du 18 octobre 2007 |
ÉDITO |
L'art de l'accueil
Alors
que les visiteurs étrangers, notamment britanniques et sud-africains (passons…),
s'attardent dans la plus belle ville du monde, nombre d'entre eux ont remarqué,
et pour certains regretté, que l'art de l'accueil s'estompe singulièrement
en cet automne ensoleillé. Plusieurs faits s'ajoutant les uns aux autres semblent
effectivement se liguer pour donner de notre beau pays une image moins positive.
Juste quelques exemples constatés ces derniers temps ici
et là peuvent effectivement donner l'impression d'un certain
relâchement.
D'abord, et c'est un problème de plus en plus récurrent,
l'amplitude de fermeture hebdomadaire de nombreux restaurants, tant à Paris
qu'en province. Il est loin, le temps où Fernand Raynaud moquait gentiment
les Anglais sur leur fameux 'Sunday is closed' : aujourd'hui, dans l'Hexagone, c'est
souvent fermé le dimanche, mais aussi le samedi, et parfois encore le lundi
midi, ce qui surprend plus d'un visiteur, même si on lui explique qu'en France,
"il y a les lois sur le temps de travail, il y a pénurie de personnel, etc.".
Ce n'est pas le problème du client pour qui le choix se rétrécit
considérablement.
Autre travers, hérité de l'Amérique où
tout n'est pas forcément bon à prendre, la réservation au restaurant
ressemble trop souvent au parcours du combattant : heure imposée au client,
obligation de donner un numéro de téléphone portable (on n'est pas
obligé d'avoir un téléphone portable), demande de confirmation par
ledit client le jour même, et, de plus en plus fréquemment, garantie
de réservation réclamée avec un numéro de carte de crédit.
De quoi dissuader plus d'un visiteur qui, ne l'oublions pas, est chez nous pour
se détendre.
Sans vouloir multiplier ainsi les exemples récents, juste
une anecdote tirée de l'expérience d'un supporter écossais, qui
comme chacun sait, compte ses sous plus qu'un autre. À la terrasse d'un
café de la Rive Gauche, notre homme s'est vu facturer 20 cl de soda…
4,5 euros, ce qui met le litre, a-t-il calculé, à 22,50 euros, soit
le prix d'une excellente bouteille de vin.
Bon, on ne va pas continuer ainsi, du lancinant état des
toilettes à la pénible épreuve du sandwich à la française,
mais il est temps d'une remise en cause qui ne peut qu'être salutaire.
Au moins remporter le match de l'accueil sans tacler par-derrière ni plaquer
irrégulièrement.
L. H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 3051 Hebdo 18 octobre 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE