du 10 mai 2007 |
VIE PROFESSIONNELLE |
PARACOMMERCIALISME
L'Aveyron menacé par les associations
Pour les professionnels aveyronnais, la coupe est pleine. Face à la prolifération des bars associatifs et des licences IV récupérées, puis exploitées par des municipalités, les cafetiers, hôteliers et restaurateurs réagissent vivement par la voix de leur président départemental, Claude Balthazar.
Claude Balthazar |
Sur fond de désertification des commerces en milieu rural, Claude Balthazar estime, tout en admettant l'utilité de certaines initiatives, se trouver face à une concurrence profondément déloyale. "Dans le cadre de la mise en place des 'Bistrots de pays', explique-t-il. Nous avions nous-mêmes quelques bonnes idées sur ce sujet, et on ne nous a pas sollicités, ce qui est dommage car nous ne sommes pas opposés à la vie associative. Ce que nous déplorons, ce sont les exagérations qui découlent de ces initiatives : 'Marchés de pays' devenus de véritables restaurants à ciel ouvert, apéros de fêtes, etc. Ajoutons à cela les chambres d'hôte et autres gîtes, et l'on s'aperçoit rapidement de l'ampleur du problème. Les chiffres que nous avons étudiés à ce sujet sont énormes."
Un manque à gagner
de 3,5 ME
Pour le syndicat qui a fait
ses comptes, le manque à gagner pour la profession sur la seule année
2006 représente au total 3,5 ME. Sur les 4,7 ME générés par
les bars associatifs, 30 % auraient dû légitimement revenir au secteur
commercial. Pour l'hébergement, sur les 7 ME de chiffre d'affaires de l'offre
alternative, 1,42 ME a été détourné du commerce traditionnel.
Bien que Claude Balthazar reconnaisse l'utilité de certaines de ces actions,
notamment en matière de lutte contre la désertification, il souligne par
ailleurs les distorsions qu'elles font naître : "Nous avons actuellement
une explosion de l'activité hôtelière et des demandes d'implantation
d'établissements dues au viaduc de Millau, ou au développement de communes
comme Decazeville ou Espalion. Dans le même temps, à l'autre bout du
département, on assiste à une multiplication des fermetures par absence
de succession. Les
mairies récupèrent les licences IV et les exploitent dans des conditions
souvent illégales, en vendant de l'alcool dans des fêtes, repas ou bals
où se trouvent de nombreux enfants. Dans le même temps, un cafetier qui
laisserait entrer dans son établissement un jeune de moins de 16 ans s'exposerait
à de lourdes sanctions." Pour Claude Balthazar, des solutions existent pour
rapprocher intelligemment les points de vue. Une
application
de la législation hôtelière aux chambres d'hôte permettrait
déjà de réduire les écarts. De même, l'attribution des
licences aux communes et leur utilisation devraient être assorties du même
respect de la législation qui s'applique au secteur commercial. "Mais là,
tout devient politique, soupire le responsable syndical. Mais c'est peut-être
paradoxalement de ce côté que nous trouverons des solutions."
zzz74v
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L'Hôtellerie Restauration n° 3028 Hebdo 10 mai 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE