du 31 mai 2007 |
ÉDITO |
Travailler plus
Malgré son expression austère, l'un des slogans les
plus entendus de la campagne présidentielle fut celui de Nicolas Sarkozy
qui plaidait pour une revalorisation du travail par une plus juste rémunération
en même temps qu'une plus grande liberté dans l'organisation du labeur.
Il faut croire que le thème est d'actualité, puisque
le candidat de l'UMP est aujourd'hui locataire de l'Élysée, avec une
formule, n'ont pas manqué de souligner les éternels gardiens de la pensée
unique, inspirée de l'exclamation de Guizot qui s'écria, sous la Monarchie
de Juillet : "Enrichissez-vous par le travail." Vaste programme toujours
actuel.
Au-delà des grands principes, la mise en oeuvre d'une
politique durable en faveur d'une revalorisation du travail exige à la fois
une remise à plat de notre système, qu'il est difficile de continuer
à qualifier de 'modèle', et une ferme cohérence dans la réforme.
Or, il y a urgence : l'économiste Michel Godet, dont on ne saurait trop recommander
la lecture du dernier opus "Le courage du bon sens" (c'est assez facile à
lire), a calculé que le Français travaille en moyenne trois semaines
de moins par an que dans les autres pays européens. À l'heure où
la compétition économique s'exacerbe au niveau mondial, il n'est que temps
d'infléchir une dangereuse tendance à la flemme généralisée.
Pour la profession de l'hôtellerie-restauration, considérée
trop souvent comme à l'abri de la concurrence internationale, l'avenir
s'inscrit forcément dans le même mouvement de réhabilitation du
travail. Les organisations professionnelles ont su tirer parti - ce n'était
pas évident - des péripéties contentieuses de l'an dernier pour aboutir
à un accord qui permet aujourd'hui un équilibre dans les relations entres
employeurs et salariés.
Mais il serait illusoire de considérer que la situation
est définitivement réglée. À la vitesse de l'évolution,
à la volonté du président de la République de "faire
bouger les lignes" dans un court délai, à la nécessité
de répondre à une forte attente qui s'est exprimée dans les urnes,
nous sommes à la veille d'une nouvelle donne sociale qui va sans doute bousculer
bien des idées considérées comme acquises.
C'est le défi majeur qui attend la profession dans les prochaines années,
c'est-à-dire dans quelques mois. Il appartiendra aux dirigeants des
organisations professionnelles de maîtriser parfaitement les dossiers relatifs
aux questions sociales et savoir s'adapter en innovant face aux exigences
formulées à la fois par les salariés et les pouvoirs publics. Encore du travail.
L. H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 3031 Hebdo 31 mai 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE