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du 6 septembre 2007
ÉDITO

Il pleut sur la ville

Depuis Verlaine, et sans doute avant, la pluie est synonyme de langueur et de tristesse. Résultat, un été pluvieux, c'est un été raté, pourri même à entendre certains médias spécialistes de la sinistrose.
Car nous en avons vu et entendu, des reportages estivaux 'ciblés' sur les désordres du ciel qui ont gâché les vacances de certains. Bien sûr, la vendeuse de maillots de bains à Deauville, interviewée sous une pluie battante, n'affichait pas un optimisme exagéré devant une caméra de télévision.
Il n'empêche, le mauvais temps, incontestable de cet été médiocre, n'a finalement pas causé autant de dégâts que certains l'avaient hâtivement affirmé, après un mois de juillet, il est vrai, plutôt arrosé. Selon les premières déclarations de M. Luc Chatel, secrétaire d'État à la Consommation et au Tourisme, la fréquentation touristique en France aurait progressé de 3,7 % par rapport à 2006 à la fin du mois d'août.
Déjà, la semaine dernière, les dirigeants de l'Office de tourisme de Paris n'avaient pas boudé leur plaisir, en annonçant que la capitale prévoit cette année une croissance de 2 % des arrivées pour 15,6 millions de visiteurs qui auront effectué plus de 35,1 millions de nuitées, le taux d'occupation des hôtels, toutes catégories confondues, s'élevant à près de 78 %. Sans oublier les perspectives qui s'annoncent prometteuses du succès de la Coupe du Monde de Rugby. Et pour en rajouter, la présidente du CRT de l'Île-de-France, Henriette Zoughebi, n'hésite pas à déclarer : "Nous avons réalisé la meilleure saison d'été depuis cinq ans."
Alors, ce mauvais temps qui n'a pas épargné les Grands Boulevards ni les berges de la Seine, il ne serait pas si meurtrier qu'on veut bien le dire ?
Plusieurs explications peuvent être avancées : évidemment, pour Paris, qui ne prétend aucunement devenir une station balnéaire malgré l'opération très médiatisée de Paris-Plage qui ne fascine ni les Parisiens ni les touristes, la météo n'est pas un facteur-clé. Paul Roll, directeur général de l'Office de tourisme de la plus belle ville du monde, considère que les mouvements des Bourses mondiales sont plus importants que les caprices du ciel, et il en faut peu pour affirmer que de toute façon, "Paris sera toujours Paris", puisque les Américains et les Japonais progressent en fréquentation malgré la faiblesse du dollar et du yen face à l'euro.
Et puis, les touristes ont pris l'habitude de réserver à l'avance, et, internet aidant, de payer leurs prestations avant de partir, ce qui bien évidemment rend moins sensible aux aléas de la météo, même si pour l'année suivante, les effets peuvent être dévastateurs.
C'est pourquoi il appartiendra aux responsables des zones particulièrement touchées par les pluies estivales (ça fait du monde) de concevoir et de mettre en oeuvre des moyens de promotion pour l'été 2008.
Pour continuer à séduire les touristes, même le jour où la pluie viendra. Sans oublier que pour beaucoup, avant les nuages, c'est le pouvoir d'achat qui fait la différence.
L. H.
zzz80

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L'Hôtellerie Restauration n° 3045 Hebdo 6 septembre 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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