du 31 mai 2007 |
HÔTELS |
POUR CAUSE DE “POLLUTION VISUELLE”
Un projet hôtelier bloqué en Haute-Vienne
Le veto du conseil général de la Haute-Vienne, pour la construction d’une passerelle au-dessus d’une départementale coupant le Domaine de Ballerand, près de Marval (87), risque d’avoir des conséquences sur la réalisation d’un important projet.
Ce dernier, porté par le groupe Helvétique
Casteltour, se veut ambitieux pour la région. Sur 262 ha d’un parc naturel se
construit, depuis le début de 2006, un vaste complexe hôtelier haut de gamme,
comportant, autour d’un château du XVe siècle en cours de rénovation, une piste
hélicoptère, des suites duplex de 300 m2, des piscines, tennis, et autres
espaces ludiques, un parking souterrain. Le tout financé par des fonds privés,
sans aucune subvention, avec 10 ME déjà investis, et 25 premiers emplois créés.
La polémique s’est installée avec la demande de l’opérateur désireux de
rassembler les 2 hémisphères du site, séparés par la RD64. Côté conseil général,
on refuse, sous prétexte de “pollution visuelle” et de normes sécuritaires,
tandis que chez Ballerand-Nature SAS (réalisateur sur le terrain), on évoque un
projet raccourci perdant une partie de son attrait et de son économie
potentielle.
“Nous ne faisons pas de chantage à l’emploi, mais si nous ne construisons pas
cette passerelle, notre projet et nos ambitions seront divisés par deux, précise
Ghislaine Weikinger-Fortier, directrice du projet. On nous accuse de pollution
visuelle, et même, le comble pour des Suisses, de vouloir coloniser ce coin du
Limousin dans lequel personne ne mettait les pieds jusque-là. De plus, on a mis
en doute l’origine de nos finances, comme si nous blanchissions des capitaux
occultes. Pourtant, notre passerelle, que nous finançons entièrement pour 250
000 E, ne détruit pas le paysage : elle est fine, élancée, sans arche, à la fois
légère et transparente, dessinée par l’architecte Klaus Kehrbaum. Par contre,
nous nous interrogeons sur les motivations réelles de Madame la présidente du
département, qui n’a jamais répondu à nos invitations, et qui ne donne pas de
raison concrète et valable à sa décision.”
Le bout du tunnel ?
En complément de la partie ‘VIP’ réservée à une élite très aisée, le domaine
comportera également une zone ouverte à tous, avec restaurant, crêperie, hôtel 2
étoiles, aires de repos, etc. La fameuse passerelle était dévolue à la
communication entre les deux espaces.
“Si elle ne se fait pas, nous poursuivons, bien entendu, mais nous risquons de
rester dans un périmètre restreint, analyse la directrice. Terminé l’accès au
lieu pour tous, les autres structures annexes, et les 25 autres emplois prévus.
La moitié du parc sera alors en friche, et Ballerand aura perdu une partie de sa
vocation. Tout en rapportant moins à l’économie locale. Sans compter les taxes
foncières sur ce qui ne sera pas bâti.”
Au conseil général, on se défend de jouer Clochemerle, tout en précisant
certaines vérités.
“Nous n’avons jamais parlé de colonisation, proteste la présidente
Marie-Françoise Pérols Dumont, mais par contre, nous maintenons le terme
pollution visuelle, en accord avec les nombreuses plaintes reçues des riverains.
Notre devoir est de défendre les intérêts publics, et nous avons déjà accepté
que soit détournée cette route, qui, entre parenthèses, voit passer 150 voitures
par jour, et qui est donc franchissable sans problème. Si nous refusons
fermement la passerelle, nous sommes prêts à étudier le percement de tunnels
sous la voie, comme je viens par ailleurs d’en aviser la direction du site.
Notez que cette dernière ne nous a jamais présenté un dossier complet sur son
projet, et que nous avons laissé commencer les travaux avant la fin de l’enquête
publique.”
Jean-Pierre Gourvest zzz36v 031l29
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L'Hôtellerie Restauration n° 3031 Hebdo 31 mai 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE