du 8 mars 2007 |
JURIDIQUE |
FACE AUX RISQUES D'UNE EXPLOITATION
La protection du patrimoine de l'entrepreneur individuel
La loi Doubin a permis aux entrepreneurs individuels de protéger le patrimoine familial des risques de l'exploitation. En effet, depuis la loi n° 2003-721 du 1er août 2003 (art. 8 Journal officiel du 5 août 2003) et l'ordonnance n° 2006-346 du 23 mars 2006 (art. 54 Journal officiel du 24 mars 2006), et ce, par dérogation aux articles 2284 et 2285 du Code civil, une personne physique immatriculée à un registre de publicité légale à caractère professionnel ou exerçant une activité professionnelle agricole ou indépendante peut déclarer insaisissables ses droits sur l'immeuble où est fixée sa résidence principale.
Cette
déclaration, publiée au bureau des hypothèques ou, dans les départements
du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle, au livre foncier, n'a d'effet qu'à
l'égard des créanciers dont les droits naissent, postérieurement
à la publication, à l'occasion de l'activité professionnelle
du déclarant.
Lorsque l'immeuble est à usage mixte professionnel
et d'habitation, la partie affectée à la résidence principale ne
peut faire l'objet de la déclaration que si elle est désignée dans
un état descriptif de division.
Attention, pour être opposable,
cette déclaration d'insaisissabilité doit être réalisée
sous forme de déclaration, reçue par notaire sous peine de nullité.
Cette déclaration contient la description détaillée de l'immeuble
et l'indication de son caractère propre, commun ou indivis. L'acte est publié
au bureau des hypothèques ou, dans les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin
et de la Moselle, au livre foncier, de sa situation.
Lorsque la personne est immatriculée
dans un registre de publicité légale à caractère professionnel,
la déclaration doit y être mentionnée.
Enfin, lorsque la personne n'est pas
tenue de s'immatriculer dans
un registre de publicité légale, un extrait de la déclaration doit
être publié dans un journal d'annonces légales du département
dans lequel est exercée l'activité professionnelle pour que cette personne
puisse se prévaloir du bénéfice du 1er alinéa de
l'article L. 526-1.
Sachez que cet acte est payant mais que l'établissement
de l'acte prévu au 1er alinéa et l'accomplissement des formalités
donnent lieu au versement aux notaires d'émoluments fixes dans le cadre d'un
plafond déterminé par décret.
Afin de protéger le conjoint
commun en biens
L'article 526-4 du Code
de commerce fait obligation à la personne physique, lors de sa demande d'immatriculation
à un registre de publicité légale à caractère professionnel,
la personne physique mariée sous un régime de communauté légale
ou conventionnelle, de justifier que son conjoint a été informé des
conséquences sur les biens communs des dettes contractées dans l'exercice
de sa profession.
Depuis l'ordonnance n°
2006-346 du 23 mars 2006 (art. 43 Journal officiel du 24 mars 2006), les
dispositions des articles L.
313-14 à L. 313-14-2 du Code de la consommation sont applicables aux opérations
de prêt consenties à toute personne physique immatriculée à
un registre de publicité légale à caractère professionnel,
à toute personne physique exerçant une activité professionnelle
agricole ou indépendante, ainsi qu'au gérant associé unique d'une
société à responsabilité limitée, et garanties par une
hypothèque rechargeable inscrite sur l'immeuble où l'intéressé
a fixé sa résidence principale.
Récemment, le ministre des PME,
Renaud Dutreil, dans une réponse ministérielle, est venu préciser que ces
dispositions ne sont pas applicables aux dirigeants de société qui s'engagent
personnellement puisqu'il existe une distinction juridique entre le patrimoine
du dirigeant d'une société et son patrimoine personnel, ce qui n'est pas le cas
de l'entrepreneur individuel. En revanche, si l'entrepreneur individuel, comme
le dirigeant de société, pressé par les circonstances financières veut donner
son bien en garantie, il peut le faire, comme le dirigeant d'une entreprise,
mais à la condition préalable d'avoir renoncé à l'insaisissabilité de son bien.
Dina Topeza, avocat au barreau de Paris
zzz62 GE0607
(Sources
: Codes Dalloz)
Pour retrouver les articles déjà publiés sur la gestion et le marketing, cliquez ici
Article précédent - Article suivant
Vos questions et vos remarques : Rejoignez le Forum des Blogs des Experts
L'Hôtellerie Restauration n° 3019 Hebdo 8 mars 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE