du 22 février 2007 |
CONJONCTURE |
BAROMÈTRE L'HÔTELLERIE RESTAURATION/CONSO CHD
LA RESTAURATION COMMERCIALE INDÉPENDANTE AU RÉGIME SEC EN 2006
L'appétit vient en mangeant ! Mais pas au restaurant, apparemment. La restauration commerciale indépendante a vu en effet sa fréquentation chuter de 15 % en moyenne l'an passé tandis que ses recettes journalières dévissaient de 16 %. Quant à la recette moyenne par couvert, elle a chuté de 2 %.
Rien
n'y fait ! La conjoncture économique française et européenne a
beau s'améliorer - + 2 % pour la France et + 2,6 % pour la zone euro en 2006
- les consommateurs manquent sérieusement d'appétit. Notamment lorsqu'il
s'agit de se rendre au restaurant. Les résultats annuels du baromètre
L'Hôtellerie-Restauration/Conso
CHD - établis à partir d'un panel représentatif comprenant 200
restaurateurs - sont éloquents. La fréquentation de la restauration commerciale
indépendante a en effet plongé en moyenne de 16 % au terme de l'exercice
2006. Avec elle, la recette moyenne journalière a enregistré un fléchissement
de 16 % par rapport à l'année précédente. Quand à la
dépense moyenne par couvert, elle s'inscrit aussi dans ce mouvement baissier
limitant la casse et perdant seulement 2 %.
Autant d'éléments qui traduisent clairement
les turbulences auxquelles sont aujourd'hui confrontés les professionnels de
la restauration indépendante. Reste que cette donne masque de fortes disparités.
De fait, si l'on analyse les performances des établissements sondés, il
s'avère que certaines catégories ont davantage réussi à limiter
les dégâts que d'autres. À commencer par la restauration traditionnelle
et celle dite gastronomique qui ont certes observé un repli sensible de leur
fréquentation (- 12 %) tandis que leur recette quotidienne dévissait de
10 %. N'empêche.
Leur
recette moyenne par couvert a grimpé au final de 3 %.
À l'inverse, la restauration à thème
(régionale, cuisine étrangère, thématiques diverses…)
a sacrément 'dégusté' en 2006. À l'heure où le pouvoir
d'achat est un thème de préoccupation de plus en plus prégnant chez
les Français, ce segment a subi une désaffection de clientèle atteignant
19 % alors que ses recettes journalières décroissaient en moyenne de 23
%. Concernant la catégorie brasserie et les cafés-restaurants, la baisse
évolue de manière quasi analogue à celle de la restauration commerciale
indépendante dans son ensemble tant au point de vue de la fréquentation
que de la recette par jour.
Plus un restaurant est positionné
haut de gamme, moins il a souffert
Des inégalités
donc que l'on retrouve assez logiquement aussi au niveau géographique. Mais
ces dernières s'avèrent toutefois moins criantes. La preuve. L'ouest de
la France a mieux tiré son épingle du jeu que l'Est avec une diminution
du nombre de clients de 12 % contre 17 % et une chute de recette moyenne par jour
de -14 % contre -17 %. Quant à la région parisienne et la Ville lumière,
la restauration commerciale indépendante n'y a pas véritablement fait
mieux puisque la fréquentation a dégringolé de 16 %. Le tout agrémenté
d'une baisse de la recette journalière de
17 %. Autres critères de comparaison révélant d'importantes disparités
entre les exploitations questionnées : la taille et le positionnement tarifaire.
Selon les données du cabinet Conso CHD, "il apparaît que mieux valait
être en 2006, le patron d'un restaurant comptant plus de 50 couverts par jour
avec un ticket moyen repas supérieur à 20 euros que celui d'une entreprise
affichant moins de 50 couverts par jour à prix modeste (inférieur à
10 euros)". Plus une unité est effectivement positionnée dans le haut
de gamme - à l'image de ce que l'on constate aussi dans l'hôtellerie
- moins elle a souffert.
La perte de recettes moyennes journalières
a de fait été limitée à 6 % pour cette catégorie contre
26 % pour les affaires dont le ticket moyen est inférieur à 10 euros.
Ajoutons que la fréquentation a régressé de 9 % dans le premier cas
alors qu'elle a plongé de -24 % dans le second. À noter par ailleurs
que les recettes moyennes par couvert ont grimpé de 4 % dans le haut de gamme.
Celles des restaurants les moins chers ont en revanche diminué de 5 %.
Sous l'angle de la taille de l'établissement,
les statistiques du cabinet Conso CHD indiquent en outre que les unités de
faible capacité (moins de 50 couverts par jour en moyenne) ont enregistré
des pertes bien plus élevées que les autres : -18 % en fréquentation
et 21 % en recettes quotidiennes.
Claire
Cosson avec Conso CHD zzz20t
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L'Hôtellerie Restauration n° 3017 Hebdo 22 février 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE