du 22 mars 2007 |
RESTAURATION |
MALGRÉ L'ABSENCE DES CUISINIERS LYONNAIS
UN COLLOQUE DES GRANDS CHEFS CONSTRUCTIF
Lyon (69) Pour sa 3e édition, le Colloque des Grands Chefs a réuni plus de 50 cuisiniers français venus réfléchir sur l'avenir de la restauration. Seul souci : l'absence des grands chefs lyonnais. Un comble pour la capitale de la gastronomie.
William Ledeuil (Restaurant Ze Kitchen Galerie), Claude Fischler (sociologue, directeur de recherches au CNRS), notre confrère Georges Golan, Stéphane Raimbault (2 étoiles, L'Oasis) et Thierry Marx (2 étoiles, Château de Cordeillan-Bages). |
Une
cinquantaine de grands cuisiniers (dont Thierry Marx, William Ledeuil, Stéphane
Raimbault, François Gagnaire, Laurent Saudeau), une vingtaine d'intervenants
et une dizaine d'exposants. Pour sa 3e édition, le Colloque des
Grands Chefs - qui s'est tenu dans les salons de l'Hôtel Sofitel à
Lyon les 12 et 13 mars derniers - est pour le moins réussi.
Le secret de ce succès ? Une formule un peu
différente de la plupart des autres rassemblements professionnels. "Ici,
il n'y a pas de concours. Encore moins de démonstrations ni de remise de prix",
observe Patrice Marty, organisateur de l'événement. "C'est vrai que
ça change un peu des conférences où tout le monde s'autocongratule
ou se juge, glisse un participant. Ici, il y a une autre convivialité,
un autre rapport. Les gens qui viennent là le font pour discuter, s'informer,
échanger des expériences. Chacun intervient quand il veut, de manière
souvent directe et franche. C'est très frais."
Difficile de le contredire. Durant
les 4 conférences (ayant trait au futur de la gastronomie, à la juste
température des cuissons, à l'évolution de la qualité des
produits et à la place des textures dans la gastronomie), les questions et
interventions ont été bon train. Comme durant le débat de l'évolution
de la qualité des produits, où un participant, coupant la parole à
un représentant de Label Rouge, apostropha l'auditoire : "Je ne sais pas
si vous ressentez les choses comme moi mais quand je vous entends, j'ai de plus
en plus l'impression que les labels de qualité et autres certifications, c'est
juste un machin purement commercial. C'est une manière de faire croire aux
restaurateurs que les produits sont
meilleurs.
Mais en fait, ils sont vaguement comme les autres. Mais plus chers. À mon
avis, votre truc, c'est du flan."
Le chef Alain Alexanian relativise : "C'est
vrai que les débats sont un peu rock'n'roll, mais j'y ai appris plein de choses,
et j'ai rencontré des gens vraiment intéressants qui cherchent à
proposer de nouvelles manières de voir la gastronomie."
Fast-food gastronomique :
l'avenir de la filière ?
Une envie de voir la cuisine sous un autre
oeil,
qui s'est retrouvée dans toutes les discussions. "Cette année, on a
vraiment senti que de nouvelles questions agitaient la tête des chefs,
analyse Patrice Marty. Ils ont notamment beaucoup échangé pour savoir
comment proposer une offre gastronomique adaptée, à l'époque. Et
plus particulièrement comment permettre aux clients de manger vite, bon et
pas cher sans pour autant aller chez McDonald's. C'était franchement passionnant."
Seule ombre au tableau de ce colloque
: l'absence quasi-totale de chefs lyonnais venus assister à l'événement.
"Étant donné l'excellence gastronomique
et le nombre de chefs d'exception à Lyon et dans la région, je pensais
sincèrement qu'il y aurait plus de Lyonnais à ce colloque, soupire
Patrice Marty. Personnellement, je trouve cela dommage et regrettable pour l'image
gastronomique de cette ville. Et je ne suis visiblement pas le seul : la plupart
des chefs nouvellement étoilés - qui, eux, ont fait le déplacement
de toute la France - ont trouvé cette attitude pour le moins étrange."
Pas revanchard pour autant, Patrice Marty espère
d'ailleurs que le prochain parrain du colloque, qui se déroulera l'an prochain
à Marseille, sera lyonnais. "Mon rêve serait d'avoir Paul Bocuse",
sourit l'organisateur.
Reste à savoir si le chef multi-étoilé
de Collonges-au-Mont-d'Or sera au niveau de Marc Meneau, excellent cette année
dans son rôle de trublion. Et ce, malgré la difficile passe (redressement
judiciaire) qu'il traverse.
Mat Gallet
zzz22v
plus d'infos sur www.colloquechr.com
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L'Hôtellerie Restauration n° 3021 Hebdo 22 mars 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE