR LE TEMPS DE TRAVAIL EST RATIFIÉ
C'est dans les locaux du ministère du Travail que les 3 syndicats de salariés (FO, CFTC et CFE/CGC) sont venus ratifier, vendredi 9 février, le nouvel accord sur le temps de travail, tout en annonçant qu'ils refusaient de signer la grille de salaires. Ces deux textes sont maintenant soumis à la procédure d'extension afin de les rendre applicables à toutes les entreprises du secteur.
Didier Chastruss (CFE/CGC), Denis Raguet (FO, et Arnaud Le Couturier (CFTC) signent l'avenant n° 2 sur le temps de travail dans le secteur de l'hôtellerie-restauration. |
C'est
en grande pompe, dans les locaux du ministère du Travail, en présence
de Bao Nguyen-Huy, directeur de cabinet du ministre Gérard Larcher, de Denis Combrexelle, directeur général du travail, et des présidents Jacques
Bellin, André Daguin et Didier Chenet, des organisations patronales signataires,
que les 3 syndicats de salariés signataires de l'accord de 2004 (FO, CFTC,
CFE/CGC) sont venus apposer leurs signatures sur le nouvel accord sur le temps de
travail qui permet à la profession de maintenir la durée du travail
à 39 heures, mais en majorant les 4 premières heures supplémentaires
au taux de 10 %. Accords qui ont déjà été ratifiés par
la CFDT, le lundi 5 février.
Par contre, ils n'ont pas voulu signer la grille
de salaires proposée en raison - notamment - de la présence d'une grille
annuelle qu'ils ont toujours contestée lors des négociations.
La CFE/CGC refuse de signer cette
grille, car elle estime qu'elle ne comporte pas de minima pour les cadres, bien
qu'elle ne souhaite pas s'opposer à son extension. "Nous préférons
miser sur les nouvelles relations sociales qui se sont instaurées plutôt
que d'être dans une démarche de contestation. Mais nous ne pouvons accepter
une grille de salaires où le maximum de la profession, c'est le salaire minimum
des cadres", précise son représentant, Didier Chastruss. Il est vrai
que les dispositions prévues par l'accord du 13 juillet 2004 pour les cadres
ont été expressément maintenues par le Conseil d'État lorsqu'il
a annulé l'accord. En effet, il est prévu qu'un cadre dirigeant doit avoir
au minimum une rémunération mensuelle au moins égale à une
fois et demi le plafond de la Sécurité sociale, soit 4 023 E, et un cadre
autonome un salaire mensuel minimum égal au plafond de la Sécurité
sociale, soit 2 682 E.
Arnaud Le Couturier, représentant
de la CFTC, justifie la signature de cet accord sur le temps de travail par son
organisation syndicale comme constituant "un point positif qui permet de sécuriser
le secteur et de ne pas prendre les salariés en otage, dans la mesure où
nous retrouvons pour partie les avantages de l'accord de 2004. Mais nous sommes
contre cette grille annuelle où l'on peut tout inclure en dehors de l'avantage
en nature nourriture et logement". Comme cette organisation l'a toujours annoncé,
le refus de cette grille de salaires se manifestera jusqu'à une opposition
à son extension.
FO a ratifié l'avenant n°
2, suite à la consultation et au vote majoritaire de ses adhérents,
pour la signature tout en précisant qu'il s'agit d'une nouvelle étape
dans les relations sociales et non d'une fin en soi. "C'est un premier pas qui
en appelle d'autres. Ce nouveau texte permet aux salariés de la branche de
retrouver au moins l'équivalent des avantages apportés par l'accord de
2004. En signant cet avenant, FO a pris ses responsabilités au regard des centaines
de milliers de salariés de la profession qui attendent des améliorations
concrètes, et enfin durables de leurs droits. Il faudra maintenant que nous
allions plus loin", précise son délégué Denis Raguet, qui
annonce, dans le même temps, que son organisation devrait s'opposer à
l'extension de la grille de salaires, en raison de la grille de salaires annuelle
pour les salariés rémunérés au pourcentage service. "C'est
un recul du pouvoir d'achat de ces salariés, et nos adhérents bénéficiant
de ce type de rémunération se sont opposés à 99 % contre une
telle grille annuelle", explique-t-il.
Alors
que la CPIH proposait son propre accord sur le temps de travail, prévoyant
le maintien des heures d'équivalence et d'une 6e semaine de congés
payés en contrepartie, elle a malgré tout ratifié la grille de salaires
prévue par l'avenant n° 2 bis.
Grille de salaires par la
CPIH
"Nous avions deux bonnes raisons pour signer
cette grille : le plan de croissance que nous avons conclu avec le ministère
des PME et qui posait en condition la signature d'une grille de salaires pour obtenir
la revalorisation de la prime Sarkozy ; mais surtout pour mettre fin à une
image rétrograde de la profession avec une grille de salaires devenue complètement
obsolète et toujours exprimée en francs. Même si je ne partage pas
la philosophie et la complexité de l'avenant n° 2 sur le temps de travail,
je ne me voyais pas refuser cette grille de salaires qui est dissociée de l'accord
sur le temps de travail", précise son président Jean-François
Girault.
Contrairement aux rumeurs qui annonçaient
que la Fagiht allait, elle aussi, signer la grille de salaires proposée par
l'avenant n° 2 bis, cette organisation patronale ne l'a pas ratifiée.
Ce qui est tout à fait logique dans la mesure
où
la Fagiht avait déposé son propre accord qui définissait des conditions
de travail et de rémunération totalement différentes. Aucun syndicat
de salariés n'a ratifié ces textes.
Ces accords doivent être
étendus
Afin d'être rendus
applicables à toutes les entreprises du secteur de l'hôtellerie-restauration,
les avenants n° 2 sur le temps de travail et n° 2 bis sur les grilles
de salaires doivent maintenant suivre une procédure administrative d'extension.
Les 3 organisations patronales signataires - Umih, GNC et Synhorcat - ont, dès
mardi après-midi, notifié à tous les syndicats de salariés
cette demande d'extension. Ces derniers ont un délai de 15 jours pour s'y opposer.
Seule une majorité des syndicats de salariés peut s'opposer à l'extension
de ces textes, soit une opposition de 3 sur les 5 qui ont négocié ces
accords. Dans la mesure où seulement 2 syndicats de salariés (FO et la
CFTC) s'opposent, et uniquement sur l'avenant n° 2 bis concernant la grille
de salaires, ces 2 accords devraient suivre la procédure d'extension.
En effet, si la CGT n'a pas
voulu signer ces 2 avenants qui "accordent une flexibilité incroyable aux
entreprises et peu de contreparties aux salariés, pour qui il sera difficile
d'avoir une vie sociale et familiale", précise son représentant Stéphane
Fustec, cette organisation refuse de faire opposition à ces accords et préfère
s'attaquer à son application dans les entreprises.
Il est prévu que ces 2 textes
soient examinés le 13 mars en sous-commission des conventions collectives.
Puis le ministre du Travail doit pendre un arrêté d'extension qui sera
publié au Journal officiel. Selon le ministère du Travail, une
signature de l'arrêté d'extension pourrait être possible le 21
mars avec une publication possible de l'arrêté d'extension à la
date du 28 mars. L'accord prévoit qu'il sera applicable le 1er jour
du mois suivant la publication au Journal officiel de son arrêté
d'extension. Ce qui signifie que les accords pourraient être applicables à
partir du 1er avril 2007.
Pascale
Carbillet
zzz60t
Renault Dutreil
reçoit la profession sur le contrat de croissance Mercredi 14 février au matin, Renault Dutreil a reçu au ministère des PME les représentants des organisations patronales du secteur de l'hôtellerie-restauration afin de faire le point sur le contrat de croissance conclu entre la profession et le ministre. Plusieurs dossiers ont été examinés sur les conditions à remplir pour devenir maître restaurateur. Titre qui permettra notamment aux professionnels de bénéficier d'un crédit d'impôt à hauteur de 15 000 E afin de moderniser leurs établissements. Mais également la prime forfaitaire à l'emploi (plus connue sous le nom de 'prime Sarkozy'), dont le montant doit être revalorisé. Ne manquez pas de lire L'Hôtellerie Restauration la semaine prochaine. zzz74v |
Voir l'article qui
suit sur le sujet :
Durée du travail,
majoration des heures supplémentaires, jours fériés sécurisés, le Synhorcat
analyse l'accord social avant son extension (n°
3017 du 22 février 2007)
Voir l'article qui
précède sur le sujet :
FO, CFE-CGC et la CFTC viennent
de signer l'accord sur le temps de travail (n°
3016 du 15 février 2007)
Article précédent - Article suivant
Vos questions et vos remarques : Rejoignez le Forum des Blogs des Experts
L'Hôtellerie Restauration n° 3016 Hebdo 15 février 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE