du 8 mars 2007 |
L'ÉVÉNEMENT |
DANS SON LIVRE BLANC
L'UMIH SE VEUT FORCE DE PROPOSITION ET S'INSCRIT DANS UNE DYNAMIQUE PRINCIPALEMENT ÉCONOMIQUE
C'est résolument dans la dynamique économique du pays que s'inscrit le livre blanc de l'Umih, dont la présentation officielle aura lieu le 20 mars à Paris. En avant-première, l'essentiel des mesures préconisées.
Sylvie Soubes
L'Umih fait son livre blanc. Un plaidoyer en faveur de la dynamique économique. |
Po
urquoi un livre blanc et dans quelles perspectives ? Le président national de l'Umih, André Daguin, sourit : "C'est un document qui est fait pour que tout le monde sache que si nous sommes un secteur d'activité aidé, avec nous, l'État ne perd pas d'argent, bien au contraire." Bilan à l'appui. "Notre chiffre d'affaires est de 53 milliards d'euros et il augmente chaque année. En 2006, la création d'emplois salariés a augmenté de 1 % en France. Pour la même période, nous sommes à + 2,5 %. En matière de salaires, la moyenne française a augmenté de 2 %. Chez nous, la hausse a été de 3,1 %. Quand des candidats à la présidentielle parlent d'un Smic à 1 500 E dans 5 ans, nous, on y est déjà. L'année dernière encore, nous avons créé 20 000 emplois, soit 2 fois plus qu'Airbus va en détruire… Parce que nos emplois ne sont ni mécanisables ni délocalisables." Quant à la promesse de baisse de la TVA, "elle doit être tenue parce qu'elle rapportera. C'est un investissement qui sera rentable pour l'État. D'ailleurs, tout ce que nous avons mis dans cet ouvrage est rentable pour l'État", insiste le chef de file de la rue d'Anjou.10 mesures phare
Baptisé 10 mesures
pour amplifier le dynamisme du secteur, ce livre blanc est aussi un appel lancé
sous forme de questions aux candidats à la présidentielle. En préambule,
la place des hôtels, cafés, restaurants et discothèques dans l'économie
: 4e employeur de France, en progression significative comme le souligne
André Daguin, et 2e secteur le plus créateur d'emplois après
la construction. Dans l'escarcelle : 200 000 entreprises, dont une grande majorité
contribue au maintien économique des zones rurales. Le secteur revendique aussi
"une contribution décisive aux équilibres des comptes nationaux. Avec
près de 110 milliards d'euros de consommation touristique, nos entreprises
représentent 6,5 % du PIB de la France. En 2006, nous avons généré
un solde positif de près de 9 milliards d'euros dans la balance des paiements,
soit le poste le plus profitable devant l'automobile". En tête des préconisations, l'harmonisation du
taux de TVA à 5,5 %. Les auteurs reviennent sur son mécanisme et 3 questions
à destination des présidentiables en découlent : "Êtes-vous
pour ou contre l'uniformisation du taux de TVA en restauration à 5,5 % dès
fin 2007, début 2008 ? Dès lors que la restauration constitue une activité
locale non susceptible de provoquer des distorsions de concurrence entre États,
êtes-vous prêts à défendre, dès le 2e semestre
2007, le droit de la France (comme les autres États) à fixer librement
le taux de TVA réduit à la restauration conformément au principe
de subsidiarité ? Et, à défaut d'accord à l'unanimité
des 27 pays membres de l'UE d'ici au 31 décembre prochain, êtes-vous
prêts à plaider devant la Cour européenne de Justice pour défendre
ce droit ?" Comme l'affirme régulièrement le président de l'Umih,
le dossier TVA est donc loin d'être clos ou enterré. Autre cheval de
bataille : la modernisation nécessaire des normes du classement touristique
des hôtels, sur lequel planche actuellement un GIE comprenant les organisations professionnelles, des consommateurs
et les administrations, et l'application d'une réglementation identique à
toutes les formes d'hébergement touristique. Ce livre blanc défend l'égalité
de traitement pour des activités similaires (comme hôtels, chambres d'hôte,
résidences de tourisme…) et pose le principe d'une législation moderne
et mieux adaptée à l'exercice des professions CHRD. Parmi les mesures
: l'harmonisation des horaires d'ouverture et de fermeture des établissements
sous licence 3 et 4, un statut pour les discothèques et l'abrogation pure et
simple des fermetures administratives. L'Umih estime notamment que le monde de
la nuit fait partie intégrante de l'activité touristique et économique
de la France. Le prochain président (ou présidente) de la République
sera-t-il du même avis ? D'un point de vue plus général, l'Umih
se positionne pour une réforme de la collecte et le mode de calcul des cotisations
sociales pour les activités de main-d'oeuvre et de services. L'Umih propose
un dispositif 'quotient-emploi' qui permettrait de "dépénaliser le
travail en calculant les charges non pas sur les salaires, mais sur le chiffre d'affaires
réalisé par les entreprises", et "encouragerait l'emploi durable
en appliquant une déduction forfaitaire pour tout salarié présent
dans l'entreprise". La transmission des entreprises est bien sûr abordée,
tout comme la valorisation du secteur auprès des jeunes. Une question simple
ici au futur président et pourtant loin d'être anodine : "Encouragerez-vous
une information régulière sur nos métiers, notamment auprès
des collégiens ?" Dans ce recueil de 25 pages, l'Umih considère enfin
qu'il faut "renforcer la légitimité des accords collectifs de branche"
par une réforme du dialogue social "à partir d'une représentativité
réelle des organisations syndicales patronales et salariales". Un point
tout aussi important que le précédent mais plus 'hard'.
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L'Hôtellerie Restauration n° 3019 Hebdo 8 mars 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE