du 12 avril 2007 |
ÉDITO |
Inquiétant
Si
vous suivez la campagne pour l'élection présidentielle, vous vous intéressez
bien sûr aux grandes questions d'intérêt général,
aux perspectives enthousiasmantes des candidats pour un équilibre international
plus stable, à leurs connaissances approfondies des mécanismes fondamentaux
de l'économie, aux fulgurances sur l'avenir de la planète et de son écosystème,
sans oublier la résorption des déséquilibres de notre société,
un programme cohérent de l'aménagement du pays et une vision claire de
nos institutions politiques et sociales.
Bon, comme on dit à la télé, "faut pas rêver
!". Chaque jour qui passe nous offre son lot de petites phrases qui se veulent
assassines, on se traite allégrement de "menteur", "ignoble",
"incompétent", "fragile", quand ce n'est pas d'autres noms d'oiseaux
qui font la joie des observateurs de la presse étrangère. Une analyse
un peu perfide pourrait conduire à songer que cette indigence des candidats
à la magistrature suprême est un leurre destiné à éviter
de se prononcer sur les sujets délicats. Certes, mais alors ? Que retenir
de ces interminables semaines de débats télévisés, radiodiffusés,
d'interviews dans les plus grands titres de la presse, de sondages à répétition
qui confirment l'incertitude du scrutin ? Qu'a-t-on entendu à ce jour
de positif sur notre avenir, puisqu'en principe, le prochain locataire de l'Élysée
aura en charge pendant 5 ans de conduire la nation au mieux des intérêts
des citoyens ? Les commentateurs avertis - ils le sont tous - nous expliquent doctement
que l'absence de fond des propos des uns et des autres s'explique par la pauvreté
intellectuelle du débat public, le souci exclusif des préoccupations catégorielles,
et il est vrai que l'expression des 'citoyens' face aux candidats lors de récentes
confrontations cathodiques n'a pas contribué à élever la réflexion.
Comme dit notre Premier ministre sortant, la campagne "n'est pas au niveau".
Sauf sur un point, hélas, où pratiquement tous les candidats n'ont pas
hésité, à un moment ou à un autre, à stigmatiser les grands méchants
responsables des malheurs de notre beau pays : les patrons,
qu'aucun d'entre eux ne nomme entrepreneurs ou employeurs, mais qualifie sans hésitation
de "voyous" (version soft), "racaille" (plus hard) sans compter les
sempiternels anathèmes des révolutionnaires épisodiques que notre
système politico-médiatique cultive avec une perverse délectation.
Bref, sachez-le : on ne nous promet pas le grand soir, Dieu merci,
mais ce sera dur d'argumenter sérieusement au nom des PME, qui représentent
plus de 90 % des entreprises de l'Hexagone, mais sans doute fort peu (et c'est heureux)
du financement des campagnes électorales.
L.
H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 3024 Hebdo 12 avril 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE