du 21 juin 2007 |
JURIDIQUE |
ASSOCIÉ, SALARIÉ OU COLLABORATEUR
VOTRE CONJOINT DOIT OBLIGATOIREMENT AVOIR UN STATUT SOCIAL DANS L'ENTREPRISE
À compter du 1er juillet 2007, tous les conjoints qui participent de façon régulière à l'activité de l'entreprise familiale sont obligés de choisir un statut social, en raison de la loi du 2 août 2005. Ils peuvent être conjoint associé, conjoint salarié ou conjoint collaborateur et doivent bénéficier du régime social correspondant (auparavant, un conjoint pouvait participer toute sa vie durant à l'activité familiale sans aucun statut ni aucune rémunération). Le non-respect de cette obligation est passible de sanctions pour travail dissimulé.
Une obligation qui s'étend aux
concubins et partenaires d'un Pacs
Cette loi du 2 août
2005 ne concerne que les couples mariés, et n'est pas destinée aux concubins
ou aux partenaires d'un Pacs. Cependant, ce principe est relatif. En effet, si le
concubin ou le partenaire d'un Pacs participe régulièrement à l'activité
de votre établissement, vous êtes obligé de le déclarer en
tant que salarié. Faute de quoi, vous êtes passible de travail dissimulé.
Qu'est-ce qu'une activité
régulière dans l'entreprise ?
On parle d'activité
régulière à partir du moment où le conjoint assure une participation
directe, effective, à titre professionnel et habituelle dans l'entreprise.
Par exemple, cela pourra être le cas d'une épouse qui s'occupe d'une
partie des formalités administratives de l'entreprise, ou qui participe au
service en salle. Il faut savoir que l'appréciation de l'activité régulière
n'est pas liée à un nombre d'heures minimum par jour ou par mois dans
l'entreprise.
Conjoint associé
À partir du moment
où votre conjoint détient des parts sociales de votre société
et qu'il participe régulièrement à l'activité de votre établissement,
votre conjoint est considéré comme conjoint associé.
Peu importe qu'il soit rémunéré
ou non, il est considéré comme travailleur indépendant, et doit être
à ce titre affilié au RSI (Régime social des indépendants).
Le conjoint associé doit alors
cotiser pour l'assurance maladie-maternité, vieillesse, invalidité et
décès auprès du RSI et pour les allocations familiales auprès
de l'Urssaf. Ses cotisations sont calculées sur la base de son revenu professionnel
dans l'entreprise selon les mêmes taux de cotisation et les mêmes modalités
de paiement que les cotisations du chef d'entreprise.
Il doit faire une déclaration
de revenus tous les ans. Si le conjoint associé n'est pas rémunéré,
ses cotisations sont alors calculées sur une assiette minimale.
Il bénéficie alors des mêmes
droits et obligations que le travailleur indépendant pour sa couverture sociale
(cotisations et prestations, maladie, indemnités journalières, maternité,
retraite de base et complémentaire, invalidité et décès).
Conjoint salarié
Vous pouvez aussi tout simplement
choisir de donner le statut de salarié à votre conjoint. Dans ce cas,
il devra être traité comme tous les salariés, c'est-à-dire
être titulaire d'un contrat de travail et de feuilles de paye mensuelles.
Vous devrez alors lui verser un salaire correspondant à sa catégorie
professionnelle ou, au minimum, un salaire égal au Smic. Votre conjoint
bénéficiera alors des droits et obligations comme n'importe quel salarié
de votre entreprise. Vous devez donc déclarer votre conjoint auprès de
l'Urssaf dont vous dépendez, et payer les cotisations sociales au même
titre que pour n'importe quel salarié.
Conjoint collaborateur
Pour que le conjoint puisse
choisir le statut de conjoint collaborateur, il faut que le chef d'entreprise exerce
son activité en entreprise individuelle, ou être le gérant majoritaire
d'une entreprise constituée en SARL ou en EURL.
Votre conjoint doit aussi remplir
certaines conditions afin de pouvoir prétendre à ce statut de conjoint
collaborateur. Vous devez forcement être mariés. Votre conjoint doit
exercer une activité régulière dans l'entreprise familiale, mais
il ne doit pas être rémunéré pour cette activité.
En outre, il ne doit pas avoir la qualité d'associé.
Pour bénéficier de ce statut,
il doit s'inscrire auprès du RSI où il cotisera pour la retraite de base
et complémentaire et pour l'invalidité décès et bénéficiera
de droits propres. Afin de permettre un équilibre entre la constitution de
droits à la retraite et la pérennité financière de l'entreprise,
cinq formules de cotisations sont proposées (en sachant que vous pouvez changer
d'option chaque année en effectuant cette demande avant le 1er décembre
auprès de votre caisse RSI).
Il faut savoir que le conjoint collaborateur,
en qualité d'ayant droit du chef d'entreprise, peut bénéficier des
prestations maladie des professions indépendantes. Il peut aussi percevoir
une indemnité forfaitaire de repos maternel et une indemnité de remplacement
en cas de maternité ou d'adoption.
Le conjoint collaborateur peut bénéficier
de droit à la formation professionnelle continue. Une cotisation à
ce titre étant payée à l'Urssaf.
Le statut de conjoint collaborateur
est le plus souple et le plus simple car il nécessite peu de formalités
administratives. Il est aussi le plus intéressant financièrement, dans
la mesure où, si vous choisissez la formule de cotisations sur la base d'un
tiers du plafond de la Sécurité sociale, vous bénéficiez
d'une protection sociale complète pour
le conjoint, mais avec un faible coût pour l'entreprise.
Le coût de cette mesure
Choisir entre l'un de ces
statuts n'aura pas les mêmes conséquences financières pour votre
entreprise. En outre, le choix de l'un de ces statuts va aussi dépendre de
la couverture sociale dont vous souhaitez faire bénéficier votre conjoint.
Le RSI vous propose un
tableau comparatif du coût des charges selon le statut choisi pour le conjoint
(voir ci-dessous).
Pascale
Carbillet, avec la collaboration du RSI
zzz60c
Les 5 formules de cotisations proposées
pour le conjoint collaborateur Vous pouvez choisir l'un des deux grands systèmes de cotisations, l'un sans partage du revenu et l'autre avec partage du revenu. Cotisations sans partage du revenu Cotisations avec partage du revenu Précision : pour ces deux dernières options, il faut l'accord du chef d'entreprise. En effet, si ces deux options vous permettent de ne pas augmenter les cotisations sociales de l'entreprise, elles peuvent toutefois entraîner une diminution de vos droits qui sont calculés sur la base de ce revenu partagé cotisé. |
Complément d'article 3034p14
- Pour retrouver le guide proposé par le RSI, Artisans, commerçants, le statut de votre conjoint, édition 2007 : cliquez ici
Questions-réponses sur le statut obligatoire du conjoint
Qu’entend-on par activité régulière dans
l’entreprise ?
On parle d’activité régulière dès lors que le conjoint assure une
participation directe, effective, à titre professionnel et habituel dans
l’entreprise. C’est le cas par exemple, d’une épouse qui assure le suivi des
devis, prend en charge les déclarations mensuelles de TVA… L’appréciation de
l’activité régulière n’est pas liée à un nombre d’heures par jour ou par mois
dans l’entreprise.
L’obligation de déclarer un statut pour le
conjoint concerne t’elle toutes les entreprises quelle que soit leur forme
juridique (SA, SARL, SNC…) ?
L’article L. 121-4 du code de commerce ne prévoit aucune restriction à
l’obligation de choisir un statut. Ainsi, l’obligation concerne tous les chefs
d’entreprises quelle que soit leur forme juridique (SARL, société anonyme,
société en nom collectif…).
Si le conjoint avait déjà un statut, est-il
soumis à ces formalités ?
Non, s’il avait un régime de protection sociale pour ce statut. Cependant,
les changements apportés par la loi du 2 août 2005 peuvent être l’occasion de
revoir le statut du conjoint.
Oui, si le conjoint était conjoint collaborateur mais n’avait pas adhéré à
l’assurance volontaire. Il doit alors contacter sa caisse RSI pour être affilié
au régime de retraite au plus tard le 1er juillet 2007.
Les concubins et partenaires d’un PACS
sont-ils concernés par cette réforme ?
Cette obligation ne concerne que les conjoints mariés et non les partenaires
d’un PACS ou les concubins. Malgré tout, ceux-ci peuvent encourir une sanction
pour travail dissimulé en cas d’activité régulière sans statut. Ces personnes ne
peuvent pas être conjoint collaborateur mais peuvent opter pour une affiliation
volontaire au RSI en tant que personne participant à l’activité (pour plus
d’informations, adressez-vous à votre caisse RSI).
Le conjoint qui exerce une activité salariée
ou non salariée hors de l’entreprise est-il obligé de déclarer un statut s’il
exerce une activité dans l’entreprise familiale ? Peut-il choisir le statut de
conjoint collaborateur ?
Oui. Dès lors que l’activité exercée par le conjoint est régulière, le conjoint
a l’obligation de déclarer un statut, qu’il exerce ou non une activité salariée
(quelle que soit la durée et y compris à temps plein) ou non salariée hors de
l’entreprise.
Le conjoint peut choisir le statut de conjoint collaborateur.
La condition qui interdisait le statut de conjoint collaborateur aux personnes
exerçant une activité salariée supérieure à un mi-temps a donc été supprimée.
Le conjoint qui perçoit des allocations
chômage a-t-il l’obligation de déclarer un statut s’il exerce une activité
régulière dans l’entreprise familiale ? Peut-il choisir le statut de conjoint
collaborateur ?
Oui. Le conjoint qui bénéficie des allocations chômage doit déclarer toute
nouvelle activité qu’il aurait dans l’entreprise familiale, au risque de perdre
ou voir diminuer son allocation. Le fait d’être chômeur indemnisé ne dispense
donc pas la personne de l’obligation de choisir un statut.
Le conjoint qui perçoit des allocations chômage peut choisir le statut de
conjoint collaborateur. S’il opte pour le statut de conjoint collaborateur, il
est considéré comme un créateur d’entreprise et peut continuer de percevoir ses
allocations chômage dans la limite de ses droits et pendant 15 mois maximum.
Le conjoint retraité a-t-il l’obligation de
déclarer un statut s’il exerce une activité régulière dans l’entreprise
familiale ? Peut-il choisir le statut de conjoint collaborateur ?
Oui. Tout conjoint qui exerce une activité régulière dans l’entreprise
familiale a l’obligation de choisir un statut, même s’il est par ailleurs déjà
retraité.
Le conjoint retraité peut choisir le statut de conjoint collaborateur.
Dans cette hypothèse, s’il est déjà retraité du RSI, ses cotisations ne seront
pas productives de droits supplémentaires.
En ce qui concerne les pensions qu’il perçoit en tant que retraité : sa retraite
de base continuera à lui être versée (en effet, en tant que conjoint
collaborateur, il ne perçoit pas de revenu), en revanche le versement de sa
retraite complémentaire sera suspendu.
Quels sont les avantages du statut de
conjoint collaborateur ?
Le statut de conjoint collaborateur est souple, simple (peu de formalités
administratives sont à effectuer) et d’un faible coût pour l’entreprise pour une
protection sociale complète. Le conjoint verse des cotisations sociales
uniquement pour la retraite de base, la retraite complémentaire et l’invalidité
et bénéficie gratuitement des prestations maladie des professions indépendantes
en qualité d’ayant droit du chef d’entreprise (s’il n’exerce pas d’autre
activité par ailleurs). Il peut également percevoir des prestations en cas de
maternité ou d’adoption.
De plus, afin de permettre l’équilibre entre la constitution de droits à la
retraite et la santé financière de l’entreprise, cinq formules de cotisations
modifiable chaque année lui sont proposées. Consulter les 5 formules de
cotisations
Consulter le tableau comparatif des charges sociales du conjoint en fonction des
3 statuts possibles
Les cotisations versées sont-elles
déductibles ?
Oui. Les cotisations versées pour le conjoint collaborateur sont
intégralement déductibles du revenu professionnel de l’entreprise.
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L'Hôtellerie Restauration n° 3034 Hebdo 21 juin 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE