du 22 novembre 2007 |
HÔTELS |
RENCONTRE AVEC CHRISTIAN MANTEI, DIRECTEUR GÉNÉRAL ODIT FRANCE (OBSERVATION, DÉVELOPPEMENT ET INGÉNIERIE TOURISTIQUE)
COMMENT DEVENIR UN PARFAIT ÉCO-HÔTELIER
Après huit mois de travail et grâce à la collaboration de multiples partenaires, la société Odit France vient de publier son guide éco-gestion et éco-construction dans l'hôtellerie, destiné aux professionnels désireux de rendre leur établissement conforme aux nouvelles normes environnementales. Propos recueillis par Évelyne de Bast
L'Hôtellerie
Restauration : Odit France vient
de sortir une nouvelle publication Éco-gestion et éco-construction
dans l'hôtellerie. À qui s'adresse cette publication et quel en
est le but ?
Christian Mantei :
Cette publication est d'abord un ouvrage partenarial pour l'hôtellerie et
tous les secteur de l'hébergement touristique, signé et visé par
tous les partenaires : syndicats patronaux de l'hôtellerie (Umih, Synhorcat,
Faghit et GNC) mais aussi le groupe Accor, l'Ademe [Agence de l'environnement et
de la maîtrise de l'énergie, NDLR], l'ACFCI [Assemblée des chambres
françaises de commerce et d'industrie, NDLR], le Club Méditerranée,
la délégation interministérielle au développement durable, Louvre
Hotels, le ministère de l'Écologie. Cet ouvrage se veut pratique, concret
et très simple à utiliser en expliquant d'une part l'intérêt
de la démarche, d'autre part en donnant des conseils, du plus simple au plus
complexe, chapitre par chapitre, pour que le professionnel puisse devenir un parfait
éco-hôtelier. En annexe nous avons également proposé une boîte
à idées pour aider les hôteliers dans leurs tâches quotidiennes.
Cette publication paraît dans
la foulée du Grenelle de l'environnement. Est-ce une coïncidence ou une
opération stratégique ?
Vous l'avez remarqué, ce n'est
pas une coïncidence. Nous travaillons sur cet ouvrage depuis huit mois. C'était
véritablement le moment de la publier.
N'avez-vous pas l'impression de
doublonner ce qui existe déjà, notamment dans certaines chambres de
commerce et d'industrie qui ont elles-mêmes sorties des éco-guides pour
leurs ressortissants ?
Nous sommes conscients qu'il y a déjà
eu un certain nombre de publications sur le sujet, mais nous avons aussi comme partenaire
l'ACFCI qui non seulement a participé à la rédaction, mais a validé
le contenu de l'ouvrage. Par ailleurs, nous allons plus loin dans la réflexion,
en donnant des informations pratiques, des méthodes et des outils. C'est d'autant
plus vrai que nous avons déjà enregistré des commandes groupées
d'un certain nombre de nos partenaires. Le prix étant fixé à 20
E , les grands groupes peuvent facilement le distribuer.
À qui est-il destiné
en priorité ? Aux dirigeants des sièges sociaux des entreprises ? Aux
directeurs ?
Nous souhaitons surtout intéresser
les directeurs et les managers mais aussi les entreprises indépendantes. En
effet, nous pensons qu'il faut avancer dans la démarche de développement
durable. Et pour avancer, il faut investir. Or, comme vous le savez, il y a un déficit
d'investissement en France, qui perd en attractivité. Si nous désirons
garder notre place de première destination touristique au niveau mondial, nous
devons donc inciter les managers à moderniser leurs établissements en
les
mettant aux normes environnementales
Justement, la réforme des classements
est en cours, pensez-vous qu'une partie des nouvelles normes sera consacrée
aux normes environnementales ?
Odit France a fait partie d'un des
cinq groupes de travail concernant la réforme des normes. C'était celui
du développement durable. Grâce aux réflexions menées pour
faire cet ouvrage, nous avons gagné du temps.
Les investissements nécessaires
pour devenir un éco-hôtel sont souvent onéreux et lourds pour les
PME, même s'il existe un retour sur investissement au bout de quelques années.
Pensez-vous que l'État soit disposé à mettre en place des aides
dédiées à la mise aux normes environnementales ?
Je ne suis pas habilité à
répondre à la question. Nous avons présenté un état des
lieux, une méthode et un modèle économique. Nous pensons qu'il faut
investir dans le développement durable car c'est non seulement un modèle
économique, mais aussi un modèle marketing et de communication car les
clients des hôtels sont très sensibles à l'image de marque 'environnementale'.
Ce n'est pas toujours le cas. De nombreuses enquêtes
menées aux États-Unis montrent au contraire que les clients ne savent
pas
toujours qu'il existe une
démarche environnementale dans l'établissement dans lequel ils se trouvent.
Vous avez raison, la communication fait souvent
défaut. C'est pourquoi il nous faut aller plus loin dans notre réflexion.
Ceci devrait faire l'objet d'un nouvel ouvrage dans les mois prochains.
Trois ans après le lancement
d'Odit France et l'intégration des trois structures au sein d'un même
établissement (ONT, AFIT et SEATM ), quel premier bilan peut-on faire ?
Nous pouvons être satisfaits
à plusieurs niveaux : sur le plan interne d'abord car si nos effectifs sont
plus réduits (75 personnes au total), nous avons gagné en compétence
et spécificité. En effet, pour compenser certains départs, Odit France
a recruté des ingénieurs de haut niveau qui peuvent intervenir dans des
domaines aussi variés que le transport, la sociologie, les nouvelles technologies,
etc.
Autre satisfaction, la mise en oeuvre
de notre nouvelle stratégie. En effet, nous avons renforcé nos missions
auprès des collectivités locales en intervenant comme appui technique
soit pour rédiger leurs cahiers des charges, soit pour débrouiller des
situations bloquées dans le cadre de projets touristiques complexes. Par ailleurs,
nous multiplions nos publications pour les rendre plus accessibles et plus pratiques.
Ainsi, malgré un budget d'environ 7 million d'euros (dont 2,5 de subventions
du ministère) qui n'évolue guère, nous sommes encore plus productifs.
Pensez-vous que le fait d'être
rattaché au ministère des Finances minimise le rôle du tourisme
actuellement ?
Pour ma part, je pense que le fait
d'être rattaché à ce ministère est un véritable avantage,
car nous pouvons agir en tant que techniciens et spécialistes de la branche
tourisme au sein du ministère de l'Économie et des Finances.
Comment voyez-vous l'avenir d'Odit
France dans les années qui viennent ?
Nos objectifs sont de réussir
à convaincre nos entreprises d'investir pour moderniser leurs équipements
si nous souhaitons rester la première destination touristique, de trouver des
moyens pour aider les collectivités locales dans leurs projets d'investissement,
et enfin de booster l'innovation dans tous les domaines, y compris dans le management.
Nous pensons qu'il existe des expériences
intéressantes hors de l'Hexagone. Il serait important que les collectivités
locales et les entreprises indépendantes puissent sortir de France. Nous croyons
beaucoup aux échanges et aux informations tirées de l'expérience
des autres. Cela pourrait donner un coup de pouce à la France, notamment
en matière d'innovation. zzz52 GE0607
Pour retrouver les articles déjà publiés sur la gestion et le marketing, cliquez ici
Article précédent - Article suivant
Vos questions et vos remarques : Rejoignez le Forum des Blogs des Experts
L'Hôtellerie Restauration n° 3056 Hebdo 22 novembre 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE