du 1er mars 2007 |
ÉDITO |
Comme d'habitude Décidément tout change, et rien ne change. Chaque année, c'est la même rengaine à propos du nouveau millésime du guide "Michelin" France. Quelques semaines avant sa parution, chacun y va de son pronostic, de ses informations confidentielles, forcément exclusives, de ses commentaires fielleux sur les décisions des dirigeants du guide, certains expliquant à longueur de colonnes que le Michelin est "dépassé", "out", "ringard" et autres amabilités, tout en ne cessant de faire référence à ce qui reste la bible de la cuisine française, n'en déplaise aux petits marquis de la critique. Ce qui est plutôt bon signe pour l'avenir du guide, mais aussi pour tous les restaurateurs et hôteliers, il y en a quand même 8 800, répertoriés par les inspecteurs de l'avenue de Breteuil. Le pire serait l'indifférence comparable à celle que suscitent les sempiternelles attaques qui occupent plus d'un folliculaire gastronomique. Bien sûr, nul n'est obligé de partager les choix du guide rouge, et notamment ceux qui font l'objet d'un déclassement dont le fondement manque parfois d'explicitation. Mais telle est la position de Michelin, et chacun pourra lire avec profit l'interview de Jean-Luc Naret, directeur général des guides, qui remet en perspective les choix de l'année en "dédramatisant" les inévitables déceptions. Comme nul n'est parfait - on s'ennuierait -, il faut bien relever ici ou là un certain immobilisme ou un silence immérité. Certes, mais proposer aux lecteurs du guide rouge une liste de 527 établissements détenteurs de 1 à 3 étoiles peut paraître amplement suffisant pour les gastronomes avertis qui ne jurent que par leur indispensable compagnon de route. Cette quasi-sacralisation entraîne forcément des
réactions qui ne sont pas toutes fondées sur le bon sens. Michelin
n'a jamais eu la prétention de dicter les canons de la gastronomie ni d'étouffer
la créativité des cuisiniers pour qui l'entrée dans le guide rouge
est une forme de consécration, quel que soit le type de cuisine qu'ils proposent
à leurs clients. C'est sans doute l'essentiel qu'il ne faut jamais perdre
de vue : la satisfaction des consommateurs, de plus en plus exigeants et de plus
en plus attentifs à leur porte-monnaie. Là encore, en multipliant
les Bib gourmand, les Bib hôtels, les trop oubliées 'piécettes'
et les indications de prix, qui dit mieux en matière de consumérisme bien
compris ? Mais ces questions concernent évidemment et avant tout les professionnels
et leurs clients, bien loin des préoccupations de ceux qui font métier
de dénigrement systématique. |
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L'Hôtellerie Restauration n° 3018 Hebdo 1er mars 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE