du 19 avril 2007 |
ÉDITO |
L'avenir est au service
Dernièrement,
vous n'avez pu manquer de relever la pertinente intervention (pour une fois) de
l'inusable Arlette Laguiller qui dénonçait la suppression des caissières
dans les supermarchés et leur remplacement par des automates qui, il est vrai,
ne paient pas de charges sociales, ne font pas grève et sont rarement malades.
Dans un élan vers l'éloge du 'service', la candidate de Lutte Ouvrière
n'a pas manqué de plaider, au contraire, pour un renforcement du personnel
dit de service, allant jusqu'à promouvoir l'embauche de 'post-caissières'
chargées de remplir les sacs des clients et de les porter à leur véhicule.
Arlette a sans doute découvert cette pratique très répandue en faisant
ses courses à Atlanta ou San Francisco, où le service à la clientèle
demeure l'un des credo du marketing bien compris des très capitalistes chaînes
de distribution américaines.
Et sur ce point, elle a raison, Arlette : aux États-Unis,
les hôteliers et restaurateurs sont également aux petits soins
pour leurs clients dont la fidélité à une enseigne est fortement
mise à mal par une concurrence effrénée. Or, si une pizza,
un hamburger, et même un 'red lobster' peuvent furieusement se ressembler,
c'est la qualité de l'accueil, la présence d'un voiturier, d'un vestiaire,
d'une hôtesse de salle, la célérité du 'waiter' et le sourire
de la caissière qui font la différence.
Les professionnels français ont également tout
intérêt, à l'heure d'une mondialisation touristique qui fait
voyager des millions d'étrangers au pouvoir d'achat élevé, et donc
plus exigeants, à se préoccuper d'abord et avant tout de la qualité
des services proposés à la clientèle.
Retenons les propos d'Alain Barilleau, vice-président de la chambre de commerce de Paris chargé du tourisme, et lui-même
hôtelier, dans le 'Nouveau Courrier', bulletin de la CCIP : "Le personnel
doit se montrer accueillant et doit savoir guider les clients : leur faire découvrir
le quartier, proposer des itinéraires, indiquer un restaurant ou une boutique.
La notion d'information est primordiale."
Vérité d'évidence pour beaucoup d'entre vous. Certes,
mais qui ne saute pas toujours aux yeux des dizaines de millions de visiteurs
qui se rendent dans l'Hexagone chaque année. Enfin, pas encore. Mais il n'est
que temps, comme le souligne Bruno Guesdon, directeur de la pédagogie à
l'école de la rue Ferrandi : "Nous enseignons des matières telles que
les relations de groupe et l'acceptation des règles, trop souvent négligées
lors de l'apprentissage."
Service oblige : c'est l'argument choc des villes comme Barcelone,
Milan, Genève, Londres, Varsovie ou Budapest, qui se positionnent en compétition
avec Paris sur les marchés touristiques mondiaux.
L.
H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 3025 Hebdo 19 avril 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE