du 18 octobre 2007 |
CONJONCTURE |
SUR LE MARCHÉ DES FONDS DE COMMERCE
Qui achète les hôtels ?
Pour Christie + Co, spécialisé dans la cession de fonds de commerce CHR, l'investissement hôtelier a le vent en poupe notamment parce qu'il fait figure d'un investissement assez rentable. Le profil des acquéreurs est d'ailleurs plus varié que par les années passées. Yves de Bouttemont, négociateur hôtels du Grand-Ouest et futur directeur du bureau de Rennes, analyse ces profils.
Propos recueillis par Tiphaine Beausseron
Yves de Bouttemont, négociateur hôtels du Grand-Ouest chez Christie + Co. |
L'Hôtellerie
Restauration : Qui s'intéresse
aujourd'hui à l'hôtellerie ?
Yves de Bouttemont
: On distingue différents types d'acheteurs : les hôteliers eux-mêmes
bien sûr, mais aussi les cadres en reconversion, les industriels, les employés
du secteur, les investisseurs que l'on qualifiera d'institutionnels, c'est-à-dire
les fonds de pension, les fonds d'investissement, les banques et assurances…
Les hôteliers établis sont-ils aussi
ceux qui investissent le plus dans l'acquisition de nouveaux hôtels
?
Les hôteliers représentent la plus
grande partie des acquéreurs de Christie + Co, et sans doute, du marché
de la transaction hôtelière. Ceux-ci ont excellé dans le développement
d'une ou plusieurs affaires, et vendent pour acheter plus grand ou se développent
en créant des pôles hôteliers sur des zones d'activité touristiques
ou d'affaires précises. Cela leur permet de développer un pôle hôtelier
grâce à des emplacements stratégiques, de faire des économies
d'échelle et de faciliter la gestion (l'hôtel d'en face, plusieurs hôtels
dans une zone géographique limitée…). C'est le cas de plusieurs
hôteliers, forts de leurs succès au sein de leurs établissements,
qui ont acheté depuis le début de l'année 2007 des anciens hôtels
franchisés dans l'ouest de la France par le biais de Christie + Co. Après
avoir passé plusieurs années aux commandes de leur propre établissement,
ces investisseurs embauchent des directeurs et deviennent gestionnaires de leurs
actifs. Professionnels du secteur ayant fait leurs preuves, ils ont de grandes facilités
à obtenir leur financement de la part des établissements bancaires à
qui ils inspirent confiance.
Qui sont les autres professionnels
qui achètent
des hôtels ?
Ce sont des anciens directeurs, chefs,
gérants qui souhaitent se mettre à leur compte en procédant à
l'acquisition, dans un premier temps, d'un établissement similaire à
celui dans lequel ils étaient employés.
Le secteur hôtelier semble
séduire de plus en plus
les fonds d'investissement. Qu'en
pensez-vous ?
Pour les investisseurs de type institutionnel
tels que les sociétés industrielles, les banques, les fonds d'investissement…, l'hôtellerie représente
une diversification complémentaire à un investissement immobilier classique.
Ces groupes recherchent des hôtels franchisés ou franchisables de 40
chambres minimum. Ils les affilient si nécessaire, embauchent un directeur
et assurent ainsi à leurs capitaux une forte rentabilité. Du fait de
l'aspect extrêmement cyclique du secteur de l'hôtellerie, ces investisseurs
recherchent essentiellement des murs et fonds de commerce, diminuant ainsi le risque
grâce à l'intégration des murs.
Que recherchent les cadres en reconversion quand ils achètent un fonds de commerce d'hôtel
?
Les cadres supérieurs, ayant assumé
des fonctions à responsabilités et acquis un patrimoine confortable,
sont aujourd'hui à même de s'offrir un hôtel de charme de petite
capacité dans les campagnes françaises ou les villes touristiques. Ce
projet de milieu ou fin de carrière se réalise souvent en couple ou entre
amis. L'acquisition d'un hôtel-bureau en murs et fonds de commerce leur permettent
de continuer à constituer un patrimoine immobilier solide. Ces personnes
recherchent des capacités de 20 à 30 chambres dans des demeures de charme,
notamment à la campagne, et peuvent ainsi vivre dans un cadre agréable
et d'en tirer un bénéfice financier. Elles ont les compétences nécessaires
au management d'une équipe et au lancement d'une commercialisation sur internet.
Elles font souvent le choix de s'affilier à des chaînes volontaires
plus qu'en franchise de chaînes intégrées, impliquant des charges
plus élevées. Ce projet semble tentant, mais il doit cependant être
mûrement réfléchi. En effet, l'hôtellerie demande une grande
dévotion et la demeure de charme en plein air peut parfois s'avérer étouffante
lorsqu'il s'agit d'y passer toute l'année. D'autre part, de nombreux facteurs
peuvent décourager des investisseurs qui ne seraient pas issus du secteur :
les canaux de distribution, les coûts d'exploitation, les normes à
respecter… zzz36 FC0607
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L'Hôtellerie Restauration n° 3051 Hebdo 18 octobre 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE