du 6 décembre 2007 |
JURIDIQUE |
LIMITATION DE LA PRIME SARKOZY
Le Sénat persiste et signe
Malgré le courrier envoyé par l'Umih et le Synhorcat à chaque sénateur et une forte mobilisation de la profession, le sénat n'a pas modifié - ou très peu -, vendredi 30 novembre 2007, la rédaction de l'article 56 du projet de loi de finances pour 2008, qui prolonge l'aide forfaitaire à l'emploi dans les CHR, dite 'prime Sarkozy', en la réservant aux 30 premiers salariés de l'entreprise.
Les
organisations professionnelles rappelaient, en préambule dans leur courrier,
qu'il s'agissait d'un engagement des différents gouvernements qui se sont succédé,
repris aussi par Nicolas Sarkozy. Cette aide avait été annoncée
par le Premier ministre de l'époque, Jean-Pierre Raffarin. Suite au
remaniement ministériel, elle avait été mise en oeuvre quelques mois
plus tard par le nouveau ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie,
Nicolas Sarkozy. Cette aide forfaitaire à l'emploi
dans les CHR avait été instituée par une loi du 9 août 2004
dans l'attente d'une baisse du taux de TVA à 5,5 % dans la restauration.
L'objectif de ce dispositif d'aide était de promouvoir l'emploi en améliorant
les conditions de travail des salariés.
La profession avait alors conclu un accord de
branche le 13 juillet 2004, qui lui permettait d'instaurer, notamment, la 6e
semaine de congés payés, de supprimer une des composantes du Smic hôtelier,
de déduire la demi-nourriture du salaire de base - ce qui a entraîné
une augmentation de ce salaire
- et revaloriser la grille de salaires. Cet accord sera annulé devant le Conseil
d'État à la demande de la CFDT, et conduira à la conclusion
d'un nouvel accord, le 5 février 2007.
Suite à l'échec des négociations
au niveau européen pour faire bénéficier la restauration du taux
de TVA réduit, le gouvernement avait signé, le 17 mai 2006, un contrat
de croissance en faveur de l'emploi et de la modernisation du secteur des hôtels,
cafés, restaurants avec toutes les organisations patronales
du
secteur. Dans ce plan, il était notamment prévu une prolongation de cette
aide ainsi que sa revalorisation pour certains secteurs comme la restauration, en
la faisant passer de 114,40 E par mois et par salarié à 180 E.
Cette décision risque
de peser sur les négociations salariales
Mais dans le projet de loi
de finances pour 2008, il est prévu de la réserver uniquement aux 30 premiers
salariés de l'entreprise.
Pour l'Umih, "cette modification
dans les conditions d'attribution des aides proposées, sans aucune concertation
avec les organisations professionnelles des CHR, toucherait les opérateurs
les plus créateurs d'emplois, qui représentent près de 200 salariés,
soit près du tiers du total des effectifs salariés du secteur".
Comprenant les contraintes budgétaires
du gouvernement, les organisations
professionnelles proposent que cette aide soit accordée de la façon
suivante :
Pour les entreprises de - de 30 salariés
: l'aide à l'emploi est prorogée à l'identique pour 2008,
à savoir 180 E par mois et par salarié.
Pour les entreprises de +
de 30 salariés : l'aide à l'emploi serait ramenée à
114,40 E par mois et par salarié à partir du 31e.
Ce dispositif permettrait de respecter
le cadre budgétaire fixé par le projet de loi de finances pour 2008, à
savoir 555 ME.
Pour André Daguin, président
de l'Umih, "cette décision du sénat, à la veille de la mixte
paritaire du mardi 4 décembre, nous met dans une situation inconfortable. Car
si nous allons discuter de ce point pour améliorer le régime de prévoyance
dans le secteur, il est sûr qu'en matière de revalorisation de grille
de salaires de la profession, ça va être le statu quo".
P. Carbillet
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