du 22 novembre 2007 |
ÉDITO |
Globalement positif, mais…
Le
sondage que L'Hôtellerie Restauration
vient de faire réaliser par l'Ifop à l'occasion du congrès de l'Umih
sur l'image de la profession auprès des jeunes se révèle globalement
positif, mais ne doit pas susciter pour autant une béate autosatisfaction.
Car le regard porté par les jeunes de 15 à 30 ans
sur les métiers de l'hôtellerie-restauration exprime certes une attirance
pour un secteur reconnu comme créateur d'emplois avec des perspectives de carrière,
mais cette opinion se nuance considérablement selon les tranches d'âge
interrogées - moins d'un tiers des 25-30 ans se déclarant prêts
à travailler dans une entreprise du métier - et la spécialité
des établissements. On s'en doute, la restauration rapide recueille une majorité
importante d'opinions négatives alors que l'hôtellerie bénéficie
d'une cote plus élevée.
Mais c'est surtout la question relative aux conditions de travail
et aux rémunérations qui brouillent, à tort ou à raison,
l'image de l'hôtellerie et de la restauration.
À peine un tiers considère que le secteur rémunère
convenablement ses salariés et un quart seulement estime qu'il offre des conditions
de travail et des avantages sociaux équivalents à ceux d'autres secteurs.
Certes, et les auteurs de l'étude ne manquent pas de le souligner,
la capacité à créer des emplois est saluée par 82 % des
personnes interrogées, alors que 89 % d'entre elles estiment que l'hôtellerie-restauration
fournit à ses clients une prestation de qualité. C'est sur ces deux
dernières considérations que la profession doit dorénavant travailler
son image, en prolongeant, par exemple, la campagne conduite depuis deux ans 'Des
Métiers, Un Avenir' à destination des jeunes dans les écoles. C'est
aussi l'occasion de bousculer quelques idées reçues renforcées
par des expériences négatives parfois vécues ici ou là et
qui ont, hélas, la vie dure. Ainsi, lors des embauches saisonnières
pourvues souvent par des étudiants ou des scolaires, il vaut mieux éviter
des conditions de travail et de salaires jugées médiocres par les intéressés
: écoutez tel commentateur vedette ou tel éditorialiste de renom qui a
gardé un souvenir mitigé d'une saison passée derrière le comptoir
d'un bar de plage ou d'un 'moules frites' à haut débit tout en constatant
la minceur de son salaire : il en parle encore, trente ans après…
Et si le bilan, pour reprendre une expression qui avait davantage
vocation à rassurer qu'à décrire une réalité, est 'globalement
positif', il reste du chemin à parcourir pour convaincre définitivement
de l'intérêt d'une profession dont l'avenir passe obligatoirement par
une perpétuelle amélioration de ses conditions de travail si elle veut
conserver les meilleurs de ses éléments.
L.
H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 3056 Hebdo 22 novembre 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE