du 31 mai 2007 |
RESTAURATION |
“LA CUISINE GAULOISE CONTINUE”
Quand nos ancêtres passent à table
Voici un livre de cuisine qui sort de l’ordinaire. La Cuisine gauloise continue est la somme d’un travail de recherches historico-archéologiques additionné d’une bonne dose de passion culinaire.
Anne Flouest et Jean-Paul Romac expliquent
comment nos ancêtres mangeaient. Très peu d’huile, beaucoup de céréales comme
l’orge, l’épeautre, le blé… donc des bouillies, des galettes, des gruaux, peu de
gibier en fin de compte, et rarement du sanglier. Tant pis pour les images
reçues. Mais des viandes issues de l’élevage, des légumes, des légumineuses, du
lait, des volailles, etc.
Les auteurs passent également en revue les ustensiles existants à l’époque et
les modes de cuisson utilisés, surtout des braisages et des viandes bouillies,
des farinades, etc. En boisson, surtout des cervoises et de l’hydromel.
Partant de cette somme de connaissances, les 2 auteurs ont recréé des recettes,
pas moins de 300, basées sur des données réelles et leur imagination. Avec
quelques touches d’humour comme la Soupe au corbeau : “Ajouter un caillou, quand
le caillou est cuit, le corbeau l’est aussi.”
Point de vu d’un chef
Didier Gigot, le chef du Petit Bonneval à Pérignat-les-Sarliève (63), juste au
pied du plateau de Gergovie : “Les Gaulois avaient en grande partie les mêmes
produits qu’aujourd’hui, même si le bétail était de plus petite taille. Mais ils
ne pratiquaient pas les fritures et se servaient le plus souvent de bière pour
mouiller les bouillons.”
Il a choisi de tester le bortsch à la cervoise. Dans un bouillon “réalisé avec
de la queue de boeuf car plus savoureuse que les autres morceaux”, il verse 2
canettes de bière brune pour remplacer la cervoise. Didier Gigot goûte et
grimace. “C’est amer.” Il jette dans le liquide le chou vert émincé et les
betteraves rouges. Cela mijote à petits bouillons. L’amertume se dissipe. Le
chef forme alors les boulettes avec la viande de boeuf, mélangé avec des dés de
poitrine fumée, des oeufs, de la farine, un oignon émincé. Il passe les boulettes
dans la farine et les plonge dans le bouillon. Mais le chef n’est pas satisfait.
Il ne peut pas résister à l’envie de dépasser la recette. Un coup de panure à
l’anglaise (farine, oeuf battu, chapelure), un peu de friture et voilà des
boulettes dorées, croquantes et moelleuses. Le changement dans la continuité en
quelque sorte.
Pierre Boyer zzz22v 031q29
“La Cuisine gauloise continue” (256 pages)
Anne Flouest et Jean-Paul Romac
Éditions Bibracte & Bleu autour
Prix : 18 E
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L'Hôtellerie Restauration n° 3031 Hebdo 31 mai 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE