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du 23 août 2007

ÉDITO

Quel boulot !

Alors que la crise de confiance qui secoue la planète financière alimente les conversations jusque dans les dîners de soleil ou de plage (mais si, hélas !), nul, ou si peu d'observateurs, n'a remarqué l'éloge inattendu du nouveau secrétaire d'État au Tourisme par un éditorialiste de haut vol, Jacques Marseille, professeur d'économie à la Sorbonne, qui pourfend, depuis des années dans les colonnes du Point, les dérives financières et l'aveuglement économique affligeant des puissants qui essaient de nous gouverner.

Certes, au-delà de la personnalité de Luc Chatel, dont la discrétion ne lui a pas assuré, à ce jour, la notoriété des nouvelles stars de la politique, dont les médias scrutent avec gourmandise le moindre changement de coiffure ou la couleur de tailleur, c'est la reconnaissance a minima d'une activité de plus en plus essentielle qu'il faut saluer.

Enfin, presque, comme le souligne l'honorable chroniqueur de la Sorbonne : alors que l'agriculture ne cesse de décliner dans l'économie nationale, elle bénéficie encore et toujours d'un ministère de 'plein exercice', comme on dit à l'Ena, de surcroît toujours marqué d'un signe politique fort. Il ne s'agit pas ici de minimiser les mérites, forcément éminents, de Michel Barnier qui eut toutefois le bon goût de clamer haut et fort ce qu'il pensait après avoir été viré du Gouvernement par Dominique de Villepin, mais le poids du tourisme, et donc de la profession, mérite largement les somptueux bâtiments de la rue de Grenelle affectés depuis des lustres à notre économie paysanne.

Bon, inutile de vouloir débarquer l'Agriculture du VIIe, mais il est aujourd'hui évident que les responsabilités ministérielles de M. Chatel, à qui a été également attribué la consommation (60 % du PIB quand même), ne peuvent que prendre une autre dimension à brève échéance.

À l'heure des ruptures chères à Nicolas Sarkozy, il est temps de reconsidérer les priorités à l'aune de l'utilité économique de chaque secteur. Et sans mécontenter les viticulteurs de Narbonne au profit des restaurateurs de Strasbourg, il faudra néanmoins un jour évaluer les mesures indispensables pour accompagner les professions qui représentent aujourd'hui 6,5 % du PIB et plus de 2 millions d'emplois, sans oublier l'accueil de 78 millions d'étrangers à qui il faudra bien un jour offrir un visage différent de ces longues files d'attente aux contrôles d'identité et la vision cauchemardesque des sanitaires de Roissy.

Dans cette immense tâche, les responsables de la profession ont un rôle éminent à jouer auprès de pouvoirs publics restés trop longtemps dans une logique 'd'économie de cueillette' vis-à-vis des métiers d'accueil. Mais quel travail !   zzz80
L. H.

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L'Hôtellerie Restauration n° 3043 Hebdo 23 août 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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