du 4 octobre 2007 |
RESTAURATION |
DES 'ANNÉES PRESSION' AUX 'ANNÉES PLAISIR'
Léon de Lyon nouvelle recette
Lyon (69) Jean-Paul Lacombe annonçait lors d'un déjeuner de presse, le 27 septembre, son intention de donner une autre étiquette au prestigieux Léon, dont la fermeture sera effective le 31 décembre 2007.
Jean-Paul Lacombe vers les 'années plaisir'. |
Après avoir rendu officiel son projet d'en finir avec son restaurant 2 étoiles, Jean-Paul Lacombe vient de confirmer une rumeur qui sourdait dans le cercle gastronomique lyonnais : il n'est plus question de céder Léon. Pas plus à une supérette qu'à une banque et encore moins à un 'bazar'. Quant aux éventuels repreneurs, ils ont su se faire discrets. En attendant, dans la perspective de la fermeture prochaine du futur ex-Léon, les '100 derniers jours' ont commencé depuis peu, avec déjà, leur valse de réservations. Histoire d'en profiter jusqu'à la dernière bouchée.
"Utile, mais plus indispensable"
Ainsi Jean-Paul Lacombe
échangera-t-il sa toque contre le costume de conseiller culinaire du nouveau
Léon de Lyon, qui sera transformé en brasserie chic dans la veine du Fouquet's.
"J'ai ainsi décidé de rester encore utile mais plus indispensable…",
déclare-t-il avec un petit sourire qui en dit long. Pas facile, cependant,
Monsieur Lacombe, de passer les rênes ? Toute la presse spécialisée
ou moins est là, au premier étage bas de plafond, elle aussi souriant…
intérieurement à l'annonce, ce secret de polichinelle pour qui connaît
bien le personnage. À un chèque alléchant, le maître de céans
a préféré se mettre sur le dos un gros emprunt. La question se pose
: le chèque n'aurait-il pas été à la hauteur des attentes
de la maison ? La réponse est sans appel : "Je suis né ici, j'ai vu
mes parents trimer, partant de
rien, il m'aurait été insupportable de voir un bazar à la place
!" La confidence tombe devant l'auditoire qui acquiesce. Par ailleurs, la tâche
sera beaucoup moins ardue qu'avec un restaurant gastronomique.
La recette du bonheur
"Après les 'années
pression' nous allons passer aux 'années plaisir'", lâche le chef
de Léon, radieux. Du tout-terrain cuisine, à 58 ans, il entend bien
passer aux terres plus praticables de la gestion, l'organisation, du contrôle
et du développement. En homme d'affaires 2 étoiles, Jean-Paul Lacombe
devrait exceller autant que devant les fourneaux, toujours admirablement secondé
par son épouse Fabienne. En effet, tout devrait désormais sembler aisé
à un homme rendu internationalement célèbre en 1996 pour avoir
régalé les chefs d'État du G7. Jean-Paul Lacombe a par ailleurs
obtenu le soutien de la municipalité de Lyon.
Comme certains grands chefs lyonnais, à
l'image de Paul Bocuse, initiateur du concept, et de Georges Blanc, Jean-Paul
Lacombe semble avoir trouvé la recette du bonheur, un chiffre d'affaires de 11
ME déjà l'an dernier, que lui procurent ses 10 bistrots, liste gourmande à
laquelle s'ajoutera bientôt le nouveau Léon.
Sonia Delzongle
zzz22v
Complément d'article 3049p6
Une brasserie chic et choc
Après six semaines de travaux consécutifs à la fermeture de Léon de Lyon, tel le
Phoenix qui renaît de ses cendres, la nouvelle brasserie devrait voir le jour
fin février prochain. “Ce ne sera pas un bistrot de cuisinier”, insiste
Jean-Paul Lacombe. Malgré un lifting mérité, le lieu gardera son âme, parole de
chef. Avec une ‘new touch’ personnelle en plus.
La métamorphose se limitera à la disparition du Petit Léon, mitoyen aux 450 m²
des salons du rez-de-chaussée, à la faveur de l’ouverture de son espace sur les
cuisines - qui seront refaites à neuf -, tout en conservant son caractère
particulier ainsi que sa belle galerie de tableaux de maîtres. Si, ayant fait
appel à un architecte, il ignore encore le montant exact des travaux, le maestro
prévoit déjà de passer de 28 employés à une quarantaine. Les chefs cuisiniers et
le sommelier resteront les mêmes.
Non négligeable, la fourchette… de prix, entre 30 et 50 E, boissons comprises.
Les prix seront donc en dessous de ceux de l’actuel Léon, mais les prestations
seront celles d’une brasserie de luxe au goût du jour, avec de nouvelles
formules dont des recettes au wok. Un écailler devrait tenir officine devant son
banc de fruits de mer. Tout un concept savoureux et moderne, car “à Lyon, il
faut faire bon” et là, Jean-Paul Lacombe sait de quoi il parle.
Article précédent - Article suivant
Vos questions et vos remarques : Rejoignez le Forum des Blogs des Experts
L'Hôtellerie Restauration n° 3049 Hebdo 4 octobre 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE