du 2 août 2007 |
ÉDITO |
À Montjoux-La Paillette
Même
si vous êtes férus de géographie, vous avez peut-être du mal
à situer, aux confins de la Drôme et du Vaucluse, le discret et charmant
village de Montjoux-La Paillette qui ne demande qu'à vivre en paix à
l'écart du bruit et de la fureur de la planète.
Pourquoi donc s'intéresser à cette commune oubliée,
loin du temps, à l'écart des autoroutes, des trains à grande
vitesse, du wifi et des soubresauts de Wall Street ?
Simplement parce que dans ce minuscule bourg de 310 âmes,
on a décidé de sauver une institution en voie de disparition, le 'bistrot
de village'. Et l'événement a été dignement célébré
la semaine dernière en présence des notables locaux qui avaient fait le déplacement jusqu'à
Montjoux-La Paillette, le président de la chambre de commerce de la Drôme
soulignant à cette occasion le rôle essentiel des 'Bistrots de Pays',
c'est le label officiel, pour le maintien de ce lien social trop souvent distendu
et l'animation de nos campagnes où, il est vrai, règne trop souvent l'ennui.
Mais, il serait erroné de considérer qu'il s'agit d'une
énième redite de l'antienne bien connue sur les vertus du maintien de
l'activité en zone rurale alors que notre pays connaît une urbanisation
galopante pas toujours maîtrisée.
Outre le côté délicieusement rétro du
'Bistrot de Pays' qui sent bon la cochonnaille, le rosé frais et le pain de
campagne, c'est la perspective offerte à de jeunes ou moins jeunes professionnels, lassés des trépidations
du bitume, de s'installer avec l'aide des collectivités locales pour participer
à la fois au développement d'une affaire commerciale, et d'implanter
dans nos campagnes une enseigne sympathique facilement identifiable.
La profession ne s'y est pas trompée en soutenant cette initiative
qui ne demande aujourd'hui qu'à être revitalisée, les départements
pionniers étant - un hasard - la Drôme, l'Ardèche et le Vaucluse,
où la désertification rurale est douloureusement vécue par tous ceux
qui veulent 'vivre au pays'.
C'est pourquoi il faut espérer que cette relance des 'Bistrots
de Pays', aujourd'hui dotés d'une charte qui garantit le professionnalisme
des exploitants aboutira enfin à développer un réseau d'établissements
dont la viabilité économique repose sur la réalité d'un marché.
L.
H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 3040 Hebdo 2 août 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE